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"La Guerre selon Charlie Wilson" : le cinéma ludique et pédagogique dans toute sa splendeur

Par Buzzline
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Le pitch : Charlie Wilson aime les secrétaires en minijupes, le bon whisky et les fêtes où des playmates sniffent de la coke. Mais c'est aussi un excellent connaisseur de la scéne internationale ainsi que des arcanes de la politique intérieure américaine. Décideur gérant le budget d'actions militaires et secrètes, il sera l'homme qui aidera l'Amérique à battre les Soviétiques en Afghanistan dans les années 80.

note sur 10 : 08
Notre avis : Un très bon film accrocheur et pertinent, au casting parfait, au scénario éducatif, aux dialogues ciselés... Bien que parfois incroyable, l'opus est pourtant basé sur une histoire vraie... Donc si, vous désirez comprendre, en vous amusant, comment les américainsont aidé les futurs Talibansà prendre le pouvoir en Afghanistan, allez voir ce film !

Heureuse surprise que ce long métrage, réalisé par Mike Nichols, 76 ans dont 40 en tant que réalisateur. C'est le cinéma américain, ludique et pédagogique dans toute sa splendeur, pour au moins trois raisons.

Un : Riche en enseignements, le film est un acte de contrition concernant d'énormes bévues de la diplomatie américaine. Ce qui va plaire aux “antiaméricains primaires”. Le film montre toute l'ignorance crasse de certains Américains. Qu'il s'agisse de l'incapacité de nommer ou de placer sur une carte l'Afghanistan, du désintérêt des politiques pour des questions pourtant essentielles, chacun en prend pour son grade. Le film "avoue" aussi le manque de clairvoyance des décideurs américains qui n'ont pas vu les Russes prendre le contrôle de l'Afghanistan... pas plus qu'ils ne jugeront opportun de gérer leur victoire, ouvrant ainsi la voie au fondamentalisme musulman. Evidemment, que soit un Américain qui ait réalisé le film renforce son propos et lui donne un ton (im)pertinent et assez espiègle... Salutaire, même.

Deux : Il y a un casting de rêve, où les seconds rôles ne sont pas écrasés par des premiers qui mettent pourtant déjà la barre très haut. Ce qui va plaire aux fans de name droping. Philip Seymour Hoffman, dans le rôle de l'agent cynique de la CIA, pique juste la vedette aux excellents (dans ce film du moins) Tom Hanks et Julia Roberts dès qu'il apparaît à l'écran...

Trois : On apprend beaucoup sur un sujet complexe, sans s'ennuyer. Ce qui plaira aux fans d'Arte, même s'ils broncheront sûrement avant de l'admettre. Car le film montre de façon limpide tous les rouages du pouvoir : le lobbying, les luttes d'influences, les alliances, parfois contre-nature entre les pays. Documents d'époque à l'appui, on voit comment les armes qui faisaient tellement défaut aux Afghans ont passé la frontière à dos de mulet... Et puis vérifications faites, l'impayable Charles Wilson du film a bel et bien existé ainsi. Il s'est réellement fait construire un jacuzzi au milieu de sa salle à manger. Et le futur maire de New York Rudolf Giuliani, alors procureur, a vraiment enquêté sur lui, le soupçonnant de consommation de cocaïne en compagnie d'escort girls...

Tout est donc vrai...

note sur 10 : 08

Pourquoi y aller ?

Pour le brelan imparable d'acteurs Tom Hanks, Julia Roberts, et surtout Philip Seymour Hoffmann. Pour un scénario méritant, qui s'attaque à un sujet difficile (relations internationales, erreurs commises) mais le traite de façon attirante (et on est "dans le bain" tout de suite).

Ce qui peut freiner ?

Une vulgarisation parfois un peu trop vulgaire, justement. Mais mis à part ce pécher véniel, pas grand-chose !


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