L'équilibre très instable

dimanche 20 janvier 2008

L'équilibre très instable

Un billet modifié, initalement publié le 2 janvier, que je reprends ici et republie à la date d'aujourd'hui
A venir l'interview de Stanislas par Mandor... (j'actualise dès qu'elle est en ligne)
J'ai retravaillé cet article pour lui apporter un modeste complément.
Ca dégouline d'amour...
c'est beau mais c'est insupportable
C'est un pudding bien lourd
De mots doux à chaque phrases

J'aurai peut être aimé ne pas évoquer Stanislas, un jeune chanteur de 34 ans qui depuis la sortie de son premier album "l'équilibre instalbe" fait beaucoup parler de lui
J'ai pour principe de ne pas parler de ceux que je n'aime pas...
Ainsi je n'ai jamais évoqué Paris Hilton, Beyoncé ou Florent Pagny.
Mais puisqu'il m'ait déjà été donné de mentionner Sarkozy, je dérogerai à nouveau à la règle ;)
Si la critique n'était que positive, elle n'en serait plus objective, et n'aurait plus aucun impact...
Je n'ai pas l'intention de revenir à l'époque où Berlioz (dont les mémoires sont à lire) criait au beau milieu de l'opéra quand le 4ème contrebassiste avait oublié un bémol ... et je ne suis, certes, personne pour juger qui que ce soit. Je parle juste de mes goûts musicaux qui en deviennent mes critères à la critique.
Après tout, si un avis négatif peut redonner contenant à des Daphné, Emily Loizeau, Benoit Dorémus, Babx et autres chanteurs auxquels je voue une admiration beaucoup plus grande... je me ferai ici une joie d'évoquer monsieur Stanislas
Si les chanteurs devaient être rangés dans des tiroirs à étiquette, je glisserai celui ci au milieu des Obispo, Calogéro, Gérald De Palmas et cie...
Le genre de chanteur qui n'a pas sa place dans ma discothèque
Quant à leur trouver une appelation, c'est un tout autre problème... mais "variété" semblerait la plus adaptée. Ne m'en demandez pas la signification... j'aurai tendance à vous dire que cela signifie "commercial", mais au fond de moi j'aime garder l'illusion qu'aucun d'entre eux n'avait pour but de le devenir.
Mandor me demande d'insister sur le "pourquoi je n'aime pas"...
Je dirai que cela est principallement dû à la non originalité romantico-dégoulinante de ses textes
Stanislas a une voix lisse... trop lisse, haut perchée, utilisée souvent en voix de tête, traîté sans naturel, parfois forcée et tirée (et il ne faudrait pas s'arrêter à son "tube" "le manège" pour la juger)
Mais ne nous méprenons pas, il a sans aucun doute une habilité vocale certaine, un timbre de voix particulier et une oreille musicale très précise, car la justesse est incontestablement au rendez-vous (et quoiqu'on en dise, c'est TRES rare)... mais, (il y a toujours un "mais") comme trop souvent chez lui, cette qualité n'est pas exploitée au mieux... et rejoint une banalité déconcertante.
Si justement je vous parle de Stanislas, ce n'est pas pour écrire une critique à l'encontre du consensuel et "démonter" cette catégorie de chanteurs qui sillonnent les plateaux télé de la Star Ac... soutenant cette industrie trop commerciale et médiatique de la "chanson française".
Outre par sa voix particulière (malheureusement traitée sans recherche de timbres, de couleurs, d'expressions... presque sans finesse et subtilité...), Stanislas se fera incontestablement remarqué par son instrumentation.
L'album commence par un petit bijou sonore...
Sur un rythme de valse, clarinette et tambourins nous entraînent finement sur une mélodie dansante, agréable, presque idiomatique...
Ainsi commence le manège...
mais trop vite les cordes sur leurs unissons deviennent un accompagnement en guimauve, mielleux, à l'image des téléfilms à l'eau de rose d'un kitch exagéré...
Grands coups d'archets, mélodies qui s'élèvent, dans une nuance toujours crescendo du tout pupitre uni vers le même sommet, sans profondeur, sans harmonies audacieuses... l'accompagnement original est devenu une couche d'effets qui tente de vous emporter vers une extase très vite dégoulinante.
Tout l'album est contrasté... L'intro de Le Temps des Roses ou l'épilogue de Hiver sont autant de petites perles sonores qui nous font regretter qu'elles ne soient pas plus présentes dans l'album... laissant place à un piano fade, sans recherche mélodique et un rythme de batterie et percussions commun et répétitif...
Stanislas a derrière lui une carrière d'arrangeur... et cela se voit à son emploi d'une instrumentation complète... mais celle ci reste trop peu variée, avec peu de jeux de timbres, de subitlité et de recherche de couleurs... effets qu'on voudrait pourtant trouvé dorénavant, comme de nouvelles expérimentations, dans la chanson française.
Quant aux textes... là je regrette, mais il n'y a aucune finesse... aucune recherche poétique, humouristique ou de quelconque subtiles métaphore... sans parler des répétitions sans fin, des rimes faciles, du ton "eau de rose"...
Sa carrière, il l'aura sûrement...
Si elle n'est pas sur les plateaux... elle sera en tant qu'auteur / compositeur pour toute cette catégorie de chanteurs qui occupent les devants de la scène sur les plateaux télé de TF1...
Il est même fort probable qu'on lui offre de collaborer à l'écriture des disques de la Star Académy... tout comme le font Calogéro, Obispo, De Palmas...
Petite mention pour la chanson : L'absinthe pour l'absente, hommage à Serge Gainsbourg qui contient son petit lot d'originalité
Finalement... je me pose la question. Est ce un mauvais goût, ou l'envie de vendre qui pousse les artistes à écrire de cette façon ?
naïveté mise à part, j'ose croire que c'est le mauvais goût !
Et dire que j'ai dû réécouter l'album pour me remettre dans l'ambiance et écrire cette note !
Merci Deezer car je l'avais déjà supprimé de ma bibliothèque.

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posted by Lou at dimanche, janvier 20, 2008