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Interview : Fergessen

Publié le 30 avril 2011 par Guillaume Joubert

fersennnFergessen est un duo plus que prometteur. Leur premier album sorti fin janvier 2011 reste pour moi, à ce jour, le plus bel album de l'année. En mars, alors que je les contactais pour en savoir plus sur leur parcours et autres, afin de préparer une chronique radio, Michaela et David ont été si généreux qu'il en est ressorti une vraie interview, et il m'était impossible de ne pas vous en faire part ici même.

Comment etes vous venu à la musique ?

David : L'envie d'être sur scène a été le moteur premier. J'ai joué dans plusieurs groupes de hard rock avec lesquels j'ai fait beaucoup de scène, enregistré mes premières maquettes. A l'époque je chantais en anglais, personne n'en voulait... Quand ça a commencé à tourner en rond, pour changer d'air j'ai monté un groupe de reprises. Ca a été une excellente expérience qui a duré quelques années. On jouait beaucoup, dans toutes les conditions, dans tous les états...Par la suite j'ai croisé le chemin de Yan, du groupe 'Yan et les abeilles'. Un peu par hasard je deviens guitariste du groupe. Moi qui ne savait jouer que du Nirvana, je me retrouve avec une guitare acoustique à jouer de la chanson qui dépote et en français ! Ce fût un virage important et déterminant où j'ai pris conscience de la force des mots. Ca m'a ouvert et réconcilié avec la chanson française. J'ai par la suite monté mon groupe "Lunés", rock en français. Très vite on a enregistré le premier album, produit par 2 amis. Ca se cherche et la formule passe petit à petit de 5 musiciens à plus qu'un seul... Peu de temps après, j'ai la chance, encore une fois, de croiser des personnes de talent, qui m'accueillent dans leur studio troglodyte, en plein coeur de Paris. J'ai pu y travailler le son. Pendant prêt de 3 ans je me suis enfermé sous terre et j'ai cherché. Des textures sonores, aux harmonies les plus tordues, ici on expérimente ! S'en suit un deuxième album auto-produit, encore une fois personne n'en veut. Et là surprise, je croise cette fois ci le chemin du groupe Pow wow en pleine reformation. Curieux de tenter une nouvelle expérience des plus inattendues, j'intègre le groupe à la place de Bertrand Pierre, pour 2 tournées et un album. Encore une fois je change d'air et me retrouve à chanter A cappella dans un quatuor vocale. Ici les harmonies sont logiques et pures. J'apprends beaucoup, je joue beaucoup et cette fois-ci dans de bonnes conditions. Ensuite c'est l'aventure Fergessen qui débute.

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Michaela : 
David oublie de te dire que tout petit déjà, il saignait les disques de son oncle, âgé de quelques années de plus que lui. Et que l’album 'Live' de Queen l’a scotché pour la vie ! Ne cherche plus d’où lui est venu son goût prononcé pour les voix puissantes et les guitares qui arrachent.
 De mon côté, j'ai un parcours radicalement différent. Bien qu’ayant toujours pratiqué la musique, quel que soit le contexte, j’ai attendu d’avoir 27 ans avant d’oser imaginer pouvoir en faire sérieusement un métier. Une détermination tardive, due au fait d’avoir entrepris des études et appris le métier de traductrice, parallèlement.
 J’ai grandi dans une famille de mélomanes (à défaut d’être musiciens). Il y a toujours eu de la musique à la maison, énormément de musique classique du folk, de la variété et de la chanson française. Petite, j’apprends le solfège et fait un peu de violon et de piano. La guitare viendra plus tard, vers mes 15 ans et un peu plus tard, je monte mon premier répertoire de reprises avec un guitariste de Blues, Karim Albert Kook qui m’accompagne pendant une petite année, dans les pubs parisiens. Je rencontre David en 1999, alors qu’il joue des reprises dans les bars. A partir de là, nous commençons à chanter ensemble, essentiellement des standards rock. En 2004, je pars vivre à Londres, où j’obtiens un poste de traductrice dans une société de sous-titrage. C’est là-bas que tout se détermine pour moi, musicalement. Pas étonnant, Londres est une ville qui inspire et respire la créativité. J’y écris mes premiers textes en français, puis mes premières chansons, et j’y réalise, seule, mes première maquettes… Rudimentaires. Je rentre à Paris deux ans plus tard. Je continue à écrire et à enregistrer des chansons, sans savoir quoi en attendre. Mon projet n’est pas clairement défini. David m’aide à réaliser mes premières maquettes 'propres'. Nous remarquons que l’alchimie marche aussi sur bandes. Désireuse de trouver un sens à cette démarche artistique, je postule aux Rencontres d’Astaffort et suis retenue. Je m’y rends en septembre / octobre 2007, dans l’espoir de trouver quelques réponses. C’est le second tournant décisif. J’en reviens métamorphosée, encouragée, déterminée, convaincue que j’ai désormais un projet à défendre. Dès lors, je sollicite David pour que nous travaillions ensemble (écriture / composition / arrangements), comme une association de création libre, où nous ne posons pas clairement les bases d’un duo. Nous faisons juste, ensemble, des chansons. Deux mois plus tard, événement  ! Je suis désignée comme première lauréate par Francis Cabrel, du " Prix du Centre des Ecritures de la Chanson – Voix du Sud / Fondation d’Entreprise la Poste". Nous mettons un nom sur notre travail commun : FERGESSEN. David et moi montons sur scène ensemble, pour la 1re fois, dans le cadre d’un projet de compos, à l’occasion de la soirée de remise du prix Voix du Sud, en mars 2008, à Paris. Francis Cabrel y remarque notre prestation. Et 6 mois plus tard, il nous offrira de le rejoindre sur sa tournée "Des roses et des Orties", pour assurer sa 1ère partie sur 7 dates. (Zénith de Lille, d’Amiens, 2 soirs à Forest National à Bruxelles, 3 soirs au Palais des Congrès, à Paris). Un coup de pouce crucial, qui nous permet d’être vus et remarqués par d’autres professionnels. Nous commençons à fédérer des partenaires. Moins d’un an plus tard, nous signons avec le label indépendant MVS Records, et enregistrons notre album entre août et décembre 2009, au Studio Bonsaï, à Colombes, sous la houlette de Lionel Gaillardin.

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Comment vous êtes-vous rencontrés ?


David : Nous nous sommes rencontrés dans un café concert parisien, où nous avons chanté ensemble pour la première fois, Il n'y a pas de hasard !

Michaela : Effectivement, je confirme. David était sur scène. Sa voix et sa présence m’ont interpellée. Je l’ai rejoint sur scène et nous avons "bœufé". Pendant une année, nous le ferons toutes les semaines.

Concernant votre travail de compositions....Qui fait quoi ?

M&D : Nous sommes tous les deux auteurs et compositeurs.
 Nos chansons sont le fruit d'un travail commun.
 D’une manière générale, l’idée "embryonnaire" d’une chanson vient à l’un ou à l’autre, seul. Qu’il s’agisse d’un texte, d’une grille, d’un yaourt ou d’une mélodie.
 Ensuite, nous nous exposons l’idée, et elle prend réellement forme sous notre impulsion commune, devenant la somme de nos deux personnalités musicales.
 En bref, c’est un duo, mais nous travaillons comme un groupe.

Et ce premier album comment est t-il né ?

Notre album est né d’une urgence. Il en tire des points forts et des points faibles. Nous avions chacun des titres déjà existants et qui nous étaient chers à l’un comme à l’autre. (Les amants, Les accords tacites..). Nous avons décidé de les retravailler de les ré-arranger ensemble. C'est d'abord ainsi que nous avons cherché notre couleur commune. Puis, naturellement, nous avons composé de nouvelles chansons

Où peut t-on vous voir prochainement en concert ?

Pour l'instant nous sommes dans la promo de l'album. Nous avons entamé une tournée de show cases dans pas mal de régions. Nous passerons à Bordeaux, Amou (dans les Landes), Villeneuve-sur-Lot, Grenoble, Lyon, Chateauroux, Paris, Melun, Nancy, Strasbourg et Colmar.
 Pour les concerts, à proprement parler, ça débutera à la rentrée.
 Toutes les infos détaillées seront sur notre nouveau site, d’ici quelques jours.


Quels sont les musiciens qui vous accompagnent ?


Sur scène nous sommes à 2 : 2 guitares / 2 voix et quelques boucles rythmiques. 
Cela demande beaucoup de travail en amont, pour présenter un spectacle à la hauteur de nos ambitions. La formule duo est l’une des plus difficiles à gérer.
Cela implique partage, respect et confiance absolue. Comme deux funambules sur un fil ...



Y'a t'ils des sujets qui vous touchent plus que d'autres et comment définissez vous la musique de Fergessen ?


Au risque de te paraître un peu mégalos : les relations humaines, le partage, la quête de vérité, l’honnêteté, l’amour aussi, quelle qu’en soit la forme. Le tout dans une musique organique, originale, tribale, rock dans l’intention, acoustique dans le son. Notre son est appelé à évoluer encore. A s’affiner ici, à se corser, là. Nous continuons aussi à travailler le son de nos deux voix. C’est l’une de nos singularités principales. Certains le critiquent, (nous sommes en France, le pays du culte de "L’interprète") et certains se refusent à admettre que l’on puisse interpréter et porter une chanson, en la chantant à deux. Ne leur en déplaise, nous, nous brandissons ça.
 On peut vibrer, et faire vibrer à deux.

Bref, le cheminement est long. Car nous cherchons à cristalliser ce qui est le fruit pur de notre alchimie, à digérer et à croiser nos influences. A inventer un son qui nous soit propre. Non pas par principe, mais parce que c’est ce qui nous fait "triper". Et rien ne nous agace plus que de réentendre ce que nous connaissons déjà. Les imitations, les pastiches. Quoi que…En cherchant bien, si. Il y des choses qui nous agacent plus encore, mais là n’est pas le propos. ;-)

Comment est né votre style d'ailleurs ?


C’est le fruit de nos deux personnages, de nos deux personnalités artistiques, de nos aspirations. De nos expériences passées et présentes, pour ce qui est de la plume. Nous sommes très attachés au « son » d’un texte. Et le fait de les interpréter à deux pose un cadre à l’écriture. Donc Fergessen, c’est spécial et conceptuel, dans la forme et dans le son.

Avez-vous des projets et quelles sont vos ambitions ?


L’une de nos ambitions est sans doute d’affirmer notre style musical, dans l’optique qu’il devienne, pourquoi pas, un genre à part à entière ? 
Nous voulons avant tout défendre ce premier album. Aller le jouer sur scène. Partir à la rencontre des gens. La préparation du second est déjà en cours. Une bonne moitié de l’album est écrite.
Ce sera un grand album ! Nous voulons nous faire plaisir, prendre des risques, soigner l’écriture et la composition. Et nous attacherons une importance toute particulière à la réalisation, qui n’est pas encore à la hauteur de nos ambitions sur le premier album. Nous avons également des projets parallèles avec d’autres amis artistes, dans lesquels nous exploitons d'autres facettes de nos personnalités.et nous appartenons à un collectif d’écriture "Les Astapotes"

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, issu des Rencontres d’Astaffort, au sein duquel nous écrivons des chansons pour les

uns et pour les autres… Et enfin, si la musique peut nous permettre de voyager, alors nous serons comblés.

MYSPACE FERGESSEN : link

FERGESSEN "In excelsis"



 

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