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[Roman] : Rien que l’acier, par Richard MORGAN

Par Corwin @LR_Corwin

Marqué par mes nombreuses lectures de Richard Morgan, Carbone Modifié, Black-Man, Anges déchus, etc., je ne pouvais passer à côté du détour de cet auteur par les contrés de la Fantasy. Comment allait-il se comporter avec les codes, les us et les coutumes de ce genre, si loin de sa SF matinée de cyber qu’il l’a fait connaître ? Le résultat est impressionnant avec ce tome 1 de Terre de Héros… mais que ce n’est pas un roman pour tout le monde !

Rien que l'acier, Richard Morgan

Le livre, son auteur :

Faut-il encore présenté Richard Morgan ? Pas sûr. Je vous invite à jeter un coup d’oeil sur sa page Wikipédia et sa page chez Bragelonne… et à chercher les quelques billets de ce blog où j’en parle (black man et Carbone modifié) . Pas sûr d’avoir autre chose à ajouter si ce n’est d’insister sur la qualité de ces récits : nerveux, rythmés, bien construits. J’y trouve autant mon bonheur que chez Peter Hamilton, autre figure de la SF moderne.

Un dernier mot pour signaler que ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains : jeunes et âmes sensibles, passez votre chemin !

La couverture et le quatrième de couv’ :

Quant à la couverture, et bien ma foi, Bragelonne nous avait habitué à plus représentatif. Même s’il est vrai que l’illustration ne fait en rien l’histoire, je trouve celle-ci un petit en deçà de ce que l’on trouve d’ordinaire, surtout sur les titres de Morgan (cf Black Man par exemple).

Le résumé de l’éditeur :

« Couillu, brutal et sans compromis, Morgan prend les clichés de la Fantasy, les hache menu et leur fout le feu. » Joe Abercrombie

« C’est de loin, de très loin, meilleur que tous les autres romans de Fantasy que vous lirez cette année. » Deathray

II y a dix ans, l’alliance des hommes et des Kiriaths a repoussé les terribles Écailleux. Qui se souvient maintenant des héros de cette guerre ?
Ringil vit en exil, rejeté par sa famille. Mais pour sa cousine Shérin, vendue comme esclave, il décroche son épée et retourne sur les lieux d’un passé qu’il avait tout fait pour oublier.
Dame Archeth, dernière représentante d’un peuple disparu, est la conseillère d’un empereur décadent qu’elle abhorre. Elle seule soupçonne qu’une terrible menace point aux frontières de l’empire.
Egar le Tueur de Dragons est un nomade des steppes, revenu de la guerre auréolé de triomphe. Une gloire aujourd’hui bien émoussée dans un monde qu’Egar ne reconnaît plus.
Ces trois-là ont tout perdu. Sauf peut-être la bataille qui les attend, héroïque et désespérée..

Le fond, la forme & co :

N’est pas Gemmell qui veut.
C’est un peu sec comme appréciation, mais pourtant, entre le quatrième de couv’ et le premier chapitre (et un p’tit peu la connotation de la couverture, tout de même) on se croit presque entrant à Drenaï. Cette impression (que les lecteurs auront peut-être aussi connu à la lecture de Monument de Ian Graham) passe vite. Aussi imparfaits puissent être certains des héros de Gemmell, aussi dure est Drenaï, je n’ai pas souvenir d’une âpreté comme celle qui se dégage de ce roman-ci. Une noirceur terrible, une ambiance pesante et étouffante.

Certes, c’est « couillu ». Certes, c’est écrit sans compromission. Mais à trop faire l’apologie de la violence et du sexe, le souffle épique s’efface. Certains passages sont difficiles à lire, tant l’auteur a fait le choix d’une vision rapprochée et réaliste. On en vient à se demander si cela était vraiment nécessaire !

Pourtant, les bons ingrédients sont légions : des peuples diversifiés au passé lourd et guerrier. De la magie (voire « des » courants magiques), des démons, des combats etc etc. Des méchants « méchants », des abrutis finis, des contrées bien décrites et très différentes. Des personnages principaux torturés, aux antipodes des habitudes de lecture. Etc.

Et si les personnages finissent par se livrer par petits bouts et révéler leurs motivations et les enjeux de leurs combats, cela reste presque en sourdine tant le rythme imposé par l’auteur est soutenu. Morgan a gardé entière sa nervosité et ses habitudes SF / Cyberpunk et les a transposées, voire exacerbées, dans cet univers que plusieurs critiques ont classé dans la « Dark fantasy ».

L’histoire est rondement menée. On ne trouvera pas grand chose à redire du style de l’auteur, même si on pourra lui reprocher quelques passages laborieux dans la gestion des repères spatiaux et temporels (les flash-backs contribuent d’ailleurs à noyer le poisson).

Conclusion :

Malgré tout le respect que j’ai pour les œuvres de Richard Morgan au rayon SF, celle-ci n’a pas su m’emballer. Je ne dis pas que c’est moins bon, ni plus mauvais. C’est juste très différent, et ce n’est clairement pas quelque chose qui m’a plu. Il y a pourtant de grandes qualités dans ce récit, qui a sans aucun doute trouvé son lectorat, mais ce ne sont pas celles que je recherche dans mes lectures actuellement. J’apprécie à sa juste valeur la prise de risque, la volonté de couper court aux clichés, aux poncifs des héros bien propres sur eux. Pour autant, je ne suis pas certain de revenir sur cette série « Terre de héros ».


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