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Glasgow Frightfest 2011: Le Bilan

Par Geouf

Avant les critiques proprement dites des films de la sélection, petit bilan de l’édition 2011 de la Frightfest de Glasgow. Créé il y a une dizaine d’années à Londres pour que le Royaume-Uni ait enfin un festival horreur / fantastique à lui, capable de rivaliser avec le BIFFF, Sitges ou Gerardmer, la Frightfest s’est ensuite vue ajoutée une petite sœur à Glasgow. Au programme de cette année, 8 films soigneusement sélectionnés par l’équipe de bénévoles et projetés à un public conquis d’avance.

Première bonne nouvelle, la sélection de cette année ne comportait pas un seul mauvais film. Autre bonne surprise, le spectre assez large couvert par les longs-métrages sélectionnés. On a eu droit à du thriller coréen énervé (I saw the Devil), du gore rigolard (Hobo with a Shotgun, Rubber), du survival mâtiné de brulôt politique (Territories), du home invasion tendu (Mother’s Day) et de l’hommage aux 80’s (The Shrine). Premier film de la sélection, Little Deaths a peut-être été le long-métrage le moins apprécié. Film à sketches oblige, les trois histoires de ce film indépendant n’étaient pas toutes de qualité égale. Néanmoins, le dernier segment, Bitch, a largement remporté l’adhésion. Le très attendu I saw the Devil a été chaudement accueilli, même si votre serviteur a un avis un peu plus réservé sur la qualité du film, qui se perd un peu dans un gore outrancier. Le documentaire Machete Maidens Unleashed, qui s’intéresse au déferlement de films américains cheap tournés aux Philippines dans les années 60-70 n’a pas été suivi par grand-monde malgré ses grandes qualités (il faut dire que c’était le dernier film du vendredi soir, et qu’il était déjà 23h45). Pourtant, le rythme soutenu  et le ton mi-sérieux mi-rigolard en font clairement un incontournable.

Glasgow Frightfest 2011: Le Bilan

Little Deaths

Le samedi, cinq films étaient projetés, avec en ouverture le Rubber de Quentin Dupieux, que l’auteur de ces lignes avait déjà vu à Noël, et qui a déstabilisé un certain nombre de spectateurs (mais a eu l’air de faire mouche dans ses nombreux passages comiques). The Shrine, mis en boîte par l’équipe de Jack Brooks, Tueur de Monstres, a conquis le public par son atmosphère pesante, ses maquillages gores très réussis, et son jusqu’auboutisme. Seul bémol, un scénario ultra prévisible qui ne surprendra guère les amateurs du genre. Mais les deux vraies surprises du festival furent le canadien Territories, et le Mother’s Day de Darren Lynn Bousman. Dans le premier, le réalisateur Olivier Abbou dénonce la dérive sécuritaire et raciste des Etats-Unis en mettant aux prises cinq jeunes gens avec de faux flics appliquant sur eux les méthodes de torture digne de Guantanamo. Un film dont on ne ressort pas indemne. Quant à Mother’s Day, il s‘agit probablement du meilleur long-métrage projeté ces deux jours (ou en tout cas de celui que votre serviteur a préféré). Bousman a réussi à bluffer tous ses détracteurs en livrant un home invasion hargneux et intelligent, propice à un jeu de massacre surprenant dans lequel aucun personnage n’est blanc ou noir. Une sacrée performance ! Enfin, le film de clôture Hobo with a Shotgun, projeté en présence de son réalisateur Jason Eisener a remporté tous les suffrages. Difficile de faire la fine bouche devant ce déluge de gore cartoonesque dans lequel le réalisateur se permet toutes les outrances en rendant hommage aux glorieuses 80’s, le tout porté par un Rutger Hauer impérial.

Glasgow Frightfest 2011: Le Bilan

The Shrine

Avant de mettre le point final à ce petit compte-rendu, impossible de passer sous silence l’excellente organisation de l’événement par l’équipe de bénévoles de la Frightfest. Malgré quelques petits problèmes techniques (micro qui faisait des siennes, film qui refuse de se lancer), ils n’ont jamais perdu leur sens de l’humour et leur chaleur. La générosité était de mise, avec de nombreux lots distribués et la présence de plusieurs invités, tous heureux de répondre aux questions d’un public en délire mais respectueux. Bref, un festival des plus agréables, auquel j’assisterai de nouveau avec grand plaisir l’an prochain (voire même cet été si je fais le déplacement pour la session londonienne) !

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