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Mon royaume est un cheval

Publié le 08 mai 2011 par Clarabel

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Quatre auteurs se partagent l'affiche autour d'un même thème : le cheval. L'animal sert principalement à symboliser une envie, un rêve, l'enfance, l'espoir, l'acte de grandir, l'amitié, l'amour aussi... Yann Coridian évoque le premier amour, à travers un spectacle scolaire, où le jeune narrateur joue le rôle d'un cheval et n'a d'yeux que pour une petite copine qui interprète un arbre. Ils sont en CM2, la fin d'année approche, ils vont se séparer, ce sont les vacances et le garçon reçoit une carte postale avec un cheval, illustrant la réciprocité des sentiments. Et j'ai été attendrie par cette belle histoire, même si elle est bien trop courte aussi. C'est le souci du recueil de nouvelles, de toute façon. Les mondes s'enchaînent, les rencontres avec les personnages passent à toute vitesse, et le lecteur jongle avec l'immension frustration de dire adieu et bonjour à la fois.
Susie Morgenstern a le goût de la chute - un garçon est attaché à son cheval, c'est son trésor, le dernier cadeau de son grand-père, il n'en parle même pas à ses meilleurs potes, il se coupe du monde extérieur pour passer son temps avec, un peu aussi pour se réfugier des disputes incessantes de ses parents, lesquels divorcent puis se remarient avec un bébé à la clef. La nouvelle ne l'enchante guère, mais c'est sans se douter que cela l'aidera à grandir et à se détacher de son cheval. Pour un bien. Pour grandir, quoi.
Le texte de Christian Oster est celui qui m'a le moins emballée : un cheval (qui parle), vieux et traînant la patte, désormais sans maître ni cavalier, erre comme une âme en peine et rencontre un escargot. Ils font route ensemble, la bestiole sur la tête afin d'observer le paysage. Un lutin leur offrira un coup de bûche pour faire grossir l'escargot, qui bave de plus en plus, mais la proposition de la fée sera poliment déclinée, et même la promesse faite à la limace n'entravera pas cette jolie connivence qui s'est crée entre le cheval et l'escargot. Non, honnêtement je n'ai pas beaucoup apprécié.
Par contre, j'ai été fort sensible au joli récit de Brigitte Smadja où une jeune adolescente, rêveuse, passe deux semaines de vacances chez sa tante en soupirant d'ennui. Elle rencontrera sur la plage un cheval fou et sa cavalière et sera pleine d'admiration devant ce couple. Elle prendra conscience qu'elle a besoin de changement dans sa vie, elle aime le latin mais n'osait pas l'assumer devant sa bande de copains. A la place, elle suivait le mouvement en mettant le bazar et en se moquant de la prof. Elle en a soupé d'être un mouton, elle veut de nouveau ressentir ce que la rencontre du cheval et sa cavalière a éveillé en elle, et elle y arrivera à force de ténacité et d'indifférence. C'est un texte d'une telle force, laquelle se dégage tranquillement, j'ai beaucoup aimé ce doux paradoxe !
En bref, voilà un recueil à la qualité appréciable mais au plaisir parfois inégal. A la base, je voulais relire un texte de Yann Coridian, et je n'ai pas été déçue.

Neuf de l'Ecole des Loisirs (2011) - 100 pages - 8,00€
illustration de couverture : Sereg


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