Trésors oubliés (2). On vous parlait hier du drôle de destin...

Trésors oubliés (2).

On vous parlait hier du drôle de destin d’Emmanuelle Parrenin. En voici un autre, bien étonnant aussi, que j’ai découvert grâce à un article de Télérama.

Vivian Mayer était une new-yorkaise née en 1926, dont la vie reste mal connue. On sait seulement qu’elle fut bonne d’enfants à Chicago, assez solitaire voire même misanthrope. Elle passait ses jours de congé à déambuler dans la ville et à faire des photographies. Qu’elle ne développait pas. Des lots entiers de négatifs auraient ainsi pu disparaître dans l’ignorance et donc l’indifférence générale.

Mais un certain John Maloof, préparant un livre sur le quartier de Potage Park chine des photos des années 50, tombe sur le fameux lot de trente mille négatifs vendu aux enchères, l’achète sans trop se ruiner, puis en l’examinant, se rend compte qu’un petit miracle vient de se produire. Il est séduit d’emblée par ce qu’il voit. La qualité des photographies, l’aridité de leurs sujets, la justesse des cadrages, l’honnêteté des prises de vue, la variété des scènes de rue représentées. Il se lance dans une enquête, pour enfin découvrir le nom de la photographe, puis des informations sur qui elle fut. En 2009, lorsqu’il se décide à vraiment entrer en contact avec elle, il apprend qu’elle vient de mourir.

Vivian Maier, la personne, restera dans l’ombre, pour toujours. Par contre, son oeuvre vient d’éclater au grand jour, et le site de John Maloof ainsi que son travail pour la reconnaissance de l’artiste inconnue portent leurs fruits. Ses photographies séduisent les internautes et le monde de la photographie, sucitent des questions, d’autres recherches… Mais Vivian Maier reste -pour l’instant- largement une énigme.

Alors on se contente de regarder ses clichés, ce qui est à la fois l’essentiel (bien que frustrant) : la douceur de certaines images, la pudeur vaguement bougonne dans ses autoportraits, sa tendresse pour les éclopés de la vie, sa façon de débusquer la solitude, notamment celle des enfants… Son refus du “joli” au profit du réel.

Voici le site de John Maloof dédié à la photographe.

Merci encore à shutterblues (qui est mes jambes, mes yeux -et leur prunelle-, particulièrement ces jours-ci).