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RAFAEL, DERNIERS JOURS, Gregory McDonald

Par Fleurdusoleil

Résumé Editeur :
Il est illettré, alcoolique, père de trois enfants, sans travail ni avenir. Il survit près d'une décharge publique, quelque part dans le sud-ouest des États-Unis. Mais l'Amérique ne l'a pas tout à fait oublié. Un inconnu, producteur de snuff films, lui propose un marché : sa vie contre trente mille dollars. Il s'appelle Rafael, et il n'a plus que trois jours à vivre... Avec ce roman, Gregory Mcdonald n'a pas seulement sondé le cœur de la misère humaine, il lui a aussi donné un visage et une dignité
Mon avis :

Ce court roman de Gregory Mc Donald ( The Brave ) est paru en 1991, et 1996 pour la version française. Il a reçu en 1997 le Trophée 813 du meilleur roman étranger. Et il fut adapté la même année au ciméma par Johnny Deep ( The Brave ).
L'auteur a la délicatesse d'écrire un avertissement pour le chapitre 3. Il tient à s'excuser par avance de sa teneur plus que violence mais ô combien nécessaire à l'ensemble de son récit. Il propose même au lecteur de passer ces pages s'il le souhaite, mais insiste sur l'impact de ces mots. Car, ce fameux chapitre relate le scénario du snuff film qui mettra fin à la vie sans intérêt de Rafael. Le pseudo scénariste veut lui expliquer dans le détail sa mise à mort. C'est à la limite du supportable, on se dit qu'après ça Rafael va prendre ses jambes à son cou et fuir. Mais non, c'est tout décidé pour Rafael.
Le thème premier du roman peut laisser croire à une lecture sordide et glauque. Mais il n'en est rien. D'accord Rafael va mourir dans des conditions atroces. Mais pour cet homme c'est la seule décision importante qu'il prend pour sauver les siens de la misère et du bidonville où ils survivent. La naïveté de ce jeune homme est bouleversante. Tout au long du récit nous le suivons pour ces trois derniers jours auprès des siens. Il va tenter maladroitement d'apporter un peu de bonheur dans leur quotidien.
On pourrait croire que l'auteur dénonce ici le mythe du rêve américain, mais le fond de l'histoire est plus philosophique : c'est l'Amour. Rafael, sachant sa fin proche, sachant qu'il offre à sa famille ( femme, enfants, parents ) le plus précieux des cadeaux, sa vie, aspire à la quiétude. Il sait enfin ce qu'il fait et où il va. Il devient sous nos yeux un homme responsable de ses choix, de ses actes. Un homme aimant et aimé des siens. Et plus cette loque qu'il est au début du roman.
Et puis il tient une revanche sur les autres hommes. Il sait où, quand et comment il va mourir.
Ce cri de désespoir d'une vie sans avenir bouleverse le lecteur. Ce sacrifice extrême et douloureux nous ouvre le coeur, et met en émoi l'âme humaine. Face à ce mal absolu, nous sommes impuissant, mais notre Rafael lui part un matin, le coeur plus léger.
Son dévouement prend au tripes et sa naïveté fait hurler. Mais son débordement d'amour nous laisse sans voix.
Une écriture à la fois forte et pudique, un livre coup de poing que l'on se prend de plein fouet et qui nous laisse KO. A lire absolument.
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