Tout est parfait

Tout est parfait

Tout est imparfait dans la vie de Josh, adolescent qui vient de voir ses quatre meilleurs potes honorer leur pacte de suicide. Ayant complètement perdu ses repères, il se réfugie là où veut bien de lui : dans les bras de l’ex d’un des suicidés, chez le père alcoolo lui aussi en deuil d’un des quatre ados, dans le bureau d’un jeune psy un peu dépassé par les événements, à la maison où ses parents ne savent plus comment agir avec lui. Josh ne parle pas beaucoup, il s’applique plutôt à refouler sa colère et sa révolte.

Le réalisateur Yves-Christian Fournier (ex de la Course destination monde) était présent lors du visionnement de l’avant-première de son extraordinaire film et nous disait combien il apprécie le travail que les cinéastes Gus Van Sant (Elephant), Larry Clark (Kids, Bully) et Catherine Hardwick (Thirteen) ont réalisé sur le monde troublé de l’adolescence. En effet, Tout est parfait aborde un thème différent mais le ton sans artifice, hyper réaliste et contemplatif de la mise en scène et des images se rapproche des films sus-mentionnés. L’audience se trouve presque à habiter la caméra qui suit des protagonistes filmés sans parti pris, au point où ç’en est presque indécent. Il y a si peu d’enrobage dans les scènes, les images et le jeu des acteurs qu’on éprouve un malaise qui ne nous lâche qu’au générique.

Tout est parfait est un moment de vie toute nue sur écran de trois étages. Le film n’apporte pas de réponses sur le suicide chez les jeunes et ses conséquences (loin de là sa prétention), mais il gratte le bobo en plein dans le mou. On en ressort un peu tout croche, des questions plein la tête et la boule dans la gorge.

À voir absolument dès sa sortie le 15 février.