Magazine Finances

Coup de tonnerre à New-York : Dominique Strauss-Kahn reste incarcéré en préventive. Mais il reste présumé innocent.

Publié le 17 mai 2011 par Jenbproductions
En préambule, il y a lieu de rappeler les internautes français à leurs obligations légales.   Si les faits reprochés se seraient déroulés aux Etats-Unis et leurs traitements judiciaires relèvent de la Justice Américaine, les articles des internautes hébèrgés en France relèvent du Droit de la Presse française. La loi sur la présomption d'innocence date de 2000, signée d'Elisabeth Guigou (PS), notre actuelle Députée de circonscription et alors Garde des Sceaux (ici les textes officiels sur Légifrance.gouv.fr),  s'appuie sur l'article 11 de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui stipule : «  Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées ». Cette même Loi interdit de montrer un détenu menotté. S'il n'en est pas de même aux États-Unis, j'ai par exemple trouvé regrettable que des médias français de renom aient diffusées en boucle les images de Dominique Strauss-Kahn (DSK dans la suite du texte) sortant du commissariat après une trentaine d'heures de Garde à Vue (GAV dans la suite du texte), menotté et "débraillé" sur le plan vestimentaire. Pour notre part, nous ne mettrons en ligne que des images d'illustration, essentiellement des captures d'écran télévisuelles sélectionnées et citerons autant que faire se peut l'auteur et le site-source. Il convient donc à nous tous, internautes et blogueurs, de respecter cette base fondamentale dans nos articles, posts, youx et autres billets, tout comme il convient d'être aussi respectueux dans nos commentaires.D'ailleurs, le CSA a rappelé les médias à la prudence dans la diffusion de leurs images par un communiqué publié ce jour. Les faits du jour : Des précisions depuis hier Comme nous le relations dimanche matin, DSK a été accusé par le Procureur de plusieurs faits judiciaires graves ( « agression sexuelle,  tentative de viol et séquestration ainsi que plusieurs autres chefs d'inculpation » selon le Procureur lors de l'audience publique et retransmise en France en léger différé sur I-Télé ) sur plainte d'une employée de l'hôtel Sofitel New-Yorkais (photo 1 ci-dessous) où séjournait l'homme politique. D'après ses déclarations confirmées par les autorités New-Yorkaises hier 16 mai, cette femme, Afro-Américaine de 32 ans, habitante du quartier de Brooklyn, célibataire élevant un enfant, serait entrée dans la suite qu'elle pensait vide pour y faire le ménage et dont elle ignorait la personnalité du client qui l'occupait. C'est alors que DSK serait sorti nu de la salle de bain, aurait sollicité des faveurs sexuelles, aurait fermé la porte et aurait entrainé la présumée victime dans la salle de bain pour la violenter sexuellement. Réussissant à s'échapper, la police est alertée. DSK aurait alors quitté précipitemment l'établissement. Mais cette version est contredite par une témoin qui décrit un départ serein. Selon la Direction de l'établissement qui avait diligenté, dès le lendemain, une enquête interne concernant cette femme de ménage, cette dernière est employée depuis trois ans dans l'établissement qui la considère comme une employée sans problème particulier. Il en est de même pour ses collègues de travail. La plaignante a été mise sous protection policière. Toujours selon la direction de cet hôtel, d'autres incidents de même type impliquant DSK auraient été passé sous silence par le passé. Durant sa GAV, DSK a plaidé " non coupable ", a été assisté de deux Avocats de renom (photo 2 ci-dessous), William Taylor et Benjamin Brafman, et a accepté les examens médico-légaux. Par ailleurs, lors d'un " tapissage ", la plaignante aurait formellement reconnu son présumé agresseur en la personne de DSK. Première comparution devant le Tribunal La Cour, présidée par la Juge Mélissa Jackson, avait à statuer, non sur le fond, mais sur le maintien en détention suite à la GAV. Pour comparer, c'est un peu l'équivalent du Juge de la détention et des libertés en France. L'objet de cette première audience avait pour but exclusif de statuer sur les garanties de représentation du prévenu au procès. Au total, le Procureur (photo 3 ci-dessous), dont il convient de rappeller qu'aux États-Unis il est élu, a détaillé les sept chefs d'inculpations retenus après les premiers éléments de l'enquête recueillis lors de la GAV. Puis a mis en avant le statut du prévenu, son nombreuses relations internationales et des possibilités de fuite de DSK à l'étranger. Il a d'ailleurs souligné le fait que DSK a été interpellé quelques minutes avant le décollage d'un avion à destination de la France. Il a de fait requis le maintien en détention. La défense a souligné pour sa part que DSK n'avait pas tenté de fuir, ayant lui-même contacté l'hôtel pour signaler l'oubli de son portable, et aurait déjeuné avec sa fille avant son embarquement. Il a également rappellé à la Cour la surmédiatisation de son client ce qui en soit l'empêchait de quitter discrêtement les États-unis. Il a proposé une caution d'un million de dollars et s'est engagé à ce que DSK ne quitte pas le territoire New-Yorkais.   DSK est incarcéré : Victime collatérale de l'affaire Polanski ? La Juge Jackson, rappelant que la décision restait à sa discrétion, n'a pas manqué de souligner que DSK avait été interpellé dans un avion en partance, symbole à ses yeux du moins d'une tentative de fuite. Se référant à l'affaire Roman Polansksi, elle a décidé du maintien en détention. La prochaine audience, prévue pour vendredi, réunira " un Grand Jury " composé de vingt-trois citoyens américains qui aura à statuer, là encore, non sur le fond, mais sur le maintien en détention ou la liberté conditionnelle en l'attente du procès sur le fond. En cette attente, DSK a été transféré à la prison de Rikers (plan ci-dessous), une ile et prison située entre le Queens et le Bronks, dans une cellule individuelle. RÉACTIONS DE LA CLASSE POLITIQUE FRANÇAISETOUS LES TÉNORS DU PARTI SOCIALISTE SE SONT MONTRÉS TRÈS RÉSERVÉS ET PRUDENTS DANS LEURS DÉCLARATIONS AUX MÉDIAS. TOUS ONT RAPPELÉ LA PRÉSOMPTION D'INNOCENCE QUI DOIT PRÉVALOIR. ON NE PEUT QUE REGRETTER TOUTEFOIS QU'AUCUN N'AIT EU UNE PENSÉE POUR LA PRÉSUMÉE VICTIME. A Droite, c'est le silence total, à l'exception de Bernard Debré, Député de Paris, qui, sur son blog emploie des mots très durs à l'encontre du Directeur Général du FMI : « (...)  Mais trop c'est trop, vous avez humilié la France! Vous l'avez ridiculisée.(...)». Seule Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre, a évoqué la détresse de la présumée victime lors d'une interview télévisuelle. Quant à Marine Le Pen, elle est la seule a évoquer les antécédants de DSK. ARRESTATION DE DSK : RÉACTION DE MARINE LE PEN PAR BFMTVUNE AUTRE AFFAIRE POURRAIT RESSURGIRNOUS AVIONS ÉVOQUÉ HIER UNE LIAISON EN 2008 AVEC UNE COLLABORATRICE DU FMI, PIROSKA NAGY. Pourtant, c'est une autre affaire de violence sexuelle qui pourrait alourdir le dossier de DSK puisque une journaliste et romancière, Tristane Banon, avait déclaré, sans citer l'auteur, avoir été victime de violence sexuelle, déclaration faite  lors d'une émission datant de 2007 sur le plateau de " 93 faubourg saint-Honoré " présentée par Thierry Ardisson. Selon l'internaute galahad sur Le Post.fr, cette jeune femme envisagerait de porter plainte, les faits n'étant pas prescrits. Premières impressions Lorsque certaines personnalité politiques indiquent que DSK a sali l'image de la France, je ne peux  pas être d'accord. Les faits reprochés à DSK relèvent de la sphère privée du prévenu et non de ses fonctions internationales. Ramené à l'échelon de notre commune de Noisy-le-Sec, les actes de délinquances commis sur notre territoire communal n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs et notre ville n'en est pas salie pour autant. Même si je pense que la loi sur la présomption d'innocence est une bonne Loi et évite les dérapages que l'on a pu voir Outre-Atlantique, les Américains devraient sen inspirer, il n'en demeure pas moins que l'on ne peut que se féliciter qu'aux États-Unis, la justice est appliquée avec la même équité, que l'on soit un puissant où un simple citoyen lambda. Et là, c'est la justice française qui devrait s'en inspirer :  Pas de passe-droit, pas d'intervention pour arrondir les angles comme cela s'est vu en France par le passé. Prochaine étape vendredi lorsque le prévenu sera présenté au Grand Jury. Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret© 17 mai 2011 - JENB Productions

Retour à La Une de Logo Paperblog