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Les Déchirements de Hubert Nyssen

Par Eparsa

Valentin Cordonnier aimerait comprendre pourquoi Victor, son frère aîné, mort dans un récent accident de la route, l’a toujours tenu à l’écart. Valentin a donc entrepris Colette qui, sur son défunt époux, sur ellemême et sur leur famillelui révèle peu à peu des choses si singulières qu’il s’empresse de les écrire pour n’en rien perdre. Il est, en particulier, fasciné par un spectre qui n’a cessé de perturber le couple et d’attiser la jalousie tardive de Colette, spectre ou ombre de Julie Devos, une jeune enseignante dont Victor était ingénument amoureux et que la guerre a envoyée dans un camp de concentration dont elle n'est pas revenue. Et puis, un jour, le hasard conduit Valentin à rencontrer Barbara. Ce témoin Ce roman d’Hubert Nyssen, où l’on retrouve la patte qui avait marqué La leçon d’apiculture ou Le bonheur de l’imposture, est animé par une voix narrative qui se déploie, s’élève et s’amplifie jusqu’au dénouement.
Fragments indiscrets des rapports de lecture avant parution
“Nous sommes irrésistiblement entraînés dans ces longs paragraphes ou la parole s’échange, se reprend, passe tel un témoin d’un personnage à un autre en se transformant à chaque fois. (…) Rien ne me tient plus à coeur actuellement que l’interrogation centrale (de ce livre), qui est celle des glissements du récit à la fiction. (…) Réflexion capitale, magistralement menée, montrée et démontrée dans la structure même du livre. Où se trouve le réel ? Comment le dire ?”
“Le roman est si habilement construit – polyphonie des mémoires, texte dans le texte ajusté au cordeau – et si densément peuplé qu’il agrippe littéralement son lecteur. Ceci est largement dû, il me semble, aux spectres qui l’habitent, à ces formes qui débordent de l’ombre, aux personnages admirablement campés et à la stupéfaction que réserve le dénouement final.”
“On sort du livre avec un mélange de joie et de suffocation. Joie du récit, du montage, de l’écriture, et de cette théâtralité du discours (...).Valentin, Colette, Barbara et les fantômes qui les hantent, ils sont là, sous nos yeux, devant nous, qui parlent, nous parlent, et ce n’est pas un hasard que dans ce roman il soit autant question de langues, de prononciation, de rapicaux, que d’images, de tableaux, de visions et d’hallucinations. (...) Mais suffocation aussi : la révélation à Genève est pour le lecteur un aussi grand choc que pour les deux protagonistes, Victor et Valentin. Tout ce qui suit est marqué au fer, la douleur est palpable. (...) On sent, on devine que cette histoire, ce récit, ces détails même viennent d’une mémoire enfouie, mais non enfuie (...).”
Auteur: Hubert Nyssen - Edité par Acte Sud - Sortie au 15 février 2008

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