L’informatique au service de la médecine

Et si l’informatique pouvait sauver des vies dans les pays en développement ? Une jeune société bordelaise, Wopata, fait en tout cas tout pour cela depuis sa création en 2008. Composée au départ de 2 co-fondateurs, l’entreprise réunit aujourd’hui une dizaine de salariés autour du domaine des nouvelles technologies. Applications pour smartphone ou encore réseaux sociaux spécialisés sont au coeur de l’activité de cette start-up, ainsi que l’humanitaire qui a toujours occupé une place importante au sein  de la société. «J’ai eu l’occasion de travailler avec une ONG et les problématiques m’ont tout de suite intéressé, avance Jean-Etienne Durand, l’un des co-fondateurs de Wopata. En effet, on se retrouve face à des populations qui n’ont pas l’habitude d’utiliser des outils informatiques et c’est un vrai challenge de créer des logiciels pour ce type de public.» Wopata est malgré tout parvenu à relever le défi et a notamment réussi à produire un logiciel d’aide au diagnostic qui se destine au personnel infirmier de régions dans la misère. Validé par un médecin et l’ONG suisse Terre des Hommes, partenaire de Wopata, ce logiciel permet de déterminer de quelle maladie souffre un patient grâce à un simple questionnaire. «J’étais au Burkina Faso à l’automne dernier afin de former des infirmiers au logiciel, explique Jean-Etienne Durand. C’était important d’être là-bas pour voir comment ils réagissent à l’outil, afin peut-être de l’adapter. Pour l’instant, les centres médicaux sont équipés de petits ordinateurs portables, mais l’idéal serait de leur fournir des petites tablettes numériques, afin que les infirmiers puissent se déplacer avec sur le terrain lorsqu’ils visitent des patients.»
«Retour sur investissement»
La société, basée rue Leyteire à Bordeaux, a déjà fait parler d’elle puisqu’elle a été labellisée Jeune entreprise innovante par le ministère de la Recherche. Elle vient également de décrocher un financement de 103 000€ de la région Aquitaine afin de poursuivre sa démarche de Recherche et Développement dans le domaine médico-social. «Pour recevoir cette aide, nous nous sommes engagés à embaucher 3 personnes supplémentaires en 2 ans» glisse Jean-Etienne Durand. Ce dernier pourrait bientôt faire ses bagages vers de nouvelles destinations, car Wopata et Terre des Hommes travaillent sur de nouveaux projets au Maroc, au Pakistan et au Liban. «Notre but, c’est de faire baisser le taux de létalité avec l’informatisation des soins médicaux dans ces pays, insiste Jean-Etienne Durand. Si on y parvient, ce sera en quelque sorte notre retour sur investissement.»•
Sébastien Hervier’é