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Oscarnaque

Publié le 28 février 2011 par Macadam Cowgirl

Natalie Portman est la preuve qu'on peut jouer dans un navet et s'en tirer avec un Oscar. Quand Aronofsky nous avait laissé pantelants avec The Wrestler, récit touchant d'une rédemption ratée, on ne peut que demander la direction des toilettes devant Black Swan, thriller sirupeux à souhait, bon à émoustiller les amatrices de Twilight. Avec ces "trucs" cinématographiques resucés (filmer les acteurs de dos, métaphore de l'inconscient et côté documentaire; la chute magistrale du héros en clôture, sublime dans l'opus de 2008, passable dans celui de 2010), Black Swan est un peu le double inversé de The Wrestler, avec 4 kilos de sucre en plus.

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Que veux-tu Mickey... T'es pas assez mainstream.

Avec ces lourdeurs, ces clichés, ces chaussons qui se prennent dans le tapis rouge, non vraiment, sur ce coup-là, impossible de le suivre. Le milieu de la danse méritait mieux.

Monstres et compagnie

Et c'est pourtant cette guimauve qui vaut à Portman son Oscar de meilleure actrice. Facile : on s'entraîne 5h par jour pendant 6 mois/1 an, et la majorité de la profession cinématographique s'extasie. Peu importe si pendant les 2h du film, vous trimbalez une mine de chatte mi-pleurnicharde mi-frigide sans variation aucune.

Autre option : une beauté qui se grime en pocheté (exemple au pif : Charlize Theron dans Monster). On appelle ça des rôles à Oscars, des rôles de "composition". Ca émeut, ça bouleverse, ça fait chouiner, c'est à contre-emploi pour l'acteur, c'est consensuel, l'actrice est jolie (Mickey Rourke, qui avait pourtant payé de sa personne, l'était moins), bref, c'est idéal. Les palmarès des Oscars regorgent de ces lauréats, souvent récompensés pour un film qui n'est pas toujours leur meilleur. Dans le cas Natalie Portman, il aurait presque fallu la récompenser pour Léon, ou même V pour Vendetta (après tout, elle y perdait ses cheveux).

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Oscar de la meilleure actrice ou du meilleur maquilleur?

Mais Black Swan est parfait puisqu'il donne à la fois au public et à la profession l'impression de plébisciter un film presque underground, avec peu de budget, intello (milieu artistique new-yorkais + danse classique + prise de tête = minute culture des masses populaires). Si en plus l'actrice a fait un effort surhumain (que je ferai volontiers pour le bénéfice qu'on en tire, et même 15h par jour s'il fallait), c'est encore mieux.

Et on s'étonne de la consensualité des films récompensés ? Mais messieurs-dames, c'est le reflet d'une époque voyons ! On ne veut pas de trucs qui dérangent. Alors, the Social Network, non pétri de bons sentiments, out. Le discours d'un roi, in.

Fut un temps, Hollywood récompensait des fresques, des acteurs qui faisaient pleurer, des beautés éternelles, des réalisateurs qui avaient des couilles. Et aussi, c'est vrai, des autistes (Dustin Hoffman dans Rain Man), des mafieux, même des morts (Heath Ledger). Mais malheureusement, aussi, toujours autant d'escroqueries intellectuelles (Marion Cotillard étant un précédent notable). Quand on arrive à lire que Black Swan est "excellemment dérangeant" (sur Rue89), c'est à se demander ce qui travaille la conscience populaire. Mais sans doute qu'aux Etats-Unis, la masturbation, le sexe et le sang restent toujours aussi tabous.

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Une fausse scène lesbienne (qui a dégoûté l'actrice oscarisée), et on crie au génie et au trash. Bigre.

A l'Ouest, vraiment rien de nouveau...

P.S : mille excuses, public chéri, pour ma longue absence, dûe au développement d'autres projets artistiques. Je tâcherai d'être plus souvent en colère ou énervée pour trouver plus d'inspiration.


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