Magazine Environnement

Pétrole : Greenpeace en action sur une plateforme filant vers l’Arctique tandis qu’en France la menace des pétroles et gaz de schiste plane toujours

Publié le 22 avril 2011 par Greenpeacefrance

La course effrénée vers le pétrole non conventionnel sous toutes ses formes se poursuit. Un an après la catastrophe de Deepwater Horizon, force est de constater que rien n’a réellement changé.

Ce vendredi 22 au matin, au large d’Istanbul, une dizaine d’activistes de Greenpeace ont réussi à escalader l’immense plateforme de forage Leiv Eiriksson affrétée par la compagnie écossaise Cairn Energy. Leur objectif est de bloquer au maximum sa progression vers sa destination finale : la baie de Baffin à l’ouest du Groenland. Ils ont des vivres pour tenir plusieurs jours si nécessaires. Si Shell et BP ont également des vues sur l’Arctique, Cairn Energy est, pour le moment, la seule compagnie susceptible de forer à l’ouest du Groenland au cours de l’été prochain. Finalement, à cause de conditions météo et de sécurité très difficile (vent de force 7), les activistes ont été contraints de descendre dans l’après-midi.


Une marée noire dans une région comme l’Arctique comporte de très grands risques. Toute intervention dans cette région écologiquement très sensible n’est possible que dans la période estivale qui correspond à une fenêtre de 50 jours environ. En cas de catastrophe telle que celle du Golfe du Mexique, nous aurons à faire face à une marée noire interminable avec du pétrole coincé sous la glace

Suivez l’action en direct

Pendant ce temps en France : un forage aussi profond que discret a débuté en Guyane et la porte se ré-ouvre doucement pour les pétroles et gaz de schiste

Alors qu’une proposition de loi visant à interdire l’exploration et l’exploitation des gaz et huile de schiste doit être examinée le 10 mai prochain à l’assemblée Nationale, le pré-rapport sur les hydrocarbures de schiste (huile et gaz de schiste) vient d’être rendu public. Ce dernier laisse la porte grande ouverte à une potentielle exploitation du pétrole ou gaz de schiste en France. Il insiste lourdement sur le potentiel de notre sous-sol – « peut-être le plus prometteur d’Europe » – et va même jusqu’à culpabiliser celui qui oserait rejeter cette opportunité. Opportunité qui en plus de favoriser l’indépendance énergétique française, permettrait la création d’emplois ! Un argument qui ne peut que faire mouche en ce contexte de crise.

Concernant la très décriée technique de fracturation hydraulique, les auteurs font le pari qu’il est possible d’imaginer des techniques « propres » utilisant moins d’eau et moins de produits chimiques.

Ce que ce rapport omet de dire c’est que, quelque soient les technologies développées demain, la crise climatique ne nous permet tout simplement pas d’aller forer ces hydrocarbures. La planète ne pourra supporter les émissions de CO2 induites par l’extraction et la consommation des hydrocarbures non conventionnels dans le monde.

Et pendant ce temps, en toute discrétion, au large de la Guyane française, une exploration offshore en eau très profonde a débuté depuis février. Aux commandes : l’entreprise Britannique Tullow Oil, Shell et Total. Que ce soit en Arctique ou dans d’autres régions du monde à la biodiversité exceptionnelle, nous n’avons donc rien appris de la catastrophe Deepwater.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Greenpeacefrance 109791 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte