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Première apparition du label controversé Agriculture Chimique

Publié le 01 avril 2011 par Laplaceverte
Première apparition du label controversé Agriculture Chimique
Le projet faisait partie du Grenelle et semblait enterré. Finalement, l'idée d'un pictogramme Agriculture Chimique devra apparaître sur les fruits et légumes dès le 1er janvier 2012. Une manière judicieuse de soutenir l'agriculture biologique.Devant le risque d'échec des objectifs du Grenelle en matière de surface consacrée à l'agriculture biologique, le gouvernement vient de prendre une décision inédite qui pèsera sans doute de façon durable sur l'avenir de l'agriculture.
L'annonce est en effet la création d'un label AC (Agriculture Chimique) qui devra être apposé sur tout produit ayant reçu des intrants chimiques. Cette décision vise à faire sortir l'agriculture biologique de son statut d'exception pour la considérer pour ce qu'elle est, l'agriculture « normale ».
Ainsi, l'agriculture chimique développée à la sortie de la deuxième guerre mondiale, retourne au statut d'exception qu'elle n'aurait jamais dû quitter.
A l'image du label "nourri sans OGM" que l'on trouve déjà en grande surface et qui connaît un grand succès, le visuel "Agriculture Chimique" va donc faciliter le choix du consommateur. Il saura en connaissance de cause que les fruits et légumes qu'il achète sont issus de l'agriculture chimique et qu'il contribue ainsi à cette technique agricole.
Cette décision vise aussi indirectement à favoriser le développement de surfaces agricoles biologiques et à mettre fin à une situation particulièrement injuste qui veut que ce soit aux agriculteurs bio qui de payer pour prouver leurs bonnes pratiques. Les coûts liés à la délivrance du label AB seront donc désormais pris en charge par une taxe prélevée sur les ventes de pesticides.
Cette décision vise enfin à protéger les agriculteurs, premières victimes des pesticides en leur donnant les moyens de pratiquer une agriculture respectueuse de leur santé autant que de celle de la terre. L'association des « victimes des pesticides » nouvellement créée s'est bien entendu félicitée de cette orientation.
D'un point de vue pratique, l'ensemble des producteurs et et transformateurs commercialisant des denrées alimentaires cultivées à l’aide d’intrants chimiques (pesticides, herbicides, fongicides... parfois appelés produits phytosanitaires) ont jusqu'au 1er janvier 2012 pour se mettre en conformité avec la législation. Pour ce faire, ils devront apposer sur les produits, le label AC.
Par l'intermédiaire de l'Union des Industries pour la Protection des Plantes (UIPP qui rassemble les fabricants d'engrais et pesticides), l'industrie chimique a immédiatement réagi à cette décision qui met à terme en péril leur activité. Un recours au niveau européen est envisagé, soulignant au passage les conséquences en termes d'emploi d'une telle décision.
Jean-Claude Bocque, directeur de l'UIPP déclare :
« Qu'il faille indiquer plus clairement au consommateur la provenance de ses aliments, cela est indispensable. Nous sommes pour l'information transparente vis-à-vis du consommateur. Ce que nous contestons, c'est la précipitation avec laquelle cette décision sort du chapeau ! D'autant qu'en contrepartie, le gouvernement favorise une agriculture biologique pour le moment incapable de nourrir la population.»
Le porte-parole du gouvernement François Baroin a fait savoir dans un communiqué que cette mesure serait accompagnée d'un vaste plan de réorientation des emplois au sein de la filière. Et ce conformément à la mise à jour datée du 14 juillet 2010 de la loi n°2006-11 du 5 janvier 2006 d'orientation agricole.
Les représentants de l'agriculture biologique ainsi que les ONG environnementales se sont félicités de cette décision qualifiée d'historique dans un pays qui est le premier consommateur de pesticides en Europe. Ils ont rappelé le rapport présenté le 8 mars par le rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation qui prône ''la transition mondiale'' vers l'agro-écologie ''pour nourrir 9 milliards d'êtres humains en 2050''. Cette décision aux implications, environnementales, sanitaires mais aussi sociales s'inscrit donc dans une vision à long terme et annonce le retour du politique au sens noble du terme.
SOURCES

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