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On en rêve tous de ce 1er mai !

Publié le 01 mai 2011 par Penelopeboeuf
Hier soir, 4h du matin, les vendeurs de muguet installaient tranquillement leur stand sur leur planche à trépied, leur chaise coussinée et leur thermos de café. Les caisses de muguet sous la table et quelques brins enveloppés d'un plastique semi-chic étaient disposés sur la table de façon à apâter le chaland nocturne.Des brocanteurs. On se serait cru à la braderie de Lille. 2 euros le brin de muguet à oberkampf contre 5 euros dans le 75016. Logique. Il est de notoriété publique que la place clandestine sur le trottoir de la rue de la pompe est plus prisée que celle de la rue oberkampf.En snob qui s'assume, j'ai arrêté le taxi qui passait par le 16ème pour me ramener à saint-cloud, et je suis allée négocier mon brin de muguet dans les quartiers bourgeois de Paris. La queue. Il y avait la queue à 4h du matin. En pyjama ou en tenue de soirée tous brandissaient leur billet de 5 euros pour obtenir le brin de muguet de la rue de la pompe.Des traders. On se serait cru à La City.Pendant ce temps là, le compteur de mon taxi tournait...J'attendais mon tour en pianotant sur mon iphone quand un passant impatient me demande s'il n'y aurait pas, par hasard une application Iphone qui indiquerait où se trouvent les meilleurs vendeurs de muguet de Paris. Je reste con.Je lui demande ce qu'est un bon vendeur de muguet. Il me répond que c'est celui qui a toujours la monnaie, qui t'offre 2 brins pour le prix d'1 si ta tête lui revient et qui a plusieurs couleurs de muguet. Son tour arrive. Il n'attend même pas que je lui demande si ça existe réellement du muguet de toutes les couleurs. Il part, son brin de muguet à la main sans même me faire un signe."Combien de brins mademoiselle ?"Je tourne le dos au vendeur et fonce dans mon taxi qui affiche déjà 19 euros au compteur."Monsieur, j'aimerai qu'on passe devant tous les vendeurs de muguet de Paris car il faut que je trouve du muguet, mais pas blanc !"Il s'exécute sans piper mot réalisant qu'il allait faire sa soirée en une course.La tête collée la vitre, je concentre mon regard sur la couleur du muguet des stands devant lesquels on passe. Blanc, blanc, blanc, blanc, blanc, blanc jaunit, blanc...A 35 euros au compteur, je lui demande de revenir sur nos pas et de prendre la direction de chez moi. Je capitule. Un billet de 50 euros plus tard, je sors du taxi, je repère un stand en bas de mon immeuble. Je m'approche doucement. Des enfants. Des scouts. Une boite en carton avec un trou au milieu fait aux ciseaux, en guise de caisse enregistreuse ainsi qu' un paquet de Figolu à moitié entamé sont sur la table au milieu des tonnes de brins de muguet... blanc.Souriants et motivés, ils me tiennent un discours commercial digne d'un chef de secteur chez Heineken. "En fait les garçons, je cherche du muguet qui ne soit pas blanc."Ils éclatent de rire. L'un dit à l'autre "tu vois je t'avais dit!"Il sort une bombe à graffiti de couleur rose fuschia, asperge un brin en épargnant la tige, me tend son muguet rose "Pour vous c'est gratuit mademoiselle".
Je me réveille ce matin. Je jette un coup d'oeil sur ma table de nuit pour voir comment se porte mon brin de muguet customisé. Rien. Il n'y a rien sur ma table.
Saleté de rêve.

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