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Pourquoi décidons-nous d'être malheureux ?

Publié le 20 mai 2011 par Do22

Pourquoi décidons-nous d'être malheureux ? Comment se fait-il que nous choisissions l'habitude d'être malheureux ?
Comment se fait-il que nous ne nous sentions pas conscients que ceci est un choix ?

C'est l'un des problèmes humains les plus complexes. On doit l'analyser très en profondeur et il n'est pas théorique; il vous concerne. C'est comme cela que chacun se comporte... Toujours le choix du faux, toujours le choix du triste, du déprimé, du malheureux. Il doit y avoir de profondes raisons à cela et il y en a.
La première chose; la façon dont les gens sont éduqués joue un rôle très évident. Si vous êtes malheureux, vous y gagnez quelque chose, vous en tirez toujours profit. Si vous êtes heureux, vous y perdez toujours.

Dès le tout début un enfant attentif commence à percevoir la différence. Chaque fois qu'il est malheureux tout le monde est compatissant envers lui, il gagne la sympathie; chacun essaie d'être aimant envers lui, il gagne de l'amour et même plus que cela; chaque fois qu'il est malheureux tout le monde est attentif envers lui, il gagne de l'attention.
L'attention agit comme une nourriture pour l'ego, un stimulant très alcoolisé. Elle vous donne de l'énergie; vous ressentez que vous êtes quelqu'un. D'où un tel besoin, un tel désir d'obtenir de l'attention.

Si tout le monde vous regarde, vous devenez important. Si personne ne vous regarde, vous avez le sentiment de n'être pas là, vous n'êtes plus, vous êtes une "non entité". Les gens vous regardant, se souciant de vous, cela vous donne de l'énergie. L'ego existe dans la relation, plus les gens vous prêtent attention, plus vous gagnez en ego. Si personne ne vous regarde, l'ego se dissout. Si tout le monde vous a complètement oublié, comment l'ego peut-il exister ? Comment pouvez-vous ressentir que vous êtes ?

D'où le besoin de sociétés, d'associations, de clubs. Partout, dans le monde entier, les clubs existent: les Rotary clubs, les Lions' clubs, les Loges maçonniques... des millions de clubs et de sociétés. Ces sociétés et ces clubs existent seulement pour donner de l'attention aux gens qui ne peuvent pas l'obtenir autrement.

Il est difficile de devenir le président d'un pays; il est difficile de devenir le maire d'une commune. Il est plus facile de devenir le président d'un Lions Club; alors un tel groupe vous donne de l'attention. Vous êtes très important; sans rien faire ! Les Lions' Clubs, les Rotary Clubs... ne font rien du tout, mais ils estiment cependant qu'ils sont quelque chose d'important. Le président change continuellement; un cette année, un autre l'année suivante. Tout le monde obtient de l'attention. C'est une entente mutuelle et chacun se sent important.
Dès le début l'enfant apprend la politique. La politique c'est: ayez l'air malheureux; alors vous obtenez de la sympathie, alors chacun est attentif à vous. Ayez l'air malade; vous devenez important. Un enfant malade devient un petit dictateur; toute la famille doit le suivre; quoi qu'il dise fait loi.
Lorsqu'il est heureux, personne ne l'écoute, lorsqu'il est en bonne santé, personne ne se soucie de lui, lorsque il est parfait personne n'est attentif. Dès le début nous commençons à choisir le malheureux, le triste, le pessimiste, le côté le plus sombre de la vie. C'est une première chose.
Une deuxième chose liée à cela est que chaque fois que vous êtes heureux, que vous êtes joyeux, que vous vous sentez en extase et heureux, tout le monde est jaloux de vous. La jalousie signifie que tout le monde est contre vous, que personne n'est amical; à ce moment-là, chacun est un ennemi. Aussi, vous avez appris à ne pas être si extatique au point que chacun vous soit hostile; à ne pas montrer votre bonheur, à ne pas rire.

Regardez les gens lorsqu'ils rient. Ils rient de façon très calculée; ce n'est pas un rire du ventre, cela ne vient pas de la profondeur même de leur être. D'abord ils vous regardent, puis ils jugent... et ensuite ils rient. Et ils rient jusqu'à un certain point, à la limite de ce que vous tolérerez, de ce qui ne vous vexera pas, à la limite de ce qui ne rendra personne jaloux.

Même nos sourires sont politiques. Le rire a disparu; le bonheur est devenu absolument inconnu et être extatique est presque impossible parce que ce n'est pas permit. Si vous êtes malheureux, personne ne pensera que vous êtes fou. Si vous êtes extatique, dansant, tout le monde pensera que vous êtes fou. La danse est niée, le chant n'est pas accepté. Un être humain heureux... et nous croyons que quelque chose ne tourne pas rond.
Quelle genre de société est-ce là ? Si quelqu'un est malheureux tout est bien; il est conforme, car la société entière est malheureuse; plus ou moins. Il en est membre; il est des nôtres. Si quelqu'un devient extatique, nous pensons qu'il est devenu fou, à côté de la plaque, il n'est pas des nôtres... et nous nous sentons jaloux.

Par jalousie, nous le condamnons; par jalousie, nous essaierons par tous les moyens de le ramener dans son comportement précédent. Nous appelons ce vieux comportement la "normalité". Les psychanalystes, les psychiatres aideront cet homme à revenir à l'état de "malheur normal".
En Occident, la société tout entière se tourne contre l'univers psychédélique. La loi, l'État, le gouvernement, les experts légaux, les Cours Suprêmes, les législateurs, les prêtres, le pape…tout le monde se retourne contre eux. Ils ne sont pas vraiment contre l'univers psychédélique, ils sont contre les gens en extase. Ils ne sont pas contre l'alcool, ils ne sont pas contre les autres drogues, mais ils sont contre le monde psychédélique parce que le monde psychédélique peut créer un changement chimique en vous.

Et cette vieille croûte que la société a créé autour de vous, cet emprisonnement dans la misère intérieure, peut être brisé, une percée peut être créée; vous pouvez sortir de ce carcan, même pendant quelques moments et être en extase.

La Société ne peut pas permettre l'extase. L'extase est la plus grande des révolutions. Je le répète, l'extase est la révolution la plus grande. Si les gens deviennent extatiques, la société toute entière devra changer, parce que cette société est basée sur la misère intérieure.
Si les gens sont heureux, vous ne pouvez pas les envoyer à la guerre; au Viêt-Nam, en Egypte ou en Israël. Non; quelqu'un d'heureux rira et répondra: Absurde !

Si les gens sont heureux, vous ne pouvez pas les rendre obsédés par l'argent. Ils ne gaspilleront pas leurs vies entières à juste accumuler de l'argent. Ça leur semblera une folie qu'une personne détruise sa vie entière; échange simplement sa vie contre de l'argent mort; mourant et accumulant de l'argent. Et l'argent sera encore là lorsque cette personne sera morte; c'est de la folie absolue ! Mais, à moins d'être extatique, cette folie ne peut pas être vue.

Si les gens deviennent extatiques, tout le modèle de cette société devra alors changer. Cette société se nourrit de la misère; la misère intérieure est un grand investissement pour cette société. C'est dans ce sens que nous éduquons les enfants... dès le début nous créons un penchant vers un état malheureux. C'est pourquoi ils choisissent toujours un état malheureux.
Le matin, pour chacun il y a un choix et non seulement le matin, mais chaque moment est un choix pour être malheureux ou pour être heureux. Vous choisissez toujours d'être malheureux parce qu'il y a un investissement. Vous choisissez toujours d'être malheureux parce que c'est devenu une habitude, un modèle; vous avez toujours fait ainsi. Vous êtes devenu un expert; c'est devenu un truc. Dès que votre mental doit choisir, il se dirige immédiatement vers un état malheureux.
Un état malheureux semble être à la descente, l'extase semble être à la montée. L'extase semble très difficile à atteindre, mais ce n'est pas le cas. La réalité est tout à l'opposé; l'extase est à la descente, l'état malheureux est à la montée. L'état malheureux est une chose très difficile à réaliser, mais vous l'avez réalisé, vous avez réussi l'impossible… parce que c'est un état tellement anti-nature. Personne ne veut être misérable et tout le monde est malheureux.

La Société a fait un bon travail. L'éducation, la culture et les agences culturelles, les parents, les enseignants, tous ont fait un bon travail. À partir de créateurs en extase, ils ont fait des créatures misérables. Chaque enfant est né extatique, chaque enfant est né un dieu et chaque homme meurt un fou.
À moins que vous ne vous guérissiez, à moins que vous ne repreniez possession de votre enfance, vous ne serez pas à même de devenir les nuages blancs dont je parle. C'est là tout votre travail, toute la sadhana; comment regagner son enfance, comment la recouvrer. Si vous pouvez devenir de nouveau des enfants, alors il n'y a plus aucune misère intérieure.

Je ne veux pas dire par là que pour un enfant, il n'y a aucun moment malheureux; il y en a, mais pourtant il n'y a aucune misère intérieure; essayez de comprendre cela.

Un enfant peut devenir misérable, il peut être malheureux, intensément malheureux à la seconde, mais il est si total dans cette tristesse, il est tellement un avec cette tristesse qu'il n'y a aucune division. L'enfant séparé de la tristesse n'est pas là. L'enfant ne regarde pas sa tristesse comme séparée, divisée. L'enfant est la tristesse; il y est si impliqué. Lorsque vous devenez un avec la tristesse, la tristesse n'est pas de la tristesse. Si vous devenez tellement un avec elle; même elle, a sa propre beauté.
Regardez un enfant, je veux dire un enfant non gâté. S'il est fâché, son énergie toute entière devient de la colère; rien n'est laissé derrière, rien n'est retenu. Il a changé son énergie et est devenu la colère; il n'y a personne qui la manipule ou la dirige, il n'y a aucun mental. L'enfant est devenu la colère; il n'est pas en colère, il est devenu la colère. Et alors voyez la beauté, la floraison de la colère. L'enfant ne parait jamais laid; même dans la colère il est beau. Il semble juste plus intense, plus essentiel, plus vivant… un volcan prêt à exploser. Un si petit enfant, une si grande énergie, un être si atomique - avec l'univers entier pour exploser !

Et après cette colère, l'enfant sera silencieux; après cette colère, l'enfant sera très paisible, après cette colère, l'enfant se détendra. Nous pouvons peut être penser qu'il est très malheureux d'être en colère, mais l'enfant n'est pas malheureux, cette colère, il l'a aimée.

Si vous devenez un avec quoi que ce soit, vous devenez heureux.
Si vous vous séparez de quoi que ce soit, même si c'est du bonheur,
vous deviendrez malheureux.

Donc, voilà la clef. Être séparé en tant qu'ego est la base de tout état misérable; être un, se fondre dans quoi que ce soit que la vie vous apporte, y être si intensément, si totalement, que vous n'êtes plus, que vous y êtes perdu. Alors tout est félicité. Le choix est là, mais vous êtes même devenu inconscients du choix. Vous avez choisi le faux si continuellement, c'est devenu une habitude si ancrée, que vous la choisissez automatiquement. Il n'y a plus d'autre choix que celui-là.

Devenez attentif. Chaque moment où vous choisissez d'être malheureux, rappelez-vous: c'est votre choix. Même ce fait d'être attentif aidera, cette vigilance que c'est mon choix, que j'en suis responsable et voici ce que je me fais; c'est mon agir. Immédiatement, vous sentirez une différence, la qualité du mental changera. Ce sera alors plus facile pour vous de vous mouvoir vers le bonheur.

Une fois que vous savez que c'est votre choix, alors tout cela devient un jeu. Alors, si vous aimez être malheureux, soyez malheureux, mais rappelez-vous, c'est votre choix et ne vous plaignez pas. Il n'y a personne d'autre qui en soit responsable, c'est votre drame personnel. Si vous aimez cette voie, si vous aimez une voie malheureuse, si vous voulez passer votre vie dans un état malheureux, alors c'est votre choix, votre jeu; vous le jouez. Jouez-le bien !

Si c'est le cas, n'allez pas demander aux gens comment ne pas être malheureux; c'est absurde. N'allez pas demander aux maîtres et aux gourous comment être heureux. Les prétendus gourous existent parce que vous êtes sot. Vous fabriquez un état misérable, et ensuite vous allez demander à d'autres comment le défaire. Et vous continuerez à créer un état malheureux, parce que vous n'êtes pas attentif à ce que vous faites.

Dès à présent, maintenant, essayez d'être joyeux et heureux.

Osho, Extrait de «My Way : The Way of the White Cloud»

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