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"Crémèr et le maillon faible de Sumatra", de Vandermeulen et Casanave

Par Virginie
Voilà un nouveau personnage dont le patronyme donne le ton: Bruno Crémèr, homonyme de l’acteur ayant interprété Maigret sur nos écrans. Commissaire divisionnaire à la police de Seraing (prononcer Srin), on le découvre en croisière, vacances qu’il partage avec son fidèle sous-divisionnaire Lucas (George, de son prénom), un petit homme timide et docile, et sa chienne Jessica, fidèle elle aussi, mais sensible au mal de mer.
Alors que Jessica se lie d’affection avec le danois d’une riche passagère, Crémèr, lui, devient l’arbitre d’un débat autour de l’évolution de l’Homme. Le professeur Shrewbury, qu’il vient juste de rencontrer, oppose tous les soirs sa théorie de l’évolution à celles de deux autres comparses intellectuels. Débat convenu, de prime abord, et qui semble dépasser Crémèr jusqu’à ce qu’il soit lui-même confronté à la question de l’humanité : lors d’une escale forcée sur une petite île de Sumatra, Shrewbury meurt de la chute d’un arbre sur son crâne. Arbre sciemment scié par un petit être anthropomorphe : un kouyû-kouyû.
Fier de tenir son coupable, Crémèr doit pourtant résoudre un problème : est-ce un homme ou un animal ? Coupable ou non coupable ? Justice ou loi de la nature ? En effet, l’espèce du kouyû-kouyû est largement répandue sur l’île et réduite à l’esclavage (dans les mines de charbon, comme chauffeurs,…) ou à la dégustation (mets de luxe : le cerveau de kouyû-kouyû vivant). Même s’il semble doté d’humour et de logique, l’être en question a-t-il pour autant les caractéristiques de l’être humain ?
Si le point fort de Crémèr et le maillon faible de Sumatra est de soulever des questions sans y apporter de réponses toutes remplies de moralité, je l’ai trouvé un peu décevant dans son envie de coller à un dessin classique (mis en couleurs par Larcenet), y ajoutant une couverture à la mise en page très «Tintin». L’humour n’est pas toujours drôle et l’entrée en matière un peu longuette. Le sujet n’est pas inintéressant, non, mais j’ai oscillé entre des sensations de trop et de trop peu. Comme s’il s’en était fallu de peu pour sortir des poncifs du genre. A suivre…

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