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Peut-on réellement changer ?

Par Bgn9000

En réponse à un article que j’ai lu sur un Blog dont je fournirais l’URL dans la zone commentaire de cet article, j’ai pris un peu de recul pour me permettre de synthétiser la masse des idées qui s’accumulaient en moi au simple énoncé de ce thème central pour l’humain. Si je vous dis de manière péremptoire, par exemple, que la mousse à raser que l’on met sur notre visage avant le ravage a un effet épilatoire, même si vous savez que c’est faux, cette idée vous trottera longtemps dans votre Esprit surtout lorsque vous ferez usage de ce produit. Autre exemple, un horoscope vous concernant attiré votre attention, car le hasard vous met en face d’une coïncidence ou pour tout autre situation. Même étant convaincu du caractère empirique et peu scientifique du procédé, les prédictions qui vous seront dévoilées viendront s’amalgamer dans votre inconscient puis vos décisions et vos actes. Avec ces petits exemples croustillants, nous voyons bien le caractère influençable de l’être humain parce qu’il est orienté vers un apprentissage continu, dès la naissance pour survivre, par la suite dans un monde complexe fabriqué à son image. A contrario, nos esprits sont éduqués pour mettre en avant la rigueur, depuis la recherche de la vérité en philosophie, la démarche scientifique, la raison qu’il faut savoir garder, etc… ; face aux influences et un cerveau qui est enclin à les relever facilement, on nous apprend à rigidifier nos idées et nos actes. Ce sentiment devient la normalité, un combat quotidien pour ne pas sombrer dans la folie. Nietzsche aurait dit que ce ne sont pas les doutes qui rendent fou, mais les certitudes. Je veux bien le croire. On porte sur notre dos tout le poids des exigences de nos éducateurs, mais c’est de notre faute si on ne fait rien pour y remédier. De ce point de vue-là, Nietzsche fut l’antithèse du développement personnel et ce ne fut pas / ne sera pas le dernier philosophe à être en contradiction avec ses propos. Ainsi, à la question sur notre capacité à changer, je réponds oui, physiologiquement oui, reste notre volonté de le faire et plus encore notre volonté de laisser faire. La lutte interne, comme on le voit chez Nietzsche, est perdue d’avance, car la rigidité de notre raison ne peut pas aller à l’encontre de l’impermanence de notre inconscient. C’est ce qui fut fatal pour Nietzsche, son raisonnement s’était figé sur les grandes avancées qu’il avait faites dans la grande histoire des idées, tandis que son inconscient continuait à capter des choses importantes pouvant remettre en cause tout en partie sa philosophie. Cette lutte fratricide a eu raison de son corps épuisé. Dans une note précédente, j’ai évoqué une attitude saine à cultiver : la bulle d’air, la bulle d’énergie. Pourquoi devons-nous lutter contre des éléments naturels de notre vie, au lieu de les cataloguer en forces et faiblesses, mais plutôt comme des amies intimes que l’on est heureux d’embrasser ? 1 – 1 = 0 ; 1 + 1 = 2. Surtout que cette vision binaire, du bien et du mal, du vrai et du faux, du noir et du blanc, est erronée. Est-ce une faiblesse d’être fatigué le soir et de se coucher tôt ? Il y a autant d’avis que d’individu.

Peut-on réellement changer, présuppose que nous sommes capables de ne pas changer? Or c’est impossible, car le changement est synonyme de vivant, tandis que son opposé est du domaine de l’inerte. Nous sommes des êtres vivants. Nous interagissons avec les autres êtres vivants et même avec les objets que l’on trouve sur notre chemin d’existence. Nous sommes impermanents et nous sommes multiples. Cela vient des processus internes de notre pensée qui évoluent, qui naissent et qui meurent, des échos dans notre subconscient, de l’épaisseur du filtre entre ce dernier et notre conscience, du hasard des rencontres, de la diversité autour de nous. Je dirais donc, qu’au contraire, nous peinons à rester ce que nous sommes pour des raisons de cohérences. C’est une énergie folle qui est perdue, mais nous ne savons pas faire autrement. Alors, pourquoi se pose-t-on cette question si naturellement on peut retrouver cette capacité de changement malgré, parfois, une bonne volonté non simulée ? Outre, la force de l’habitude que l’on néglige très souvent, il y a aussi une autre erreur qui est commise, c’est celle de négliger la multiplicité des facettes d’un problème en se limitant à deux ou trois aspects que l’on croit suffisant pour dégager une règle. Prenons justement deux aspects et voyons comment d’autres peuvent découler. Mon esprit conscient pratique l’étude du développement personnel et je suis convaincu de l’importance de ces enseignements, et pourtant je retombe dans des travers dès qu’une crise se présente. Pourquoi à votre avis ?  N’auriez-vous pas négligé votre inconscient ? Ne seriez-vous pas victime d’une personne qui a compté et pour laquelle vous êtes le Hérault de sa souffrance ? Vous n’êtes pas seuls dans votre tête. La solution doit aussi passer par cette prise de conscience, par l’apprentissage de la vision profonde, par des techniques de méditation ou de retour à soi. Second aspect, je fais tout mon possible pour me corriger, pour prendre conscience de mes émotions, et pourtant je me sens toujours en conflit avec moi-même, comme si, en moi, un mauvais esprit me poussait vers la régression ou bien comme si cette « perfection » entretenue me posait problème. Encore une fois, posez-vous la question. Pourquoi ? Ne croyiez-vous pas que la perfection soit enviable ? N’avez-vous pas le sentiment de passer à côté de la moitié de votre vie ?

25 mars 2011

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