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Sans une politique du logement à TOULOUSE: No futur !

Publié le 23 mai 2011 par Marius

P1000589.JPGJ’ai décidé de vous narrer ma soirée. C’est une exception à la règle ; j’ai perdu l’habitude d’évoquer ma vie car le sujet me semble quelque peu nombriliste et inintéressant. Donc, ce samedi j’étais invité à pendre une crémaillère suite à l’installation d’un ami de ma fille et de sa chérie dans un logement social. La peinture était encore fraîche, les cartons servaient de sièges et l’hôtesse faisait visiter ses 3 pièces avec l’enthousiasme d’un guide touristique. Ici l’évier, là le wouawoua….tout méritait attention.

La petite fête fut joyeuse et alcoolisée. Trois générations étaient présentes. Les grands parents ont évoqués leurs arrivées sur le sol français et leurs premiers logements toulousains. D’un côté la migration était grecque et orthodoxe. De l’autre tunisienne et juive. Tous avaient vécus des débuts difficiles sur nos terres. Mais les circonstances, le travail, le temps, le courage avait permis à chacun de trouver sa place au coeur de la ville dans l’après guerre. Ils étaient fiers d’évoquer le confort obtenu légitimement dans notre cité...mais également appeurés à cheminer dans nots rues au delà de 21h ! Une appréciation commune et partagée où le mal vivre des uns se transformait en la peur des autres.  Heureusement, ce qui  pouvait les rassurer, c'est l'installation nouvelle de ce jeune couple.

La proximité du petit fils et de sa fiançée, récent docteur en chimie organique est, quelque part, une présence rassurante. Pour ces derniers, l’aisance n’est, à ce jour, qu’intellectuelle mais son potentiel trouvera à s’épanouir à TOULOUSE j’en suis certain. C’est aussi comme cela que l’Office Public de la ville a instruit positivement leurs dossiers pour les faire bénéficier d’un logement social à coût maîtrisé. Grâce à cette opportunité ils démarrent avec sérénité leurs vies au coeur de la ville. Etre logé à un prix convenable dans un appartement sain à proximité de leurs "anciens" est le plus petit dénominateur commun que la collectivité se doit de mettre en œuvre pour ses enfants. Et pourtant ici dans notre cité les seuils de logements sociaux sont sensiblement inférieurs aux objectifs planchers fixés par la loi SRU…et surtout rarement disponibles pour les jeunes couples en devenir.

A qui la faute ? En premier lieu aux élus de droite qui n’ont pas su mettre en œuvre une politique de réserve foncière ou de réhabilitation de l'ancien permettant le développement du parc de logements. En second lieu aux responsables des nombreuses structures locales du mouvement HLM qui sont restés de piètres développeurs de projets nouveaux, trop longtemps engluées dans la gestion d'un parc innapropriées. L’absence d’intérêt à la demande de la part de ces responsables à créer une inadéquation criante de l’offre.

Faute de pouvoir offrir du logement adapté aux générations nouvelles Toulouse n’accueille plus les jeunes familles. Le "parcours résidentiel" cette merceilleuse idée qui pousse à considérer que dans une vie nous avons droit à déménager en fonctions des besoins, n'existe pas. Poussées en de lointaines périphéries plus abordables notre cité voit sa population vieillir. Cette tendance reste cependant masquée par l’existence d’une large population étudiante qui occupe de plus en plus de logements dégradés soumis à la colocation par nécessité. Mais ne nous y trompons pas l'étudiant est, par définition, volatile. Son passage ponctuel dans notre cité le pousse à l' irrespect de nos rues et à des actes d'incivilités. La dégradation de notre ville est visible de tous et s'accentue en raison de la très faiible implication à la vie de la cité par une grande partie des étudiants/visiteurs.

Ainsi, loin de créer les conditions d’une mixité harmonieuse nos élus entraînent les toulousains en activité à quitter la ville au profit de la première et seconde couronne. L'étalement urbain est une constante ; mais sur ce plan les verts restent muets.  Le cœur de ville vieillit et les logements se dégradent inexorablement.  Ce n’est pas le réaménagement d’une rue  ou les promesses de verdissement des berges de Garonne qui redonneront  de l’harmonie sociale à TOULOUSE. C’est le logement, un logement adapté à tous et en particulier aux jeunes familles. Il faut donner la possibilité aux actifs de vivre la ville (et non de la fuir). Pour cela il faut investir dans la réhabilitation de nos quartiers, de nos places, mais surtout et prioritairement dans l'habitat social . Nous n’en prenons pas le chemin et les ambitions de Pierre COHEN sur ce point relèvent d’une cosmétique inappropriée. La fabrique urbaine n'est pour la ville centre qu'un cautère sur une jambe de bois. Derrière nos façades roses les logements sont dégradés, inadaptés. Sans une politique de revitalisation immobilière, sans programme contre l'insalubrité, TOULOUSE n'échappera pas à sa dégradation sociale au seul profit de banlieues dortoirs.


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