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Méritons-nous cela ?

Publié le 07 juin 2011 par Lomig

J’écoute la radio chaque matin dans ma voiture, en allant au travail. Je change de temps en temps de station, histoire de ne pas être en boucle avec les mêmes commentateurs / éditorialistes.

Le constat est plus que navrant, il est inquiétant. Les journalistes n’ont absolument pas compris qu’ils avaient besoin de se remettre en cause. J’entends chaque jour des journalistes, au détour d’une phrase, montrer que la gauche est moralement supérieure à la droite. Ce matin, sur Europe 1, à la suite d’un petit jugement négatif vis-à-vis d’un homme politique : « et pourtant, il est de gauche » (sous-entendu, lorsqu’on est de gauche on défend des idéaux très élevés, tandis qu’à droite les hommes politiques sont des salopards, qui mangent le caviar dans la main des patrons). Juste après, une gentille voix de speakerine vient faire la pédagogie d’une campagne de recyclage des téléviseurs organisée par le gouvernement : drôle d’information pour le journal matinal ! On est vraiment dans un pays socialiste.

Dans la foulée, interview très rapide de Manuel Valls à propos des affrontements dans la cité des Tarterêts. Manuel Valls (que j’aime bien) y dénonce à juste titre les violences dont sont victimes les habitants de la cité, et le système mafieux qui a été mis en place, avec l’aide de la municipalité. Il y dénonce l’attitude de la mairie qui emploie des gens se livrant à des violences sur la police ou les pompiers. C’est le système des « grands frères » que Manuel Valls dénonce là, et il a bien raison. Tout cela est connu : on achète la paix sociale en bradant nos valeurs, et en laissant des activistes violents et/ou religieux faire la loi dans les cités. Intolérable.

Que croyez-vous que le journaliste a posé ensuite comme question à Manuel Valls ? Le phénomène de systèmes mafieux est-il généralisé ? Pensez-vous que le droit doit être appliqué partout sur le territoire français ? Comment allez-vous faire changer cela ?

Non, bien sûr : le journaliste, qui n’en avait visiblement rien à cirer des problèmes de zones de non-droit, a tout de suite enchaîné sur … le procès de DSK (Valls l’a gentiment mais fermement envoyé paitre). Cela résumait bien la situation du journalisme français, je trouve. Bien sûr, il y a d’excellents journalistes. Mais franchement, le niveau global est tellement bas que je me sens presque insulté quand j’écoute la radio ou le 20h. Et ces mêmes journalistes qui, au lieu de me donner des nouvelles du conflit en Lybie, ou de l’évolution de la situation dans les cités, me parlent de DSK, vont s’étonner dans un an que les gens votent pour Marine Le Pen.

Méritons-nous cela ?

Article paru sur Expression Libre, membre du Reseau LHC.


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