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Happening Urbain

Publié le 09 avril 2007 par Nicolas Constant
Les évolutions de l’art urbain sont décidément inversement proportionnelles à l’attention que peuvent leurs apporter l’opinion publique. En ces périodes électorales, où tout passe par le champ de vision, très limité, des journalistes, il est assez intéressant de regarder les dernières créations et inventions de ces artistes d’un art qualifiable de ‘’brut’’.
L’une des mes dernières découvertes à ce sujet est le site très intéressant de Graffiti Research Lab, où les nombreuses vidéos proposées nous montres les derniers happenings, expos et autres, du monde du graffiti.
Ou plutôt de ‘’l’art urbain’’ tant les domaines d’activités sont extrêmement larges.
J’ai toujours été rêveur, face à ces personnes qui, au-delà des considérations morales ou légales, prennent de la peinture et vont repeindre des murs. Une reconsidération de l’espace urbain, de l’homme et de sa condition tant personnelle que collective, sans oublier l’éternel débat légalité/légitimité.
Jusqu'à maintenant on en restait à de la peinture, aérosols, rouleaux, ou marquer, mais les technologies aidant, les créations évoluent et des happenings, aux expositions, en passant par une sorte de guérilla de réappropriation de l’espace urbain, c’est tout une explosion créatrice et parfois pleine de significations qui se développe.
Des détournements de panneaux publicitaires, au graffiti non destructif, à l’installation de faux mobilier urbain, à la distribution de moyens de modification de l’environnement à la foule, ces multiples actions donnent des images et vidéos remarquables, instants impressionnant et bien loin de l’art académique.
Beaucoup pensent encore que les règles, esthétiques notamment, ne peuvent être détournée et dénigrées qu’après leurs parfaites assimilations. Cette idée superbement académique me semble parfaitement inapte à certains médiums, et le happening en est le plus impressionnant exemple.
Certaines parties de l’art contemporain, sclérosé de leur fuite effrénée vers la pseudo provocation et le hasard, complètement bridées de règles et d’anti-règles (volonté absolue d’originalité notamment) n’a pas réellement révolutionné les principes, bientôt centenaires, de l’art moderne.
Le travail sur la morale, la provocation et la bienséance ayant été si poussée par les dadaïstes et les autres (les surréalistes, les membres du Grand Jeu, …), que maintenant certaines créations ne sont provocantes et originales qu’aux yeux des incultes.
Le réel travail contemporain intéressant me semble plutôt tourné vers les principes sociologiques et physiques qui relient l’homme à la création artistique.
Le plus fortement symbolisé par un refus absolu de l’incidence et de la dépendance de l’art (que ce soit les fondements esthétiques ou expressionnistes) à la légalité. Il est normal du fait de voir que le débat médiatique ne présente le graffiti que sous cet aspect réducteur.
Un des aspects du travail des modernes, la volonté de désacralisation de l’art et de l’artiste,  est maintenant plus assimilée par l’artiste de la rue que celui des hautes galeries d’art.
L’image n’en est que plus belle.
Quelques vidéos : Light Criticism  --  LED Throwies

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