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Alain Decaux, le merveilleux conteur de l’Histoire

Publié le 03 avril 2011 par Veille-Education

Alain Decaux est l’un des historiens les plus médiatisés, l’un de ceux qui ont fait aimer l’Histoire à tous les publics, petit et grand. C’est à lui que l’on doit le retour à l’enseignement chronologique de l’Histoire. Il se confie ici sur ce ton personnel, chaleureux, combattif qui le rend si passionnant à écouter !
Alain Decaux adopte volontiers, pour Canal Académie, le ton de la confidence : son appétence pour la lecture lui est venue à 11 ans à la lecture du roman d’Alexandre Dumas Le comte de Monte Cristo et, par la suite, chaque fois qu’il avait une bonne note méritant récompense, il demandait à son père un autre livre d’Alexandre Dumas ! _ Et à 14 ans, il est passé de l’histoire romancée à l’Histoire tout court… sans pour autant se lancer dans de grandes études puisqu’il a rapidement abandonné l’Université pour découvrir seul les Archives nationales, la Bibliothèque nationale et les multiples sources de la recherche historique.

Alain Decaux de l’Académie française
Il avoue avoir toujours été d’une grande curiosité et il espère qu’avec l’âge, cette même curiosité ne lui fera jamais défaut : « Je voudrais mourir en faisant une découverte », dit-il.
Cette émission offre également à Alain Decaux l’occasion d’affirmer plusieurs points de vue :
L’objectivité en Histoire
Elle n’existe pas réellement, selon lui, parce que chacun est accompagné d’un arrière-plan. Nul n’arrive vierge devant l’Histoire. Mais plus que l’objectivité, il explique l’importance de l’honnêteté, ne connaissant rien de plus affreux qu’un historien partisan (et il y en eut, à droite comme à gauche, rappelle-t-il).
L’apprentissage de l’Histoire
Pour Alain Decaux, c’est clair : il faudrait en apprendre plus ! Et il explique l’une de ses fiertés : avoir combattu contre l’absence d’Histoire à l’école élémentaire (dans les années 80 en France, elle était réduite à des activités d’éveil à la discrétion des maîtres). Il parle de l’abondant courrier qu’il recevait à l’époque sur ce sujet : « un scandale » dit-il selon l’une de ses expressions favorites. Il a alors tiré un signal d’alarme et rédigé un grand article pour Le Figaro Magazine. Il évoque la figure du directeur de ce grand hebdomadaire, Louis Pauwels (ancien instituteur) qui lui a ouvert les colonnes de son journal, lui a laissé carte blanche, a mis sa photo en couverture : « Parents, on n’apprend plus l’Histoire à vos enfants ». Le retentissement fut immense. Tous les journaux, les radios, les télévisions, ont réagi. Et le ministre de l’époque, Christian Bellac, a lui aussi réagi en faisant voter des lois pour rétablir l’Histoire obligatoire en CM1 et CM2 : « histoire chronologique » insiste Alain Decaux car il faut connaître les dates de l’Histoire. Cela permet à chacun d’exercer son rôle de citoyen, de prendre position, de faire ses choix ».
Liberté pour les historiens
Alain Decaux s’est également engagé dans une protestation (au début, une dizaine de confrères, puis maintenant plus de 600 historiens ont rejoint cette association Liberté pour l’Histoire) : « laissez nous travailler » tel est le souhait exprimé fortement. Alain Decaux s’insurge contre la pensée obligée, contre l’obligation qui serait faite aux historiens de se ranger aux points de vue officiels. Et il donne ici plusieurs exemples : l’histoire de l’esclavage, de l’Arménie, de la Révolution.

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