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De la musique équitable

Publié le 14 février 2011 par Nicolas Lordier

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S
ortant à peine d'une lecture éclairante sur l'industrie de la musique ("Sans Contrefaçons" de Pascal Nègre, aux Editions Fayard ) qui n'échappe pas, certes, à une certaine forme de plaidoyer pour la variété française, je reste dans le questionnement sur la survie de ce secteur bien mal en point. Le plus inquiétant, c'est le peu de solutions qu'apporte le responsable d'Universal France. Après tout, c'est lui qui s'en est le mieux sorti dans cette crise du disque (la major a gagné des parts des marché, au détriment de sa concurrence). On attend forcément des idées neuves, un "new deal", pas des chiffres, des opé marketing ou des stratégies commerciales qui vont juste servir à colmater la brèche. Pascal Nègre se dit ouvert d'esprit, dénicheur de talents. C'est un excellent chef d'entreprise, je ne peux le nier et il a sans doute un sacré flair. Il a lancé Khaled et quelques blockbusters des années quatre-vingt dix... hum hum. Mais l'indé, celui qui vend moins de 40 000 disques, celui qui n'est pas rentable, l'artiste "smicard" comme il dit. Que devient-il après s'être fait virer de la major numéro un? Au delà du side effect psychologique, comment va-t-il s'y prendre pour convaincre une autre maison de disque de l'engager? Paraît-il que Coldplay fait vivre EMI et amène les capitaux nécessaires à la production de nos chers indés smicards. Les gros financent les petits. Sur le papier, on croirait presque à une société idéale, un eldorado. Candide a existé uniquement dans l'esprit de Voltaire et ce précepte doit s'échapper de l'esprit naïf du baby rocker ou du rappeur qui met ses tripes sur la cage d'escalier de son immeuble. C'est rude, on l'entend partout, alors, par l'intermédiaire de l'association Fairplaylist, Gilles Mordant (et il en faut... du mordant) se confiait à Vox Pop pour évoquer la notion de musique équitable. Sans se positionner comme le superman de l'industrie du disque, il propose de simplifier les échanges et donner un peu d'air à un réseau et à une filière qui étouffent. Il est vrai que l'interview ne permet pas encore d'avoir des éléments concrets et réellement salvateurs, en revanche, l'initiative a le mérite d'exister. L'heure est à la réflexion, au débat d'idées et à la jeunesse. Je ne crois pas que nos chers énarques et leur Hadopi de surface puissent comprendre, bien trop empêtrés dans leur discours, leurs parapheurs, entre deux siestes à l'assemblée. A bon entendeur et bonne chance à Fairplaylist !

L'interview de Gilles Mordant chez Vox Pop à télécharger (première partie) Economie_pop_disque_musique__quit  et
(deuxième partie)
Economie_pop_disque_musique__quit2


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