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Treme – Saison 1

Publié le 19 mars 2011 par Mg

Avec Treme, les créateurs de The Wire remettent le couvert… Dans l’après Katrina. Après les bas fonds de Baltimore, et les heures d’écoutes en tous sens, place à l’homme frappé par les évènements et la musique. Et quelle musique! Aussi lancinante que belle, Treme promène une douce litanie moderne avec toute l’ironie du genre, dans une Nouvelle Orléans qui peine à se relever d’un ouragan meurtrier. Que se passe t-il lorsque l’actualité disparait?

Treme se concentre sur quelques personnalités de New Orleans trois mois après le passage de Katrina. La ville est encore dévastée, les riches citoyens tentent de protester, les pauvres de survivre, tous doivent reconstruire, et la musique doit repartir. C’est un peu le retour à une vie normale, avec un traumatisme bien enfoui, et des disparus de chaque côté. Mais le show continue, et la bohème américaine reprend de plus belle, comme si on ne pouvait enlever la beauté de certaines choses, même après leur fin du monde… Certes, certains baisseront les bras, changeront du tout au tout, d’autres persisteront à continuer ce qu’ils faisaient avant, même sans maison ni toit. En 12 épisodes, Simon et ses scénaristes détaillent comme ils savent si bien le faire le quotidien de quartiers se battant pour survivre, cette ville aux couleurs éclatantes obligée de se relever une nouvelle fois, de combattre son anéantissement. Et s’il faut pouvoir entrer dans un rythme assez lent (mais les fans de The Wire connaissent), la fin est explosive, offrant des scènes d’une beauté humaine et visuelle très riche. Treme, la fanfare redémarre.

Et dans tout ça, les créateurs ne s’y sont pas trompés : dans des décors renversés, ce qui compte plus que tout ce sont les acteurs, et les situations. Côté comédiens, outre le retour d’une partie du casting de The Wire (oui, ce sont des amis), on retrouve Melissa Leo (depuis Oscarisée), le magnifique John Goodman, le trublion Steve Zahn, et quelques têtes connues dans un maelstrom d’histoires qui s’entremêlent, se croisent, se rencontrent. Treme a beau prendre son temps, il le vaut largement et plus qu’une histoire, ce sont des vies que l’on suit, et une persévérance inouïe de vouloir reprendre le chemin et les parades après avoir été frappé au coeur de leur culture. D’une richesse infinie, la série n’offre pas pour autant que des beaux personnages, mais creuse en chacun d’eux pour y trouver des failles, voir des défauts, qui ne les rendront pas toujours mauvais. Pas de bons ni de méchants, des bougres qui existent, et vivent comme ils l’entendent… ou le peuvent.

Forcément un succès, la série a été renouvellée pour une 2e saison, et on espère voir les choses se développer, toujours entre la beauté des lieux et la tragédie de leur nouvelle vie. Des costumes de carnaval pour le plus beau des drames. La vie, quoi, et avec la plus belle des musiques. Offrant de réels morceaux live, invitant des musiciens de renom (et de qualité), Treme se vit au rythme de la Nouvelle Orléans, et c’est magnifique. Dédié à David Mills, un des co-créateurs de la série qui est décédé quelques jours avant sa diffusion, la série nous reviendra à la rentrée prochaine.


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