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Le Bénin, une histoire de l’esclavage

Publié le 19 mai 2011 par Marjoriem
Le Bénin, une histoire de l’esclavage

La plage de Ouidah, paradisiaque et la porte du non retour

Mon séjour au Bénin a été marqué par la nourriture (j’ai adoré le fromage peul, je ferai d’ailleurs bientôt un article sur la gastronomie!!), la spiritualité et le vaudou, et l’histoire de l’esclavage. Porto Novo, Abomey, Ouidah, sont autant de villes qui posssèdent chacune un ou même plusieurs musées consacrés directement ou non à l’esclavage. C’est aussi un des pays d’Afrique francophone les plus visité par les américains, qui viennent ici trouver l’histoire de leurs ancêtres déportés au Brésil ou à Haïti.

J’ai appris que l’esclavage n’était pas une invention des Français et des Portugais, mais qu’il se pratiquait bien avant. Les royaumes du Dahomey reposaient sur un système de castes où les esclaves, prisonniers de guerres fratricides, occupaient le dernier au rang.

Le roi était entouré d’une cour magnifique, toujours porté par des esclaves, car ses pieds ne devaient pas toucher le sol. Une de ses femmes étaient spécialement chargée de récolter les crachats royaux dans un bol finement décoré. Son trône reposait sur quatre crânes humains, et le chasse-mouche royal, était aussi fabriqué d’un crâne humain surmonté d’un plumeau en crins de cheval. Les objets que l’on peut voir (mais pas photographier) inspirent la crainte et sont emprunts d’une beauté étrange. Le respect qu’on vouait au roi était sans limite, et chaque infraction à l’étiquette royale (arriver en retard, ou regarder Sa Majesté dans les yeux) était puni par la mort.

Une des devises royales du Dahomey était de léguer à son héritier un royaume toujours plus vaste. C’étaient des peuples guerriers. Les armées comprenaient aussi de redoutables amazones qui n’ont rien à envier à celles de la mythologie romaine. Elles ne pouvaient fonder de famille, et elles étaient réputées pour leur férocité au combat.
Quand les colons sont arrivés, ils ont tiré parti de la situation, et se sont mis à acheter les esclaves en échange d’armes. Pour un canon, il fallait fournir 14 hommes ou 20 femmes ou enfants. Ainsi armés les royaumes se sont lancés dans de terribles guerres pour obtenir le plus grand nombre de prisonniers et ainsi mieux s’équiper. Un cercle vicieux.

Dans la jolie ville de Ouidah, un monument est consacré à cette déportation massive. La porte du non retour. Plus de la moitié de ces esclaves mourraient pendant le transport qui durait entre 12 et 15 mois. Ils n’étaient nourris que de pain, d’arachide et d’eau.

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