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Les adaptations cinématographiques (Part 1)

Publié le 05 juin 2011 par Acdehaenne

A plusieurs reprises, lorsque nous chroniquons un film, nous nous rendons compte qu’il s’agit d’une adaptation d’un livre ou d’une œuvre graphique. Parfois, l’œuvre originale est suffisamment connue pour que le spectateur avisé fasse le lien. Dans ce cas, quelques questions se posent. Est-ce que le réalisateur a voulu rendre hommage à l’œuvre ? Est-ce qu’il propose une relecture mais se base quand même sur l’original ? Est-ce qu’il s’appuie simplement sur un univers mais livre une histoire originale ? Et puis, parfois, l’adaptation en question respire le coup marketing.

L’actualité cinématographique fourmille d’adaptations à venir. Je pense bien à La Horde du

Le défi Steampunk
contrevent. Mais nous avons aussi une nouvelle adaptation de Batman toujours par Nolan. Certes, les adaptations de comics sont légions notamment au cinéma. Les mangas sont aussi presque systématiquement portés au petit écran. Même la Bande Dessinée franco-belge connait, ou va connaitre, son heure audiovisuelle avec la future adaptation animée de Tintin. Nous avons Bilbo de Peter Jackson. Sans parler de la prochaine production de La planète des singes qui est aussi, et on le mentionne rarement, issu d’un roman de Pierre Boulle. Bien sûr, si on regarde dans le retroviseur en général, et dans celui de ce blog en particulier, nous en trouvons d’autres. Autant dire que les œuvres littéraires sont souvent sources d’inspirations. Le contraire existe aussi bien qu’il le semble plus rarement. L’explication est-elle à chercher dans les pratiques culturelles occidentales, davantage orientée vers l’audiovisuel que la lecture ? Peut être. Une explication unique est rarement satisfaisante à elle seule. Mais quand même, depuis la montée en puissance du web 2.0, l’image animée et le son n’ont jamais autant occupé l’espace public. Elles ont mis à mal l’industrie du papier même si la substitution des supports n’est jamais totale.
Le défi Steampunk

Les adaptations cinématographiques ne sont pas toutes portées par les mêmes intentions. C’est le moins que l’on puisse dire. Mais qu’est-ce qui oriente le résultat final ? Dégageons arbitrairement trois intuitions : d’une part le support de base, postulant qu’une BD aux numéros restreints ne s’adapte pas comme un comics, et encore moins comme un roman ou une saga. D’autre part, l’univers en lui-même, c'est-à-dire le fond de l’œuvre, les personnages qu’elle met en scène. Certaines laissent plus de place aux innovations et aux relectures.

Le support de base contraint… ou libère

 

Parmi les supports littéraires, ajoutons les Bandes Dessinées. Elles sont particulières bien sûr mais se lisent. Mais elles se regardent aussi sûrement. Or, l’image ne donne-t-elle pas une identité visuelle ? Cela parait tomber sous le sens. Mais c’est un élément non négligeable dans une adaptation cinématographique. Le choix de l'acteur/trice principal est soumis à la double pression d’une prestation réussie et d’une fidélité à cette image. Pour les adaptations animées, le problème ne se pose pas de la même manière. Souvenons-nous de l’adaptation récente d’Adèle Blanc-Sec de Besson. Et plus particulièrement de cette phrase de mon camarade : Louise Bourgoin est certes jolie, mais elle n'est pas Adèle Blanc-Sec, peut-être justement à cause de cette beauté plastique. Enumérer tous les exemples serait rébarbatif. Citons Largo Winch, au passage, qui correspond mal au jeune premier

Le défi Steampunk
de la BD. Parmi bien d’autres.

Les adaptations de comics font râler les fans bien souvent, notamment à causes des incohérences régulières. A fortiori lorsque le réalisateur se livre à un crossover des différentes périodes d’un univers parfois immense. Nous avons aussi de belles surprises avec certaines. Je pense notamment à Watchmen. Or, le film repose aussi bien sur son support, mais vieillit à nos yeux parfois, que sur la richesse scénaristique intrinsèque à l’œuvre originelle.

 Mais qu’est ce qui contraint exactement ? Est-ce bien le support, ou nous, lecteurs ?

Les œuvres exclusivement littéraires sont aussi soumises à des attentes en termes de représentations et de traitement. Même si dans son ensemble l’œuvre de Peter Jackson sur Le Seigneur des Anneaux est saluée par les fans, d’autres critiquent les choix/omissions du réalisateur. Je pense aussi à Beowulf, conte nordique à l’origine dont l’adaptation respire l’opportunisme pour certains. Et pourtant, est ce qu’on peut réellement reprocher la lecture d’un réalisateur, qui se fait nécessairement sa propre image de ce qu’il lit tout comme le lecteur fait la sienne.

Mais est ce que ces choix, parfois discutés, ne sont pas aussi des éléments d’invention ? Après tout,

Le défi Steampunk
un film est aussi une création et il n’est pas étonnant de le prendre pour un objet en tant que tel, peu importe son support. En ce sens, le support donne des indications, des pistes à creuser ou à détourner. La production finale repose bien sur le traitement du réalisateur.

Alors, au final disons que « non », le support ne peut pas à lui seul présumer de l’adaptation cinématographique, de sa richesse, fidélité, ou plus simplement sa qualité. Mais il s’agit bien d’une relecture, de quelque chose. Et si c’était la profondeur qualitative de ce quelque chose ?

Un univers déterminant ?

 
 

(…)


  J’espère que cette introduction suscite votre curiosité. La suite arrive très bientôt.

Les Murmures.


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