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Sándor Weöres

Par Florence Trocmé

Sándor Weöres est un poète hongrois (1913-1989) atypique et très aimé dans son pays. Son large registre comprend comptines absurdes à la Desnos, chansons traditionnelles détournées (« Tapis de chiffons »), sonnets métaphysiques (« Métamorphoses »), poèmes érotiques, satires, une série de longues formes structurées comme des « symphonies », ainsi que des expérimentations avec le son et le non-sens réputées intraduisibles.  Il débuta à 14 ans quand le musicien Zoltan Kodaly, ami de Bartók, le découvrit et composa un chœur sur un de ses premiers poèmes. Il voyagea en Inde et en Chine. Sous le nazisme et le communisme, Weöres se retira dans un exil intérieur, survivant en traduisant les classiques, mais ne pouvant quasiment plus publier en Hongrie. En 1972 il édite le livre « Psyché » contenant les poèmes et lettres d’une poétesse gitane du XIXe siècle qui fréquenta l’aristocratie hongroise, Erzsébet Lónyaï. Il avoua ensuite qu’il les avait écrits lui-même et inventé le personnage. Le cinéaste mort jeune Gabor Body adaptera cette œuvre en 1980 dans un film éblouissant « Narcisse et Psyché » (pour le moment indisponible autrement qu’en hongrois). Les poèmes de Weöres n’ont pas cessé d’inspirer les musiciens de son pays : des chanteuses néo-folkloriques Marta Sebestyen et Palya Bea, jusqu’aux avant-gardistes comme Peter Eötvös (« Atlantis ») et surtout György Ligeti qui en tira de nombreux Lieder. 
 
Bibliographie sélective : 
Hideg van, 1934. 
A kő és az ember, 1935. 
A teremtés dicsérete, 1938. 
Meduza, 1944. 
A szerelem ábécéje, 1946. 
Elysium, 1946. 
Gyümölcskosár, 1946. 
A fogok tornáca, 1947. 
A hallgatás tornya, 1956. 
Tarka forgó, 1958. 
Tűzkút, 1964. 
Gyermekjátékok, 1965. 
Merülő Saturnus, 1968. 
Zimzizim, 1969. 
Psyche, 1972. 
Télország, 1972. 
Áthallások, 1976  
Harmincöt vers, 1978  
Ének a határtalanról, 1980  
Kézírásos könyve, 1981  
Posta messziről, 1984  
A sebzett föld éneke, 1989  
 
Traductions : 
En anglais: 
Eternal Moment, Anvil Press, Londres 1988 (traduit par le poète Edwin Morgan, récemment décédé) 
En français : 
Dix-neuf poèmes, L’Alphée 1984, traduits par Lorand Gaspar, Bernard Noël, Ibolya Virag (semble malheureusement épuisé) 
 
Sitographie : 
Un autre poème de Weöres traduit en français  
Sándor Weöres lisant un court poème à la télévision hongroise   
Extrait du film de Gabor Body tiré de « Psyché» (en hongrois)  
Marta Sebestyen chante des poèmes néo-folkloriques de Weöres pendant l’ère soviétique  
Palya Bea chante les poèmes de Psyché 
Les Lieder de Ligeti inspirés par Weöres  
 
[Jean-René Lassalle]
 


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