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vénérables ancêtres

Publié le 31 octobre 2007 par Modotcom
On pense que la vie se limite à l'Halloween le 31 octobre mais woow jeune fille, vous vieillissez et la mélancolie vous emporte! Bon, eu hum... je parlais récemment de mes parents qui viennent voir leur rejetons à Montréal pendant les Fêtes; et bien ce matin, mon père m'informe qu'il ne pense pas venir car la conjoncture internationale lui cause des soucis ces temps-ci, les billets d'avion sont 200$ plus chers que d'habitude. Je me dis : ok, pas de problème, je comprends, on se reprend, comme on dit... Dans la douche, après avoir lu son courriel, je me mets à penser à une solution ingénieuse pour réunir notre famille virtuellement le soir de Noël, avec mon frère, sa demoiselle, ma soeur, ses filles, mon chum, mes fils, mon chat, un sapin, des cadeaux, des rires pis de la bouffe, pis un oeil magique qui nous permettrait de nous connecter avec nos vénérables ancêtres à San Francisco. Vous trouvez ça chouette, non? Bon : primo, je connais pas assez la technologie pour trouver une solution intéressante; deuxio : mon imagination n'est pas assez fertile pour que mon cerveau dépasse le plastique de l'ordi et conçoive le fait que le tout peut réussir, être chaleureux et faire plaisir. Je n'arrêtais pas de penser que, non, ce ne sera pas pareil si mes parents ne sont pas avec nous. Je sors de la douche on ne peut plus décidée à faire venir mes parents à Montréal peu importe le prix : je veux leur offrir le billet d'avion. Parce que je crois qu'on ne doit pas renoncer à autant pour si peu (c'est MA conception des choses et je comprends que ce n'est pas pareil pour tout le monde). C'est aussi ma compréhension de son message : on ne vient pas car les billets d'avion sont trop chers. Je crois bien que c'est la première fois que mon père me parle de considérations financières. On dirait que c'est un sujet tabou entre parents et enfants sauf dans : "tu dois apprendre à gagner ta vie; ça, c'est un bon job, etc." Mais voilà : c'est difficile à présenter ça à mes parents : je vous offre le billet d'avion. Nous serions attristés que vous ne soyez pas là (je me suis même permis de parler au nom de mes siblings sans savoir ce qu'ils en pensent - est-ce que tous les aînés font ça?), et rassurez-vous, financièrement c'est correct, nous avons des jobs et il n'y a pas de contrainte à court terme. Je redoutais qu'ils refusent l'offre et m'appliquais de tout mon tact pour leur faire comprendre que - enfin - il faut bien que ça soit à notre tour un jour, de les aider... On dirait que les parents ont cette espèce de pudeur qui fait qu'ils ne parlent jamais de leurs problèmes même s'ils en ont. Quoi que je doute que mes parents aient de graves problèmes; je crois sincèrement que mon père disait qu'il voulait juste faire plus attention à ses dépenses, m'enfin, pourquoi je pourrais pas les inviter moi, mes parents, si je veux les voir? Bon ceci dit, il a refusé l'offre, il va me tenir au courant, il est touché de mon attachement et de ma générosité...
Je me mets à penser aux vieux... Mon ex-collègue de 60 ans va avoir son party de retraite demain soir; une des rares qui arrête de travailler jeune, en santé physique et financière. Va-t-elle s'ennuyer? Sans enfant, que fera-t-elle de ses vieux jours? Je ne suis pas inquiète pour elle, c'est une bonne personne et elle saura sûrement donner et recevoir du bonheur.
Ma meilleure chum me disait jeudi dernier qu'elle était choquée de ce que notre société fait avec ses aînés. Moi aussi t'sais, puis elle me parle des sacrifices que ça lui coûterait d'avoir à s'occuper de ses parents plus tard, s'ils devaient être malades. C'est sûr, c'est tough à envisager.
Moi, j'aimerais que mes ancêtres reprennent la place qui leur revient (peut-être qu'ils veulent pas, eux, faudrait leur poser la question). D'abord : faire leur vie et réaliser leurs rêves parce qu'ils ont beaucoup travaillé. Ensuite : léguer aux plus jeunes expérience et savoir : mentorat, bénévolat, etc., - cou'donc, encore donner? - quelque chose qui les garde en relation intergénérationnelle où tous gagnent, jeunes et vieux, et qu'ils ne soient pas dans une situation de dépendance envers une couche de la société qui s'occupe d'eux car on n'en veut plus... On parke nos vieux; je peux pas imaginer que je ferais ça avec ma mère et je vous jure qu'elle est à cent lieues d'être dans une telle situation, au nom de sa dignité!
Pourquoi cela a-t-il changé? L'individualisme nous fait oublier nos propres parents, comme dans ceux qui nous ont donné la vie... Je suis un peu plus triste que ce matin quand je pensais aux bonbons, mais bien moins que tantôt car je suis convaincue que je vais bientôt revoir mes parents!

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