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Max | Marilyn

Publié le 17 mars 2011 par Aragon

marilyn fragments-poemes-ecrits-intimes.jpgTu dois souffrir - de la perte de ton or sombre quand ta couverture de feuilles déjà mortes te quitte

Fort et nu tu dois être - vivant quand tu regardes la mort droit devant penché sous le vent

Et porter la souffrance et la joie du nouveau dans tes membres.

Marilyn Monroe

Il faut lire ces "Fragments" (poèmes, écrits intimes, lettres) pour approcher Marilyn. Il faut lire aussi - dans un tout autre registre - cette formidable BD de Christian De Metter qui rend absolument crédible une histoire apparemment improbable.

Que les cons pour penser que derrière l'icône blonde se planquait une fille écervelée, névrosée et frivole. Pas plus névrosée que chacun de nous tous. Antonio Tabucchi qui préface l'édition française des "Fragments" est dubitatif : "Marilyn, névrosée ? De la même façon qu'on peut qualifier de "névrotiques" tous ceux qui pensent trop, qui aiment trop, qui sentent trop".

MarilynDeMetter.jpg
Une fille, une femme, vraiment femme. Intelligente, lucide, curieuse de tout, à l'appétit insatiable, aimant lire passionément : dans sa bibliothèque se mêlent Whitman, Camus, Steinbeck, Flaubert, Joyce, Hemingway, Kerouac qu'elle avait lus jusqu'à la racine. Amatrice d'art, de peinture, de sculpture, fascinée par le "Quattrocento des Médicis".

Ne jamais avoir honte "de ce qu'on est et de ce qu'on désire". Toute la vie de Marilyn est résumée dans ces mots. Son credo. Son bréviaire. Son livre de recettes. Son testament.

Elle cherche, elle se cherche. Elle trouve, elle se trouve.  Mais les autres sont toujours trop loin. Inaccessibles. Elle écrit : "L'enfance de chacun se REJOUE tout le temps. Pas étonnant que personne ne connaisse l'autre ni ne puisse le comprendre entièrement. Je ne sais pas si j'en arrive avec cette conclusion à tout laisser tomber - ou si pour la première fois peut-être je suis connectée avec la réalité - comment est-ce qu'on sait la souffrance des jeunes années de l'autre sans parler de tout ce qu'il traîne avec lui puisque, au mieux, une large marge de manoeuvre est nécessaire pour l'autre et pourtant COMBIEN c'est MALSAIN de le supporter. je pense que le mieux est d'aimer bravement et d'accepter - autant qu'on peut le supporter

Dans une lettre à son psychanalyste elle s'autoanalyse, lucide. terriblement lucide, terriblement seule : " Seuls, quelques fragments de nous toucheront un jour des fragments d'autrui - la vérité de quelqu'un n'est en réalité que ça -, la vérité de quelqu'UN. On peut seulement partager le fragment acceptable pour le savoir de l'autre, ainsi on est presque toujours seuls."

Marilyn... I love you... Poupoupidou


PS : cette photo était, de son propre aveu, sa préférée

ambassador hotel 1956.jpg


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