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La nostra vita

Par Lorraine De Chezlo
LA NOSTRA VITAde Daniele Luchetti
Drame - 1h30
Sortie salles France - 6 avril 2011
avec Elio Germano, Raoul Bova, Isabella Ragonese...
Prix d'interprétation masculine - Cannes 2010

Claudio, contremaître de chantier, et sa femme enceinte de leur troisième enfant, forment un jeune couple amoureux, heureux de vivre dans leur banlieue de Rome. Quand sa femme meurt brutalement en couches, Claudio se retrouve seul avec ses trois fils à faire face à la vie injuste, à la quête de l'argent pour mettre sa famille en sécurité, tentant d'oublier sa femme qu'il aime. La rage et le désespoir enfoui le feront travailler obstinément, quitte à reprendre un chantier foireux au black, alors qu'un employé gît toujours secrètement dans les fondations. Le chantier ne lui apporte pas de répit, mais des emmerdes, des rebellions, et l'argent vient à manquer pour payer les ouvriers. Heureusement, la famille existe et la Camorra sera remboursée...

Le film s'ouvre sur cette histoire d'amour presque insolente tellement elle respire le bonheur et l'harmonie, la joie de vivre, la jeunesse et l'avenir. Puis, comme un grain de sable dans l'engrenage, cette découverte macabre du corps mort d'un gardien roumain sous la cage d'escalier du chantier où Claudio travaille. Mais comment déclarer l'accident quand le chantier tourne dans l'illégalité ? Le drame s'abat définitivement sur la vie de Claudio quand sa femme décède. Sa rage douloureuse s'exprimera lors d'une scène d'enterrement tragique où son chant hurlant nous fera craindre le pire.

LA NOSTRA VITALA NOSTRA VITA


La singularité de ce film réside, me semble-t-il, dans le fait que les réalités sociales italiennes se mêlent au caractère du personnage principal. On devrait être en empathie avec lui, compatir et le soutenir. Mais plusieurs aspects de sa personnalité nous refroidissent : un racisme ordinaire, une soif d'argent pour combler l'absence de l'épouse et mère, un comportement m'as-tu vu, une arrogance, une absence de scrupules professionnels, un penchant pour l'illégalité, sa collaboration (unique solution peut-être) avec la Camorra, sa tristesse trop peu souvent lisible. Et puis autour, la famille, le pilier, le support, les sacrifices qu'elle fait pour s'occuper de ses enfants, puir l'aider financièrement à s'en tirer.


Un histoire qui serait mélo s'il n'y avait pas cette dimension sociale qui nous montre - comme dans de nombreux films italiens récents - une critique de l'Italie corrompue d'aujourd'hui, de la société de consommation et des dégâts qu'elle cause à trop vouloir paraître. Un film malgré tout humaniste, avec des personnages bien incarnés, et un homme que l'on suit souvent dans sa détresse, caméra à l'épaule. Un beau film. Dur.


L'avis de Pascale - Sur la route du cinéma
L'avis de Yann Riou - 75011.fr


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