Magazine Journal intime

Arapiles, Victoria, novembre 2010

Par Elcaminoloco

Version arrangée:

On les appelle les Young guns, un groupe de tueurs, cherchant à pousser l’escalade aux limites du possible, un autre niveau encore jamais atteint. Ont-ils des doigts bioniques et des biceps nourris aux hormones ? Non simplement un talent exceptionnel !

Version réelle

Selon le jour, et la récolte dans les poubelles du coin, on nous surnomme les « dirtbag » ou « scumbag », les rebuts de l’humanité, la pire espèce qui soit. Mais comme tout le monde, nous nous battrons toujours pour avoir le droit d’exister !

Nous sommes fin novembre 2010 apr. J.-C., toute l’Australie est occupée par les Autres… toute ? Non! Car un petit village de l’hémisphère sud peuplé d’irréductibles grimpeurs vivants de rien, résiste encore et toujours à l’envahisseur. Neuf d’entre eux ont décidé d’envahir le continent et de conquérir le toit du monde.

Arapiles

C’est ainsi que nous sommes partis vers Arapiles, Victoria, un véritable paradis de la grimpe. Des milliers de voies à 5 minutes de marche. Un camp de base peuplé de babagrimpeurs où l’on entend les gling gling du matériel d’escalade dès tôt le matin, jusque tard dans la nuit lorsque les derniers rescapés rentrent à la frontale. Les journées sont simples, les discussions elles aussi « tu veux faire quelles voies aujourd’hui ? On grimpe ensemble ? Je me suis fait une belle frayeur hier ! », mais la proximité est telle que l’on parle de tout, de ses hésitations, expériences, joies et peurs.

La magie d’Arapiles réside dans sa contradiction. En arrivant en voiture de Melbourne, on traverse des champs d’avoines, tout est plat, les villes sont moches, puis voilà Arapiles. Un gros caillou de 1.5 kilomètre de long et 300m de haut. La roche n’a pas l’air si bluffante de ce que l’on en dit pourtant. La déception peut être le premier sentiment. Mais bon, on a deux semaines à y passer, on va faire un effort et lui donner sa chance.

Et quel bluff, le premier contact avec cette roche, ces mouvements magnifiques dans des toits, et même dans un niveau de difficulté réellement facile. Car c’est en cela que réside la magie d’Arapiles, pouvoir grimper tous les jours, à l’ombre, au soleil, sous la pluie, faire de grandes voies, des couennes, rentrer au camp un moment juste pour se faire un café, puis remarcher 5 minutes pour avoir accès encore à un millier de voies. Rencontrer des grimpeurs à temps plein autour d’une bière, avoir des fous rires, chacun avec son histoire à raconter, faire de la guitare le soir, de la slackline ou encore se faire une grande voie de nuit ! Puis galérer pour retrouver son chemin à 3h du matin. Tel était notre quotidien.

Une douche par semaine, aucun souci en perspective, une vie simple en gros. Ces 15 jours sont passés bien trop vite, et à la fois chaque journée était tellement bien remplie que l’on en perdait l’impression du temps qui passe. Nous avons rencontré une Canadienne, Jenny, et un Anglais, Will, qui vivent désormais dans notre maison à Hobart (pour le dépannage). Ce qui fait que l’on se retrouve désormais entre 5 à 8 personnes à vivre ensemble.

Vivement le retour à Araps !


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