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Critiques en vrac 42: Your Highness – Death Note, le Film – Thor – Cherry Tree Lane

Par Geouf

Your Highness

Critiques en vrac 42: Your Highness – Death Note, le Film – Thor – Cherry Tree LaneRésumé: Prince fainéant et poltron, Thadeous (Danny McBride) vit dans l’ombre de son grand frère Fabious (James Franco), qui court d’aventures en aventures, sauvant la veuve et l’orphelin et combattant de légendaires créatures. Mais lorsque la promise de Fabious est enlevée par le puissant sorcier Leezar (Justin Theroux), Thadeous se retrouve obligé d’accompagner son frère pour récupérer celle-ci, qu’il le veuille ou non…

Après le désopilant Pineapple Express, savoureux mélange de buddy movie et de stoner comedy, David Gordon Green persiste dans la comédie avec Your Highness. Il retrouve pour l’occasion deux des acteurs de Pineapple Express, le toujours très bon James Franco, et surtout l’excellent Danny McBride, qui en plus d’occuper le poste de scénariste, s’octroie le premier rôle.

Your Highness est donc à l’héroïc fantasy ce que Pineapple Express était au buddy movie : une semi parodie du genre néanmoins très respectueuse de celui-ci. A l’instar de son prédécesseur, Your Highness ne se contente donc pas d’aligner les gags faciles dans un film cheap et interprété n’importe comment (contrairement à un Big Movie par exemple), mais est un vrai film d’aventures. Les héros affronteront donc de nombreuses créatures, plus (un minotaure, un sorcier maléfique) ou moins classiques (dont une hydre très particulière dans une des meilleures scènes du film). Your Highness a donc beau se moquer gentiment du genre, il ne se moque pas de son public et propose un spectacle assez fabuleux par moments (dont une épique poursuite en char).

A vrai dire, c’est plutôt niveau comédie que le bât blesse légèrement. Le film a beau être bourré de gags (dont un hilarant prologue), la plupart de ceux-ci visent en dessous de la ceinture, ce qui s’avère assez répétitif et lassant au bout d’un moment. Heureusement, certains font définitivement mouche (notamment dans une scène impliquant le fameux minotaure) et surtout les acteurs permettent de faire passer la pilule. James Franco est tout à fait à son aise dans le rôle du bellâtre trop beau et courageux pour être vrai, tandis que Danny McBride est tout simplement génial en jeune frère fainéant et envieux, plus porté sur le sexe et les pétards que sur l’aventure. A leurs côtés, Natalie Portman continue d’étendre son registre (on ne peut pas faire plus différent après Black Swan) en incarnant une valeureuse guerrière.

Your Highness a donc beau ne pas atteindre le niveau du précédent opus du réalisateur, il délivre néanmoins son quota de rires et d’aventures dans un spectacle divertissant.

Note : 6.5/10

USA, 2011
Réalisation : David Gordon Green
Scénario : Danny McBride, Ben Best
Avec: Danny McBride, James Franco, Natalie Portman, Rasmus Hardiker, Toby Jones, Justin Theroux, Zooey Deschanel

Death Note, Le Film

Critiques en vrac 42: Your Highness – Death Note, le Film – Thor – Cherry Tree Lane
Résumé : Une étrange vague de décès s’abat sur les criminels du monde entier, sans que les autorités ne parviennent à savoir qui en est à l’origine. Le responsable est un lycéen, Light Yagami (Tatsuya Fujiwara), bientôt surnommé Kira (prononciation japonaise de Killer), qui a trouvé le Death Note d’un dieu de la mort. Ce cahier permet à celui qui le possède de tuer n’importe quelle personne en inscrivant son nom dans celui-ci, du moment qu’il connait le visage de sa victime. Totalement dépassés par les événements, les autorités finissent par faire appel à L (Kenichi Matsuyama), un mystérieux enquêteur indépendant, pour stopper les agissements de Kira. Un duel sans merci s’engage bientôt entre les deux hommes…

Manga culte aussi bien au Japon qu’en France, Death Note a déjà eu les honneurs d’une très réussie adaptation en anime, extrêmement fidèle à l’ouvre d’origine. Succès oblige, une adaptation live, en deux films, ne tarda pas à être mise en chantier.

Cette première partie couvre en gros les tomes 1 à 3 du manga (sur 12), jusqu’au moment où Light Yagami rejoint l’équipe chargée de capturer Kira. Un choix de découpage assez judicieux, qui permet de terminer le film sur plusieurs semi cliffhangers (Light infiltre l’équipe chargée de le capturer, Misa Misa devient le nouveau Kira). Le film de Shusuke Kaneto réussit à proposer une bonne synthèse du manga, tout en conservant les scènes marquantes de celui-ci et en ajoutant quelques idées intéressantes (donner à Light une petite amie permet de mettre l’accent sur la détermination de celui-ci). Mais cela suffit-il à en faire un bon film ? Pas vraiment.

L’un des gros problèmes de Death Note, Le Film, c’est son rythme assez lénifiant et la platitude de sa réalisation. Malgré une bonne introduction qui réussit à faire illusion durant quelques minutes, le reste du film s’avère rapidement très mou et peu passionnant. Un comble pour une histoire aussi remplie de rebondissements et de questionnements moraux. L’autre défaut principal du film réside dans l’interprétation assez plate de Tatsuya Fujiwara dans le rôle de Light. L’acteur ne réussit jamais à rendre son personnage de surdoué crédible, et semble bien peu charismatique pour un génie du mal à la morale particulière et inébranlable. Face à lui, Kenichi Matsuyama est beaucoup plus à l’aise et réussit correctement à faire passer à l’écran le côté décalé de L, ainsi que sa capacité d’analyse.

Grâce à son scénario fidèle à l’œuvre d’origine, Death Note, le Film devrait arriver à contenter les personnes ne connaissant pas celle-ci, mais le film de Shusuke Kaneto manque beaucoup trop de rythme pour pleinement convaincre.

Note : 4/10

Japon, 2006
Réalisation : Shusuke Kaneto
Scénario : Tetsuya Oishi
Avec: Tatsuya Fujiwara, Kenichi Matsuyama

Thor

Critiques en vrac 42: Your Highness – Death Note, le Film – Thor – Cherry Tree Lane
Résumé: Pour avoir déclenché une guerre entre l’Asgard et le royaume des Géants de Glace par son impétuosité et sa prétention, Thor (Chris Hemsworth) est banni sur Terre par son propre père. Privé de ses pouvoirs et déboussolé, il fait la connaissance de l’astronome Jane Foster (Natalie Portman), avec laquelle il ne tarde pas à se lier. Alors que son frère Loki (Tom Hiddleston) complote pour s’emparer du trône d’Asgard, Thor doit faire ses preuves sur Terre pour espérer un jour rentrer chez lui…

Conformément à ce qui était annoncé, Marvel continue de placer ses pions en prévision du film des Vengeurs, officiellement annoncé pour 2012. Cette fois-ci c’est au tour de Thor, le plus ouvertement « fantastique » des super héros Marvel d’avoir les honneurs d’une adaptation cinématographique. A l’instar de Superman chez DC, Thor n’est pas humain, mais vient d’une dimension parallèle dans laquelle tous les habitants ont des superpouvoirs, ce qui leur a valu d’être pris pour des dieux par les humains lors de leurs brefs passages sur Terre. La première surprise vient du nom du réalisateur, puisqu’il s’agit de Kenneth Branagh, plus habitué aux drames shakespeariens qu’aux films de super héros. Mais comme parfois un œil neuf peut s’avérer salvateur pour un film d’action, il convenait de laisser au film le bénéfice du doute.

Hélas, Thor s’avère être dans la droite lignée d’Iron Man 2 (l’humour lourdingue en moins, heureusement), à savoir un film bavard, avare en scènes d’action, et juste prétexte à une énième introduction de l’univers des Vengeurs. Du coup, l’ennui vient souvent poindre le bout de son nez, malgré une interprétation d’un bon niveau (Chris Hemsworth est tout simplement fait pour le rôle de Thor) et des personnages plus fouillés que la moyenne (mis à part l’exaspérant personnage de Kat Dennings qu’on a envie de tuer au bout de deux répliques). On retiendra notamment le personnage de Loki, incarné par Tom Hiddleston, un méchant tragique aux motivations moins manichéennes qu’à l’habitude (ce qui a dû attirer Branagh vers le projet).

Kenneth Branagh s’en sort honnêtement dans les rares scènes d’action du film, arrivant à rendre crédible un héros avec un marteau-boomerang lui permettant de voler. Par contre, là où il se plante dans les grandes largeurs, c’est dans la description de l’Asgard, beaucoup trop clinquant et kitsch pour être crédible. Les armures font toc, les décors puent le numérique propret, bref, ça manque sérieusement de vie et ça ressemble plus à Flash Gordon (sans le second degré malheureusement) qu’à Superman…

Thor n’est pas un désastre total, et assure tout de même parfois le spectacle, mais il faut avouer qu’il est parfois sacrément mou du genou. Cela commence à être légèrement lassant d’assister à des introductions à répétition de nouveaux héros plutôt qu’à des films proposant un quota correct d’action. Espérons que Joe Johnston s’en sortira mieux avec Captain America

Note : 5.5/10

USA, 2011
Réalisation : Kenneth Branagh
Scénario : Ashley Miller, Zack Stentz, Don Payne
Avec: Chris Hemsworth, Natalie Portman, Tom Hiddleston, Anthony Hopkins, Stellan Skarsgård, Kat Dennings, Clark Gregg, Idris Elba, Samuel Jackson

Cherry Tree Lane

Critiques en vrac 42: Your Highness – Death Note, le Film – Thor – Cherry Tree Lane
Résumé : Pendant que leur fils Sebastian est à son entraînement de foot, Michael (Tom Butcher) et Christine (Rachael Blake) s’apprêtent à passer une soirée tranquille : un repas, une bouteille de vin, un peu de télé. Mais la soirée tourne au cauchemar lorsque trois adolescents avec qui Sebastian a des ennuis débarquent et prennent en otage le couple en attendant que celui-ci rentre…

Le genre du home invasion semble être de nouveau à la mode en ce moment. Après le remake réussi de La dernière Maison sur la Gauche, et avant l’excellent remake de Mother’s Day, c’est le scénariste et réalisateur Paul Andrew Williams (Bienvenue au Cottage) qui s’attaque à ce sous-genre horrifique. Film britannique oblige, Cherry Tree Lane prend une fois de plus pour sujet la peur assez hallucinante de la jeunesse que peuvent avoir les adultes du pays. Après Eden Lake, Harry Brown, F et autres The Children, on en vient presque à se demander pourquoi les Britanniques ont encore des enfants !

Bref, Cherry Tree Lane raconte l’histoire d’un couple sans histoires se retrouvant pris en otage par trois petites frappes qui ont des comptes à régler avec leur fils. Soyons clair tout de suite, ce n’est pas son histoire qui rend Cherry Tree Lane intéressant, tant celle-ci sent le déjà vu. Comme dans tout bon home invasion qui se respecte, les preneurs d’otages vont commettre quelques exactions assez barbares (notamment le viol de la mère de famille) avant de se faire lyncher par les victimes dans le final. Ce qui fait la relative originalité du film de Paul Andrew Williams, c’est d’une part son unité de lieu (tout se déroule dans la maison familiale, du début à la fin), de temps (le film est quasi en temps réel) et de point de vue (tout est vu au travers du regard des parents), mais aussi surtout son réalisme. Le réalisateur de Bienvenue au Cottage refuse ici de céder au sensationnalisme et au voyeurisme courant dans ce genre de productions, ce qui a ses avantages (la scène du viol en hors champ est d’autant plus éprouvant qu’on ne sait pas jusqu’où l’agresseur va avec sa victime, décuplant ainsi l’horreur), comme ses inconvénients (le film a beau durer seulement une heure et quart, il manque un peu de péripéties, et est parfois un peu longuet). La quasi absence de musique ainsi que le jeu assez naturel des acteurs (les trois petites frappes sont effrayants de crédibilité) contribuent aussi à créer une atmosphère pesante qui ne lâchera pas le spectateur jusqu’à la fin.

Sans être une œuvre extrêmement mémorable, Cherry Tree Lane a le mérite d’appliquer un traitement naturaliste assez réussi à un genre d’habitude prompt à tomber dans le gore facile. Dommage que ce ne soit pas au service d’un scénario un peu plus poussé…

Note : 6/10

Royaume-Uni, 2010
Réalisation : Paul Andrew Williams
Scénario : Paul Andrew Williams
Avec : Tom Butcher, Rachael Blake, Jumayn Hunter, Ashley Chin, Sonny Muslim, Jennie Jacques, Corinne Douglas, Kieran Dooner, Tom Kane

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