Les ailes de l'enfer

Les ailes de l'enfer.

(réalisé par Simon West)

Last American Hero.

Dimanche soir j'étais fatigué. Et lorsque c'est le cas je cherche des films à consommation rapide, des films à regarder le cerveau éteint, des films que l'on oublie avant la fin du générique. Et c'est dans cette optique que je suis tombé sur celui qui nous interesse. Il est issu de l'écurie Jerry Bruckheimer. Et on peut dire que je n'ai pas été déçu...

   Observez cette belle figure christique!  

Le film raconte comment un gentil soldat américain finit au trou après avoir tué un ivrogne qui le provoquait. Purgeant sa peine de manière exemplaire il est pris, à sa sortie, dans une tentative d'évasion aérienne. Il n'a pas le choix... Il doit réagir!

Personnages d'enfer!

Alors là, on peut dire qu'on est servi. Un casting détonnant réuni par la qualité du scénario c'est si rare... Mais c'est également si éloigné de la réalité. Non s'ils sont là, c'est pour s'en mettre plein les poches parce que papa Jerry est blindé de thunes. Et vas-y qu'ils t'exposent tous ces acteurs plus ou moins talentueux comme un paysan montre ses vaches au salon de l'agriculture. On assiste à une séquence tout à fait hallucinante dans laquelle le casting défile pendant que John Cusack présente tous ces monstres sanguinaires plus méchants les uns que les autres. C'est d'une lourdeur à faire pâlir de honte un hippopotame en surpoids. Et encore, c'est que la moitié du casting! L'autre moitié suivra le même procédé plus tard dans le film...

Au final on a, entre autres, Nicolas Cage qui fait le beau, John Malkovich qui cabotine, John Cusack qui joue l'intello très intelligent, Steve Buscemi en génie du mal, Ving Rhames qui fait du Ving Rhames, Dany Trejo dans son rôle favori: le figurant, un travesti, un flic violent, etc etc...

Sous-texte d'enfer.

Le film se veut intellectuel. Il sous-tend un discours puant et ronflant: pourquoi stigmatiser les criminels de la pire espèce? Eh oui monsieur et mesdames les spectateurs, ils sont comme nous. Pourquoi les diaboliser en les traitant de monstres alors qu'ils sont des êtres humains. Est-ce moi ou les autres qui sont fous? Dans un film sérieux, le thème pourrait être intéressant. Mais dans un de cette espèce -un pur divertissement- il apparaît comme prétentieux et nauséabond. Encore plus lorsque l'on regarde la réponse proposée.

Un héros d'enfer de la mort qui tue.

La réponse est claire: pas de place pour les fous dangereux en Amérique. Car dans ce pays, il n'y a de la place que pour une seule catégorie de personnes: les héros. Le message est clair lorsque Cage au ralenti, sur une musique patriotique (et en se prenant une balle sans reculer) s'occupe de plusieurs prisonniers à la suite. Ou lorsqu'il dit à la copie ratée d'Hannibal Lecter: rien à foutre, je ne suis pas comme toi! Fermes ta gueule! Classe.

En y réfléchissant bien, on voit un brave soldat séparé de sa femme, enceinte, par la faute de rebus de la société: des piliers de bar. Il paye sa dette, va pour retrouver sa famille et là on l'en empêche encore. Et alors qu'il a la chance de les retrouver (c'est l'anniversaire de sa fille) il reste pour combattre les méchants prisonniers car c'est son devoir! C'est beau l'Amérique malmenée qui reste debout. J'en chialerais presque! Surtout lorsqu'il retrouve le lapin en peluche dans le caniveau, celui-là même qu'il allait offrir à sa mioche pour son anniversaire. Et tout ce qu'il trouve à dire, avec des yeux de merlans frits c'est: il est tout sale. Émouvant.

Au final, un nanar! La fin est gigantesque (je crois ne jamais avoir vu autant de destructions injustifiées) et le message conservateur (héros père de famille dérangé par des raclures de bidet) est risible. De la pure daube!

Note: