Test de Tiger Woods PGA Tour 12 : The Masters

Tiger Woods a acquis une réputation très forte grâce à ses talents de golfeur, avant de faire la une des journaux pour avoir un peu trop joué à la balle avec les femmes. Si cela lui vaut de ne pas s’afficher fièrement sur la jaquette de Tiger Woods PGA Tour 12 : The Masters, ça ne va pas empêcher les amoureux du gazon de manier le club en sa compagnie, surtout qu’avec l’arrivée du master d’Augusta, la licence d’Electronic Arts obtient l’une des plus prestigieuses licences du circuit professionnel. Voyons si cela sera suffisant pour donner envie de pratiquer son sport préféré dans l’intimitéde sa chambre.

Un seul objectif, le trou

Le golf c’est simple en apparence, on a un grand manche en fer et on doit envoyer une balle dans un trou placé très loin. On oublie cependant qu’il s’agit d’un sport très technique dont la phase d’approche n’est qu’un début visant à préparer la conclusion, épreuve bien plus compliquée que les apparences ne le laissent penser. Dans Tiger Woods PGA Tour 12 : The Masters, vous allez retrouver toutes ces sensations et aucun trou ne sera facile à atteindre, il faudra batailler sur chaque coup pour obtenir le bonheur ultime de voir votre petite balle venir s’engouffrer dans l’orifice. Pas de doute, il s’agit véritablement d’une simulation, n’espérez pas boucler un parcours avec un bon score sans de longues minutes d’entrainement et une certaine persévérance.

Ce parti pris d’être le plus réaliste possible se ressent forcément dans le gameplay. Que ce soit à la manette, ou au PlayStation Move pour les joueurs PS3, être précis n’est pas une option, c’est une obligation. Pour ceux qui ne connaissent pas ce sport, faisons un petit tour d’horizon. Il ne suffit pas de frapper fort, le choix du club, le vent, l’environnement, la puissance, le terrain sur lequel vous êtes, tout cela influe sur votre coup. Pour taper vous allez commencer par choisir votre club, à partir de là le jeu vous indiquera où atterrira la balle si vous frappez au maximum de votre force. Libre à vous de sélectionner le lieu d’atterrissage désiré afin de contourner un arbre, un buisson ou tout simplement jouer un coup plus prudent, loin du bac à sable ou de l’eau. A ce moment il va falloir faire preuve d’une minutie totale car le dosage de la puissance est très délicat et s’apprend avec le temps. N’espérez par voir une jauge apparaitre pour vous aider, c’est à vous de sentir s’il faut être brusque ou faire preuve de douceur pour vous approcher au mieux de votre objectif. La puissance et la direction de votre swing sont définies par le joystick gauche, lorsque vous l’abaissez votre personnage lève bien haut son instrument et selon la puissance et l’inclinaison avec lesquelles vous remonter le bouton magique, la balle prendra le chemin de la victoire ou de la déception. Au Move la sensation est très agréable, engin en main on peut travailler son swing de champion et la puissance est plus simple à doser après quelques entrainements. L’outil est précis, mais on ne comprend pas toujours lorsque le tir part légèrement de travers, alors que l’on semblait bien droit, offrant ainsi à notre chère balle un plongeon dans un lac. Cependant le pire reste certains moments où pour jouer il faut pointer le sol puis appuyer sur un bouton, sauf qu’il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois et que cela devient vite gênant. Encore heureux que ce problème reste rare.

L’approche demandant de la puissance sera vite assimilée, par contre attendez-vous à souffrir une fois sur le green, cette partie qui entoure le drapeau indiquant le trou à combler de votre petite balle. Si vous pensiez avoir fait le plus dur et que moins d’un mètre vous séparent de la victoire finale, vous avez tort. Cette phase est la plus délicate et demande un sang-froid à toute épreuve. Le terrain étant rarement plat, tirer tout droit sera souvent signe de balle qui frôle sa cible. Heureusement, une pression sur un bouton est là pour simuler la trajectoire que suivrait la balle si vous tiriez tout droit. A vous de vous adapter pour frapper suffisamment fort, mais pas trop, et selon le bon angle pour qu’en suivant les courbes du terrain, votre balle blanche disparaisse dans le trou. Bien que difficile, cette phase vous apportera un énorme plaisir lors d’un coup particulièrement réussi, vous comprendrez alors pourquoi les golfeurs sautent de joie après un coup qui semblait pourtant très facile à un novice derrière sa télé.

Afin de ne pas décourager les débutants, une nouveauté bienvenue fait son apparition en la personne du caddie. Il s’agit du bonhomme qui vous suit partout en portant votre sac et qui s’avère de bons conseils. Avant chaque coup, il va vous indiquer une ou plusieurs possibilités en choisissant le club adapté, et en vous donnant la puissance requise. Souvent de très bon conseil, il sera l’aide idéale pour les nouveaux joueurs qui connaissent peu ce sport. Si l’affichage des coups proposés suffit à s’en sortir, on regrette tout de même que le jeu soit intégralement en anglais, sans même un sous-titre. Les experts préféreront rapidement oublier cette forme d’aide et désactiveront l’option, mais l’idée est très bonne et parfaitement intégrée surtout qu’il s’agit du seul gros changement par rapport à l’édition précédente de la licence. On peut aussi ajouter la gestion du Move comme nouveauté, malgré un patch permettant de rendre compatible l’accessoire de Sony avec la version 2011, car cette fois l'intégration de cette fonctionnalité a été pensée dès la création du jeu. Encore une fois on peut regretter que la série stagne depuis plusieurs années et ne prenne pas plus de risques.

Swing à Augusta

Une fois la technique bien en main, il est temps de se lancer à l’abordage des modes de jeu proposés. Vous allez pouvoir caresser la balle sur les seize parcours du jeu, voire même la vingtaine déjà disponible en DLC (à 4 euros pièces, les DLC réunis sont plus chers que le jeu). Parmi eux on retrouve le fameux Masters d’Augusta, pièce névralgique de cet opus, l’objectif ultime des golfeurs, celui qui donne le droit à une veste verte, assortie de l’honneur d’inviter les anciens vainqueurs à un repas. Comme Tiger Woods a eu l’occasion de briller à maintes occasions sur ce tournoi, pour l’emporter quatre fois, vous ne serez pas surpris de pouvoir découvrir ce parcours de légende en sa compagnie. Il vous sera possible de visionner des interviews du champion racontant ses exploits sportifs mais, encore une fois, le tout est en anglais non sous-titré.

Tournons-nous plutôt vers le mode carrière qui a pour objectif ultime la victoire à Augusta. Pour commencer vous allez créer votre personnage, et autant vous dire que les options ne manquent pas. De la taille à la corpulence, en passant par la circonférence du crâne, tout est personnalisable à souhait. Vous pouvez même prendre une photo de vous via une caméra reliée à la console. Malheureusement, cette option frôle parfois le ridicule car après quinze longues minutes de travail, le jeu vous proposera un personnage qui vous ressemblera autant que Tiger Woods ressemble à un tigre. Certes, on s’amuse des petits messages affichés durant le traitement de l’image, mais cela n’empêche pas une petite déception finale. Sachez tout de même que la personnalisation ne s’arrêtera pas là et que plus vous avancerez dans votre carrière, plus les vêtements, montres, gants, chapeaux, chemises, chaussures et, bien entendu, clubs seront nombreux à votre disposition. Certains vous apportent même des bonus visant à améliorer vos capacités. Tout ceci se débloque au fur et à mesure de vos participations à des tournois ou grâce aux sponsors qui s’intéressent à vous, et augmentent leurs cadeaux lorsque vous remplissez les conditions qu’ils vous imposent.

Vous équiper ne sera pas le seul moyen d’améliorer votre jeu, il est possible de gagner de l’expérience grâce à vos résultats ou en réussissant quelques jolis coups sur le green. Toucher un drapeau, envoyer la balle directement dans le trou depuis un bac à sable, réaliser un eagle ou un birdie, c'est à dire finir un trou en moins de coups qu’il n’est prévu, autant de petits défis qui vous offrent des point d’expérience. Il vous suffit alors de les répartir à votre guise pour augmenter vos statistiques. Bien entendu tout ceci sert par la suite à obtenir de nouveaux tournois, de plus en plus difficiles et avec une concurrence féroce, jusqu’à l’honneur suprême d’être invité à Augusta.

Il est aussi possible de rejouer certains grands moments du golf grâce à un mode vous imposant des conditions particulières, à vous de réussir un coup magique pour approcher le drapeau ou de boucler un trou en un minimum de coups. Il est possible de se mesurer à Tiger Woods en se voyant proposer de revivre ses quatre victoires aux Masters, il faudra alors faire aussi bien, voire mieux que lui pour chaque journée de compétition. On peut ajouter à tout ceci la chance de participer à la Presidents Cup, compétition opposant une équipe composée de joueurs américains à des joueurs du reste du monde, exception faite de l’Europe. Avant de faire le tour de tous les modes de jeu et d’avoir réussi à vaincre les meilleurs golfeurs du monde, il va falloir passer de très longues heures sur les greens virtuels.

Le plaisir seul ou à plusieurs

Comble du bonheur pour les amoureux des pantalons à carreaux, un mode en ligne complet est bien entendu disponible. Outre la mauvaise habitude de devoir utiliser un pass unique, celui-ci s’avère riche et propose un contenu proche du solo puisque vous pouvez participez à des tournois en ligne ou en local réunissant jusqu’à quatre joueurs. Attention tout de même à ne pas foncer tête baissée car si vous voulez avoir une chance il est conseillé d’améliorer votre personnage auparavant.

Une fois lancé dans un tournoi en ligne, ou dans votre salon avec des amis, vous pourrez profiter de commentaires que l’on sent passionnés. Les spectateurs n’hésiteront pas à applaudir lors de vos coups allant au but, ou au contraire à hurler leur désespoir lorsque la balle frôlera le trou promis, pour finalement se voir refuser l’entrée. Graphiquement le jeu est propre et la modélisation des personnages nette bien que manquant de détails. Rien de transcendant donc, mais avoir un parcours parsemé d’arbres et voir une foule nombreuse lorsque vous foulez le green apporte un effet agréable, on sent le regard des fans peser sur soi prêts à vibrer à la vue de vos exploits.

Cette année encore Tiger Woods PGA Tour 12 : The Masters est la simulation de golf qui va régaler tous les amateurs. Avec sa durée de vie énorme, une utilisation du Move convaincante et l’arrivée des conseils du caddie pour aider les nouveaux venus, le titre de Electronic Arts conquerra les habitués de la série tout comme ceux voulant tenter leur chance club à la main et profiter de greens virtuels. Le manque de concurrence dans les jeux de golf se fait tout de même furieusement ressentir et la série n'évolue que très peu par rapports aux opus des années précédentes. Aussi prestigieux soi le Masters, ce n'est pas une raison suffisante pour pousser les joueurs à passer à la nouvelle version de leur jeu de golf favori.