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L’homme qui tua Liberty Valence : à la rencontre du vrai Far West

Publié le 02 mai 2011 par Mcetv

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Quand le western revisite le genre et le renouvelle. Suspens et chronique de société pour ce bijou de John Ford

 

Un colt à la ceinture, des bottes terreuses parées de gros éperons acérés, la chaleur émanant du désert bordé de cactus, la poussière soulevée par les sabots au galop… Deux brutes se disputent, se crêpent le stetson et l’un dégaine plus vite que l’autre. On a fait le tour du western, non ?

C’est sans compter L’homme qui tua Liberty Valence, de John Ford. Sorti en 1962, ce film en noir et blanc nous montre un nouveau visage de John Wayne. Le vieux bougre solitaire y est émouvant. Son rôle est moins statique que dans ses autres westerns, au contraire il y met de la consistance et de la couleur.

Construit sur un flash-back, The man who shot Liberty Valence, montre un trio amoureux, presque essentiellement tourné en intérieur : pas de longue traversée du désert, pas de duel interminable sous le cagnard.

L’homme qui tua Liberty Valence : à la rencontre du vrai Far West

James Stewart est un avocat de la côte Est (comprendre « maniéré ») et il part à la conquête… de l’Ouest. John Wayne, Lee Marvin et Vera Miles vivent dans une bourgade isolée, répondant au cliché de la journée type : steack-patates à la pension du coin, monter à cheval, rentrer les vaches, boire du whisky au saloon et se filer des beignes. La diligence est détroussée, les hors-la-loi hantent la ville en toute impunité et le nouvel arrivant va essayer de s’imposer non pas par la force, mais par la réflexion et l’éducation.

Le réalisateur adapte le roman de Dorothy M. Johnson (1949) qui nous propose un regard réaliste de l’Histoireaméricaine. Comment des immigrés européens ont d’abord épousé une vie sauvage pour ensuite réapprendre peu à peu à se civiliser ? La problématique touche à des sujets toujours actuels : le vivre ensemble, le respect de la différence, l’alphabétisation, la naturalisation… Le film ne tombe pas dans l’idéalisation du Far West et nous présente justement un avis en demi-teinte sur les héros d’antan, contrairement à la dernière réplique du film :  « When the legend becomes fact, print the legend ! »  (Quand la légende devient le réel, retient la légende).

 

Bénédicte Crabouillet

L’homme qui tua Liberty Valence, de John, 1962, avec John Wayne, James Stewart, Vera Miles, Lee Marvin…


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