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Le 26 rue de Richelieu où va se passer l’exposition et le Palais Royal.

Par Richard Le Menn

L'exposition que nous allons présenter tous les jours du 23 au 30 février de 15h à 18h au passage Potier du 26 rue de Richelieu se situe certes dans une minuscule salle, mais dans un site chargé d'Histoire. undefined Tout d'abord c'est à côté du Palais Royal, lieu qui garde son mélange d'exclusif et d’ouverture, un écrin de raffinement, une île de courtoisie et de paix longtemps le refuge de la Modernité et qui peut toujours l’être. Avant que Richelieu y construise son Palais, la Précieuse marquise de Rambouillet y a son hôtel et y fait salon. Au XVIIIe siècle, c’est la place de tous les plaisirs, des plus jolies filles, des dernières modes, des meilleures boutiques, des élégant(e)s… mais aussi un endroit de culture. C’est à cette époque semble-t-il que la Bibliothèque du Roi s’installe rue de Richelieu. Son public s’élargit et les philosophes des Lumières y puisent une grande partie de leur inspiration.

LE 26 RUE DE RICHELIEU

Quand on travaille sur les antiquités, il est toujours nécessaire de se référer aux documents originaux et non pas aux informations de seconde-main qui donnent seulement des directions de recherches permettant d’aboutir aux sources d’époque. Voici cependant de nombreuses informations indirectes concernant le 26 Rue de Richelieu où va se dérouler l’exposition. Dans Wikipedia on peut lire : « En 1782, Antoine Beauvilliers, cuisinier du prince de Condé et officier de bouche du comte de Provence, reprend la formule de Boulanger et ouvre, dans un cadre raffiné, la « Grande Taverne de Londres », au 26 rue de Richelieu à Paris. Il propose aux clients de manger comme à Versailles. Le service des vins est fait en bouteille, comme à Londres, à la mode à cette époque. C'est là le premier véritable grand restaurant de Paris, qui restera pendant plus de vingt ans sans rival. ». Certains prétendent que c’est à cet endroit que Rose Bertin (la marchande de modes de Marie-Antoinette) ouvre une boutique ; d’autres disent qu’elle y habite ; d’autres que c’est la camériste de la Reine qui y loge. Il y aurait même dans la cave un faux puits, comblé par la suite, qui serait un passage secret allant jusqu’au Palais-Royal. Enfin voilà tout ce que les habitants du quartier nous apprennent.

LE PALAIS ROYAL

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Autour du Palais-Royal il se dit encore beaucoup plus de choses. Mais sur ce sujet les documents originaux sont très nombreux. Il est certain que c’est un lieu à la mode au XVIIIe siècle. Le tome II du livre Tableau de Paris (nouvelle édition, Amsterdam 1783) a tout un chapitre consacré au ‘Palais-Royal’ (chapitre CLXII) dont voici un passage : « […] Là sont les filles, les courtisanes, les duchesses & les honnêtes femmes, & personne ne s’y trompe. Là, on se regarde avec une intrépidité qui n'est en usage dans le monde entier qu' à Paris, et à Paris même que dans le palais-royal : on parle haut, on se coudoie, on s' appelle, on nomme les femmes qui passent, leurs maris, leurs amans ; on les caractérise d'un mot ; on se rit presqu'au nez, et tout cela se fait sans offenser, sans vouloir humilier personne. On roule dans le tourbillon, on se prodigue les regards avec un abandon qui laisse toujours aux femmes le dernier : un peintre aurait tout le temps de saisir une figure, et de l'exprimer à l'aide du crayon. Je ne me pique pas d'être physionomiste ; j'ai fait mon tour d'allée plusieurs fois ; je n'ai songé alors qu'à voir les beautés qui y circulaient ... »

Photo 1 : "Jeune Elégant Se promenant aux Palais Royal pour fixer les Caprices de sa Soirée." Estampe gravée par Guyot (sans doute Laurent Guyot, 1756 - après 1806) d’après Watteau. Cette gravure représente un promeneur élégant du Palais Royal. Sa badine, sa cambrure, ses lunettes, son habit vert, les gros boutons … marquent une élégance de la fin du XVIIIe siècle et début du XIXe époque à laquelle cette estampe peut être datée.

Photo 2 : Mercier, Louis-Sébastien (1740-1814), Tableau de Paris, nouvelle édition, Amsterdam, 1783, tome II, 335 pages, 10x17cm. La publication de Tableau de Paris commence en 1781. Les mœurs parisiennes y sont décrites dans sept volumes et plus de mille chapitres. Le tome II relate entre autres les modes de Longchamp (chapitre CXXII), des revendeuses à la toilette (chapitre CLXVI), des coiffures (chapitre CLXVII), des parures (chapitre CLXVIII), des marchandes de modes (chapitre CLXXIII), des maîtres d’agréments (chapitre CLXXIV), des bijoux (chapitre CLXXVI.) , des promenades (chapitre CLXXVIII), de la mode (chapitre CLXXVI) et du palais-royal (chapitre CLXII).


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