Magazine

[Série] Ashes to Ashes : Is there Life after Mars ?

Publié le 09 février 2008 par Melimelo
[Série] Ashes there Life after Mars

Diffusée sur : BBC1
Depuis le : 7 février 2008
Avec qui ?
Keeley Hawes (Spooks), Philip Glenister (Life on Mars)...
Ca parle de quoi ?
Ashes to Ashes est une série dérivée de Life on Mars. Une inspectrice de police, spécialisée en psychologie, se retrouve projetée en 1981 après qu'un criminel lui ait tiré dessus.

ATTENTION : Ne pas lire la review de ce pilote sans avoir vu le dernier épisode de la série Life on Mars. SPOILERS susceptibles de gâcher le visionnage / la découverte de Life on Mars.
Et alors ?
Ah, Ashes to Ashes... Sans aucun doute la série que j'attendais avec le plus d'impatience en ce début d'année. Celle pour laquelle j'avais même entouré le 7 février sur mon agenda. Revoir LoM lors de l'achat des coffrets DVD pour leur sortie automnale n'avait fait qu'accroître l'attente. Je ne vous cache que ces derniers jours, les reviews aux tonalités très différentes selon les médias britanniques m'avaient inquiété (même si je n'avais fait que lire à l'insu de mon plein gré les titres des articles).
Au fond, je savais que j'allais être, d'une façon ou d'une autre, déçue, ou du moins nuancée, et qu'il fallait absolument laisser à la série plus qu'un épisode d'adaptation, le "pilote" allait exposer une situation, mais surtout faire le lien avec LoM (et ce finale tragique).
Et donc, finalement ? Beaucoup de choses intéressantes, mais je suis nuancée et vais réserver mon opinion pendant quelques épisodes.
Pour commencer, et malheureusement, en tant que "spin off de LoM", la comparaison s'impose malgré nous. Vous ne pouvez pas commencer par A2A sans passer par LoM d'ailleurs (au risque de vous gâcher complètement LoM), tant la série capitalise sur les évènements de sa grande soeur.
Impossible de voir cela comme autre chose qu'une suite, avec simplement un autre personnage back in time in a coma. Les scénaristes contournent l'écueil du monument LoM en choisissant de garder pour acquis l'ensemble des bases de la série et en n'hésitant à les introduire nommément dans A2A. Alex Drake a lu le rapport où Sam a son expérience en 1973 lorsqu'il était dans le coma. En fin de compte, et paradoxalement, ce choix scénaristique accroît l'impression que l'ombre de LoM flotte sur l'ensemble de ce pilote. Sentiment accru par tous les efforts faits par Alex pour rationnaliser la situation, en se référant constamment à l'expérience de Sam. Ce sont ses bases. Elle essaye de prendre les choses en main, de retrouver le contrôle. Pourtant, le téléspectateur constate que le cerveau de la jeune femme suit des chemins familiers, reprenant finalement les mêmes réflexes que Sam. Le fait d'avoir lu le rapport, de savoir ces informations, est aussi un prétexte pour permettre de retrouver le même univers, avec ces mêmes règles connues (les voix, les messages dans la télévision...)
Alex s'efforce bien de prendre une distance avec les évènements, mais par la même répéte les errements de Sam. Nous avons ainsi droit à ces périodes de déni, où Sam craquait nerveusement. Seulement, Alex sait avec certitude ce qu'il lui arrive. Une certitude qui ne l'empêche pourtant pas de se laisser embarquer progressivement par cette "réalité". Par exemple, lorsqu'elle apprend que Sam "est revenu ici et est mort il y a un an"... Acquérir cette information dans cet univers n'a pas de sens, puisque tout serait une création de son propre esprit selon sa théorie. Or la voilà qui lie son univers à celui créé par Sam, qui ne peuvent être que distincts. Sam n'a pu écrire dans son rapport ce qu'il s'est passé après son suicide, puisqu'il n'en est pas "revenu". Pour une des premières fois de l'épisode, Alex perd véritablement le fil de son effort de rationnalité. Elle s'exclame qu'"il est revenu ici", qu'il y aurait vécu 7 ans. Mais si sa théorie est juste, leurs deux "réalités" ne peuvent être liés. Car dans l'hypothèse contraire, si cela est vrai, cela supposerait une seule réalité évoluant indépendamment, finalement, dans laquelle arriverait les gens plongés dans le coma.
Preuve s'il en était besoin que l'on va probablement retomber dans un schéma classique, avec finalement, une évolution des données de départ qui ne change pas fondamentalement la donne, le premier commandement demeurant "rentrer chez soi".
Si le retour de Gene Hunt est savoureux, les temps ont changé. Cela devient rapidement flagrant. Le personnage n'est pas une copie de l'homme de 1973 qui évoluerait en 1981. Il est plus marqué. Il a "vécu", devenu un vétéran d'une autre époque. Et un sens, si le théâtralisme et les remarques sont toujours là, il y a plus de maturité dans sa posture. Une certaine lassitude aussi. Les deux autres policiers m'ont paru un peu absents, relégués à des rangs subalternes plus caricatures d'eux-mêmes que personnages réels. J'attends de voir si c'est simplement une impression du pilote.
Gene Hunt et Alex ont manifestement une alchimie intéressante. On est bel et bien arrivé au temps de la maturité, sexuelle également, pour nos personnages... Reste à voir quelle direction choisiront les scénaristes, même si on a quelques indications (On nous dit que Gene est séparé de sa femme, notamment). Les intéractions Sam/Gene étaient une des grandes dynamiques de la série et leurs oppositions, une partie de son charme, il faudra voir comment va être la relation entre Alex et Gene.
En lui-même, l'épisode souffre de la comparaison automatique du téléspectateur avec le propre pilote de LoM et la découverte des années 70 par Sam. C'est un processus par lequel il fallait repasser. Evidemment, cela a perdu le charme de la découverte, les interrogations de la première fois, où nous avions l'impression de tout découvrir avec Sam, à travers les yeux de Sam.
A2A change aussi de cadre : nous voici dans les années 80, l'aube de la modernité pour la police. Sur le plan de l'intrigue policière du jour, elle a le théâtralisme habituel qui fait la marque de la franchise, et un lien avec l'histoire d'Alex, comme cela est désormais traditionnel. L'obsession de la jeune femme d'aller au plus vite pour trouver ce qui peut la faire se réveiller brusque les choses. Mais elle a vraiment une raison de se raccrocher au présent/à la vie : sa fille. Pour l'avenir, je suis curieuse de voir comment les scénaristes vont montrer les années 80 -par ex, l'épisode prochain s'annonce intéressant de ce point de vue (cf. la bande-annonce de fin).
Il est trop tôt pour émettre une opinion définitive sur la série, qui gagnera à ne pas rester uniquement dans l'ombre de LoM. Or c'est le fantôme de Sam qui planne véritablement sur l'ensemble de l'épisode. De l'évocation constante de son rapport sur ce qui lui est arrivé dans le coma, jusqu'à l'article évoquant sa mort en 1980, les scénaristes se basent sur LoM. C'est une continuité appréciable, oui. Mais le problème est que cela conduit automatiquement à faire des comparaisons. Or, John Simm est un acteur particulièrement doué pour créer une véritable empathie instantanément avec le téléspectateur (dans tous les rôles dans lesquels j'ai pu le voir). Les actions de son personnage peuvent être irrationnelles, peu appréciées, mais il y a toujours ce petit quelque chose, ce lien indéfectible, qui nous raccroche à son personnage, à son humanité, qui nous raccrochait à Sam. Or Keeley Hawes, aussi convaincante et belle qu'elle soit (j'adore son style années 80, vraiment très classe d'ailleurs), n'a pas la même faculté pour faire naître cette émotion, cette réaction chez le téléspectateur. C'est probablement très subjectif (et peut-être très personnel) comme constat, mais LoM jouait également beaucoup sur l'affectif.
Et c'est cet affectif que je n'ai pas encore retrouvé dans ce pilote, pourtant de bonne facture et qui à mon avis pose des bases pour un futur intéressant. Un manque encore plus pesant que la comparaison avec LoM est automatique étant donné les choix scénaristiques.
Conclusion :
Ne vous laissez pas leurrer par cette review mi-figue, mi-raisin (qui de toute façon, ne pouvait être que nuancée). Ce pilote pose des bases intéressantes et j'ai définitivement envie de repartir dans l'aventure. Voir Alex évoluer en 1981, suivre Gene et les autres dans leurs enquêtes, comprendre les mystères du clown (autre qu'une référence à Ashes to Ashes, la chanson), j'ai envie de revenir.
Je ne crois pas qu'on puisse juger la série sur ce seul pilote. Il fallait faire le pont avec LoM. L'exercice était compliqué, voire impossible. Si le résultat souffre de la comparaison instantanée avec sa grande soeur (pour qui, je l'ai dit, l'affectif jouait énormément), il ne manque pas de promesses.
La suite nous dira si A2A trouve son ton et confirme les choses intéressantes esquissées.

[Série] Ashes there Life after Mars

Pour un aperçu, voici la bande-annonce diffusée sur BBC1 :


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Melimelo 2 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog