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la guerre

Publié le 04 avril 2011 par Hoplite

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  "Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, a estimé, à Nantes, que l'accroissement du nombre de musulmans en France posait problème." Claude Guéant (source)

Guéant a évidemment raison mais c’est une ordure: l’afflux continu, non contrôlé, massif de populations musulmanes en Europe, en France notamment, est une menace pour la paix civile et sans doute l’existence même des nations européennes. Guéant est évidemment en service commandé pour tenter de sauver la Sarkosie du naufrage électoral promis en 2012 : tentative sans doute désespérée, en tout cas dérisoire et piteuse, de récupérer une fraction de l’électorat « de droite » qui votât pour ce pitre en 2007 et qui a compris depuis son erreur et l’impuissance ontologique de la classe « politique » française, notamment au sujet des flux migratoires d’origine extra-européenne.

Le cynisme de ce genre de personnage est total : il sait parfaitement la réalité du remplacement démographique à l’œuvre et les perspectives démographiques à court terme (une deux générations au plus) qui montrent sans doute dés 2050 un basculement et des populations d’origine européenne minoritaires par rapport aux populations extra-européennes, notamment d’origine africaine ou asiatique. Guéant, comme JF Kahn par exemple ou ses épigones progressistes, le sait, l’a intériorisé mais ne juge pas nécessaire, sauf grand danger électoral, d’en informer ses compatriotes. Ce genre d’assertion –fondée- est extraordinaire dans la bouche d’un cacique du fameux « cercle de raison » du pitre Minc. Extraordinaire car c’est une vérité et qu’elle touche à un domaine tabou et soigneusement démonisé par la classe médiatico-politique régnante afin que le peuple ne puisse s’en saisir.

Sur le fond, pourquoi une menace pour la paix civile ? Parce que les musulmans appartiennent à une civilisation dont les valeurs sont essentiellement étrangères à celles de notre civilisation, « helléno-occidentale » comme dit Castoriadis. Parce que notre civilisation européenne est singulière par sa mise en question d’elle-même et par sa quête de l’autonomie. Par son code génétique original et son histoire (héritage grec, réforme, Lumières) qui ont produit cette défiance, cette interrogation permanente à l’égard de toute hétéronomie. Notamment religieuse.

Parce qu’accepter la venue, sur un temps historique aussi court et à si grande échelle, de peuples aussi étrangers à nous-mêmes, c’est-à-dire à nos valeurs civilisationnelles, c’est, dans le meilleur des cas, faire le pari ( ?) que ces populations sauront effectuer cette transformation anthropologique en un délai très court (alors que cela n’a pu se faire en 14 siècles partout en terre d’islam), dans le pire des cas accepter la possibilité de nouvelles « guerres de religion » sur le sol européen. A court terme.

L’étrangeté de la situation contemporaine réside dans le fait que tous les Guéant de ce monde, ces dépositaires de cette civilisation unique, ces héritiers d’Hérodote visitant la méditerranée Orientale et admiratifs des cultures « barbares », ou de ces mémorialistes qui accompagnèrent Alexandre en Asie, de Marco Polo parcourant la Chine se font les pires contempteurs de ce que nous sommes et participent, nolens volens, à l’épuisement de cette culture européenne.

Le paradoxe est que ces libéraux-libertaires, ces pygmées « néo-libéraux », héritiers malgré eux de cette quête d’autonomie et d’émancipation des occidentaux de toute hétéronomie, notamment religieuse (pour le meilleur comme pour le pire) sont ceux qui travaillent activement à réintroduire dans les sociétés européennes les conditions de nouvelles guerres de religion, de nouveaux massacres, via l’irruption soudaine d’étrangers en grand nombre.

Non pas que d’autres hommes appartenant à d’autres civilisations n’aient jamais eu cette préoccupation anthropologique ou émancipatrice (je pense à Ibn Batouta, grand voyageur, et Ibn Khaldoun, historien et philosophe du XVIème siècle, pour le monde arabo-musulman, ou plusieurs siècles plutôt ces moines bouddhistes chinois qui se rendirent en Inde pour se documenter sur leur religion) ; mais ils firent contre le courant dominant conservateur et hétéronome de leur civilisation, alors que les occidentaux sont les produits de cette curiosité de soi et des autres. De ce décentrement unique du regard.

La distinction ami-ennemi est un des présupposé fondamentaux du politique (avec la distinction commandement/obéissance et privé/public, nous rappelle Freund et Schmitt). Nos modernes festivistes anti-racistes, héritiers des pacifistes d’avant-guerre, qui communient dans la parousie d’un monde « métissé », « pluriel » ou « arc-en-ciel » ou la paix règnerait entre des hommes de bonne volonté pourvus qu’ils consomment et jouissent de droits identiques et refusent de penser le monde autrement qu’en termes économiques ou moraux/compassionnels se condamnent –et nous avec- à voir resurgir de façon violente des conflits violents entres des cultures irréductibles. Nos champions de la « diversité » ont oublié ou refusent de voir que la véritable diversité, combien précieuse, réside dans la coexistence, pacifique ou non, de cultures étrangères, parfois proches, parfois irréductibles et que cette irréductibilité potentielle est une menace sans pareille lorsque l’on refuse de la nommer.

Avec Freund, il faut comprendre que « la conflictualité est inhérente, consubstantielle à toute société, au même titre que la violence ou la bienveillance. » (Freund, Sociologie du conflit)

« Est nihiliste en politique celui qui croit en une sécurité et en une prospérité absolues, qui nie l’ennemi et, par faiblesse ou imprévoyance, livre une collectivité politique à la discrétion de ses rivales, parce qu’il s’est laissé tromper par le mirage de ses fins dernières. » (Freund, L’essence du politique)

Dans le meilleur des cas. Beaucoup plus souvent de nos jours par lâcheté et soumission à la tyrannie du politiquement correct.

« Et le paradoxe veut que le projet anthropologique du néo-libéralisme conduise les individus sans repères sans combat ni projet, interdits d’être un peuple ou une nation,  à réveiller les plus anciennes déterminations de leurs origines, que sont la race, la religion ou la terre ! » (Hervé Juvin, Le renversement du monde)

A bon entendeur…

NB: exemple de nihilistes


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