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R.E.M. – Collapse Into Now [2011]

Publié le 15 mars 2011 par Feuavolonte @Feuavolonte

REM-collapse-into-nowR.E.M.
Collapse Into Now

Warner Brothers
États-Unis
Note : 8/10

par Élise Jetté

Pour la 15e fois en 30 ans de carrière, le trio R.E.M. impose de façon grandiose son rock indémodable aux oreilles des amateurs. Comme plusieurs fois avant, le groupe laissait présager un retour aux sources. Ils n’auront pas ce mensonge sur la conscience, car Collapse Into Now baigne de façon splendide dans les arrangements musicaux du rock que l’on pouvait entendre au début des années 90. On entend sans contredit la sensibilité de 1992 présente dans Automatic for the People dans la pièce It Happened Today. 1994 résonne également dans le nouvel opus avec des échos de la vitalité du rock de Monster, entre autres dans les pièces Discover et Alligator_Aviator_Autopilot_Antimatter.

Les Géorgiens nous permettent de savourer à nouveau la voix de Michael Stipe, aux tonalités si particulières. On dira ce que l’on voudra, il possède une présence vocale qui a traversé les décennies, une voix caractéristique, reconnaissable parmi la multitude. Plusieurs sont tombés amoureux de R.E.M. en 1991 en entendant Losing My Religion, un succès qui a traversé les années sans s’abîmer. Et bien la voix que l’on entendait en 1991 sur Out of Time est aussi poignante dans Me, Marlon Brando, Marlon Brando And I et Walk It Back, aujourd’hui en 2011. La voix modifiée audible dans That Someone is You perd d’ailleurs de son intensité et de son authenticité et en résulte une pièce un peu plus faible. Le groupe R.E.M. est un pionnier du rock alternatif et la naissance du style leur revient en partie. Ce qui est beau est d’entendre en 2011 du nouveau matériel qui sonne comme les premiers balbutiements d’un style si imposant aujourd’hui.

La force de l’album réside dans les ballades, savoureuses, teintées de guitare, de mandoline et d’accordéon. Trois moments forts de l’album : d’abord Blue,  où Michael Stipe unit sa voix à celle de Patti Smith, marraine du mouvement punk de la fin des années 70. C’est une pièce plus parlée que chantée qui donne l’impression d’une voix intérieure sur une trame de guitare et de réverbérations. Deuxième pièce marquante, ÜBerlin, qui tangue vers un solide rock acoustique. Chanson sans prétention, légère, agréable, qui possède notamment un extrait vidéo enregistré dans les dernières semaines. Et, finalement, Oh My Heart : une mélodie de guitare accrocheuse, des paroles inspirées, une voix qui rappelle le meilleur de R.E.M. et qui est si facile à aimer.

Pour ce qui est de donner immédiatement le titre d’album d’anthologie à Collapse Into Now, les opinions sont partagées, et même défavorables, mais reste qu’il s’agit de « bon R.E.M. » qu’on insère dans notre lecteur comme on enfile une paire de pantoufles très confortable. On n’est jamais triste de retrouver nos pantoufles.


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