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Un livre, et puis je l'oublie

Publié le 01 mars 2011 par Paulo Lobo
Ne vous méprenez pas, c'est vrai que depuis quelque temps j'ai l'air de déserter cet arpent de blog, mais il ne rentre pas dans mes intentions de l'abandonner. J'ai peut-être simplement envie de me désaccrocher, de me désaccélérer, de me ménager... Le soir venu, il y a du sommeil dans mes yeux, un sommeil plus fort que l'appel du monde digital. Le matin, dans le train, j'ai plus envie de lire que de taper sur l'écran tactile. Plus que jamais, la vie ressemble à un manoir truffé de dédales.
Ainsi, ces dernières semaines, j'ai été beaucoup pris par la trilogie de Stieg Larsson Millenium. Ce sont, je l'avoue, des livres qui se lisent avec frénésie. 
J'ai même failli écrire sur le blog "fermé pour cause de Millenium". Car oui, Les trois livres se dévorent d'un trait. 
Mais une fois la lecture finie, quand on a pris un peu de recul, on se rend compte qu'on s'est bien fait avoir! Les ficelles sont si énormes, voyez-vous, on a souvent l'impression de regarder un blockbuster américain, d'être pris pour un consommateur à popcorn. C'est dans le troisième volume que l'on prend le plus conscience d'une véritable surenchère scénaristique, d'une profusion d'histoires annexes et de personnages creux à n'en plus finir. Mais bon sang, c'est terriblement évident: l'auteur a dû suivre des cours sur l'écriture de romans à suspense, et il applique scrupuleusement les recettes. Il accumule artifice sur artifice, promesses de révélation sur promesses de révélation, effet sur effet, rebondissement sur rebondissement. Il joue non pas sur le 'qu'est-ce qui va se passer', mais plutôt sur le 'comment ça va se passer'. Très vite on comprend que 'millenium', c'est un peu une histoire de super-héros à la sauce Marvel. Il y a des bons et des méchants, souvent les bons sont plus effrayants que les méchants, il y a beaucoup de violence et de noirceur, beaucoup d'effets graphiques. 
J'écris tout cela sans renier la force de frappe du roman, du moins en ce qui concerne les volumes 2 et 3. Une puissance très axée sur les effets visuels et la démultiplication de l'action.
Souvent, j'ai l'impression de voir un film  de style Tarantino ou David Fincher. C'est une écriture qui convoque la mise en images dans l'esprit du lecteur. 
Cette obsession de l'action et du rebondissement balaie toute vélléité de subtilité. La psychologie des personnages est des plus sommaires, il se définissent par ce qu'ils font, leur motivation est croquée en quelques coups de crayon.    

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