Magazine Beaux Arts

Malaise de l’ado dans le refrain de la chanson de « l’Organisme »

Publié le 22 février 2011 par Sheumas

Répétition du 19 [1600x1200]

   Je reviens sur les « jeux » de l’interprétation que favorise une séance d’enregistrement en studio comme celle qu’on a faite samedi. Je repars de ce refrain que je donnais dans l’article d’hier. Les effets de voix sollicitées par Christian qui a posé de la musique sur les vers rencontrent parfaitement le commentaire littéraire que j’en ferais : repartons du refrain et examinons-le vers par vers :

 Voix casse,  peau casse, carcasse, mon homard a craqué.

Ta Kattie t’a quitté, c’est Zoé qu’a cassé.

Ma tronch’s’est allongée, mes dents ont barbelé,

C’est Zoé qu’a cassé, et Zoé m’a quitté.

Voix casse,  peau casse, carcasse, mon homard a craqué.

   Cette formule exaspérée, écorchée vive, est proférée par le malheureux héros de la chanson victime de ce que Françoise Dolto appelle dans son livre « le complexe du homard ». Elle est dite sur un débit rapide, haletant.

Ta Kattie t’a quitté, c’est Zoé qu’a cassé.

   La référence à Bobbie Lapointe chère à Christian correspond à la moquerie mordante de l’opinion, le chœur (la meute) des ados qui « attaquent » sur un staccato particulièrement heurté.

Ma tronch’s’est allongée, mes dents ont barbelé,

   Autodérision lancée à bout de souffle. Auto-portrait désenchanté qui fait plaisamment écho au hurlement du début de chanson (un hurlement de désespoir pour invoquer le nom de la responsable de tout : la souveraine et détestable Zoé...)

C’est Zoé qu’a cassé, et Zoé m’a quitté.

   L’idée musicale, c’est de greffer à la chanson un passage de « dies irae » qui correspond sur ce vers à la déploration et au repentir... Peut-être une tentative de résolution de la crise par la voie religieuse !


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