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Vivian Lofiego/Un temps que les femmes filent

Par Angèle Paoli

« Poésie d'un jour
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UN TIEMPO QUE HILAN LAS MUJERES

Un tiempo que hilan las mujeres
antiguo como la sal, la piedra, la serpiente
Tiempo que abre la puerta al teatro oscuro
con su complejo diagrama de muertos y de vivos

Convergiendo los hilos del futuro, del pasado
preparando ansiosas en la noche
la trama del mundo, la vida urdida
calculando el punto
ascendiendo y descendiendo

La experiencia y el sentido
olvidando los tapices
polvo de las cunas vacías

Extraña verticalidad
hilvan en este tejido de palabras
enumeraciones minuciosas
suerte de confecciones hacia dentro

Cuando el tiempo se detiene
cuando la aguja detiene su ritmo
y cada sombra toma posesión del cuarto

Concentración religiosa de la pequeña araña que crea un nudo invisible en su lienzo
hecho de un río de venitas transparentes

Balanceándose como trapecista

Final del principio
Principio del final

Las causas coincidiendo
por errantes laberintos.

Vivian Lofiego, Naturaleza inmóvil, Alción Editora, Córdoba, Argentine, 2003.


UN TEMPS QUE LES FEMMES FILENT

Un temps que les femmes filent
ancien comme le sel la pierre le serpent
Un temps qui ouvre la porte au théâtre obscur
avec son diagramme complexe de morts et de vivants

En croisant les fils de l’avenir et du passé
Elles préparent anxieuses dans la nuit
la trame du monde, la vie ourdie
et calculant le point
montant et descendant

L’expérience et le sens
oubliant les tapisseries
poussière des berceaux vides

Étrange verticalité
bâtie dans ce tissu de mots
énumérations minutieuses
possible confection vers l’intérieur

Lorsque le temps s’arrête

Lorsque l’aiguille retient son rythme
et que chaque ombre prend possession de la chambre

La concentration religieuse de l’araignée
crée un nœud invisible dans sa toile
faite d’un fleuve de veinules transparentes

Elle se balance comme un trapéziste

Fin de l’origine
Origine de la fin

Les causes qui coïncident
Dans les labyrinthes errants.

Vivian Lofiego, Nature immobile, Première partie, in Pierre d’infini, L’Atelier des Brisants, Collection Les Sèvres de la foudre, 2005, pp. 19-20. Traduit de l’espagnol (Argentine) par Claude Couffon. Préface de Bernard Noël. Postface de Jean-Pierre Luminet.



VIVIAN LOFIEGO

Vivian_lofiego

Image, G.AdC

Voir aussi :
- (sur Terres de femmes) Vivian Lofiego/De l’autre côté du rituel (poème extrait d’Obsidiennes de la nuit + bio-bibliographie) ;
- (sur Terres de femmes) le portrait de Vivian Lofiego dans la galerie Visages de femmes ;
- (sur le site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Vivian Lofiego dans la Poéthèque (+ un poème inédit : « L'Heure Bleue », 2007) ;
- (sur le site de RFI) une interview de Vivian Lofiego (en espagnol) lors de la sortie de son ouvrage Pierre d'infini ;
- une courte anthologie sur le site Poésie d'hier et d'aujourd'hui.



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