Annecy 2018 et les nouveaux défis

Kévin Bernardi est un juriste particulièrement intéressé par le sport de haut niveau. Suite à plusieurs de nos billets sur Annecy 2018, il nous a adressé un point sur son analyse en la matière. Kévin Bernardi : "Annecy met en lumière la beauté des paysages des Alpes françaises dont la renommée n'est plus à faire. Toutefois, cette promotion permet indéniablement de montrer le savoir-faire français en matière d'accueil de sports d'hiver (en témoigne le succès rencontré par l'IBU Cup de biathlon au Grand Bornand avec plus de 10 000 spectateurs). Lors de la visite de la Commission d'Evaluation du CIO à Annecy (09 au 12 Février dernier), les experts ont mis en avant la qualité des sites et ont été impressionnés par les paysages naturels qui sont au coeur de la réflexion olympique d'Annecy, à savoir le développement durable d'un territoire pour construire la montagne du XXIe siècle. A cet effet, la volonté de protéger et de promouvoir le territoire alpin, se retrouve dans le dossier de candidature de la ville haut-savoyarde pour lequel j'ai récemment consacré une analyse de plusieurs pages (http://www.imaginons-ensemble-lavenir.com/article-dossier-thematique-presentation-et-analyse-de-la-candidature-annecy-2018-66093143.html). L'eau sera par exemple l'une des thématiques abordées dans le cadre de la candidature et éventuellement de l'organisation (parcours de la flamme olympique sur les fleuves français...) et ce, afin de sensibiliser les plus jeunes à la protection de cette ressource vitale, très présente en montagne et notamment à Annecy, avec, il faut le rappeler, le "lac le plus pur d'Europe"! Annecy 2018 a de fait, un avantage certain face à PyeongChang, ville émergente où la plupart des infrastructures sont certes déjà en place, mais sont situées dans des zones non-enneigés. Où est dès lors, la notion de développement durable, inscrite dans la Charte Olympique depuis quelques années? Concernant enfin le budget de candidature, il était nécessaire de l'augmenter. Toutefois, la puissance budgétaire d'une candidature ne garantie par forcément la victoire : PyeongChang avait déjà un budget conséquent, mais a perdu successivement face à Sotchi et surtout Vancouver (2014 et 2010). Rio également, qui ne faisait pas figure de favorite durant la majeure partie de la phase de candidature et qui s'est finalement imposée avec panache (et avec la forte volonté et opiniâtreté du Président Lula), face à Chicago, ville de Barack Obama et symbole de surcroit. A moins de 100 jours de la désignation de la ville hôte (06 Juillet 2011), les cartes ont été totalement rabattues avec Annecy, Munich et PyeongChang, qui disposent toutes d'atouts et de faiblesses. Depuis la fin des visites du CIO, les trois villes sont à pied d'oeuvre pour convaincre, les athlètes, la presse et bien sûr, les membres du CIO qui participeront au vote. Annecy a récemment présenté la candidature devant la presse spécialisée et il y a quelques jours devant les Comités Nationaux d'Océanie. La compétition promet en tous cas des surprises et pourquoi pas une victoire française en Juillet !"