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Grèce : un plan de privatisation en trompe-l’œil

Publié le 25 mai 2011 par Copeau @Contrepoints

Grèce : un plan de privatisation en trompe-l’œilLundi 23 mai 2011, le cabinet du chef du gouvernement grec George Papandreou a dévoilé un plan de vente des participations de l’État dans la compagnie de telecom nationale, le système d’épargne postale, la compagnie d’électricité nationale et certains ports.

Athènes va ainsi céder une participation de 10% dans la compagnie de télécommunication étatique à Deutsche Telekom (contrôlée à 32% par l’État allemand) et envisage une nouvelle vente de 6% sous peu.

La vente d’une participation de 17% dans la société publique d’électricité est également au menu ainsi que celle d’une participation de 34% dans la banque postale hellénique, tandis qu’un autre 10% pourrait être côté en bourse.

Les trois quarts des actifs des ports du Pirée et de Thessalonique seront distribués, ainsi qu’une proportion supplémentaire des participations de l’État dans l’aéroport d’Athènes.

Flou et irréaliste selon la Commission européenne

Toutefois, le calendrier de ce programme de privatisation reste très vague.

Olli Rehn, commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, a jeté le doute sur le programme de privatisation grec en déclarant lors d’une réunion à Vienne : « Nous estimons que la Grèce ne peut matériellement pas privatiser 50 milliards d’euros au cours des années à venir, ce qui représente plus de 20% de son PIB ».

Seulement 50 sur 270 milliards d’euros de patrimoine étatique

Au mois de février, Contrepoints a publié un article où le Ministre grec des Finances affirmait que l’État grec désirait procéder à des privatisations de l’ordre de 15 milliards d’euros d’ici 2013, ce qui était prévu dans le plan de redressement de l’économie du pays.

Le patrimoine de l’État grec est estimé à près de 270 milliards d’euros et la dette de l’État se situe à plus de 300 milliards d’euros, soit 150% du PIB du pays.

6 milliards de taxes supplémentaires

Le gouvernement grec a aussi dévoilé des petites réductions budgétaires supplémentaires et une hausse des taxes équivalente à 2,8% du PIB afin de confisquer quelques 6 milliards d’euros supplémentaires aux contribuables grecs.

Ces mesures comprennent une hausse de la TVA sur certains articles de 13 à 23%, de nouvelles taxes sur le gaz naturel et les boissons gazeuses ainsi qu’une augmentation des taxes routières. Ceux qui ont des pensions de plus de 1700 euros par mois devront payer une taxe supplémentaire et les entreprises du pays paieront 1% supplémentaire en cotisations de sécurité sociale.

Le journal Handelsblatt affirme que la fuite des capitaux hors de Grèce a commencé et cite des données montrant que près de 280 milliards d’euros ont déjà trouvé refuge en Suisse, à l’abri de l’enfer fiscal grec.

Malgré les démentis officiels, la préparation de la restructuration de la dette grecque serait enfin lancée.


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