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[France Syndicalisme] Annick Coupé réélue à la direction de l’Union syndicale Solidaires

Publié le 13 juin 2011 par Yes

Réélue jeudi 9 juin à la tête de Solidaires, Annick Coupé a imposé cette organisation contestataire sur l’échiquier syndical.

Annick Coupé, porte-parole et déléguée générale de l’Union Syndicale Solidaires était à Villefranche-sur-Saône jeudi 9 juin pour le 5e congrès du syndicat.

C’est une petite femme brune de 58 ans qui incarne l’histoire de la dernière-née des organisations syndicales, Solidaires, créée en 1998 et dont Annick Coupé fut fondatrice. Fille de commerçants du Calvados, la jeune Annick arrête ses études à 18 ans pour militer dans un parti maoïste, qu’elle trouve ensuite « trop machiste » et qu’elle quitte.

DÉBUT DE SA CARRIÈRE SYNDICALE AUX PTT

Devenue mère à 20 ans, employée dans un supermarché, puis institutrice suppléante, elle est embauchée aux services financiers des PTT en 1978. Elle est alors syndiquée à la CFDT. Mais, en 1988, la centrale syndicale fustige la grève dure lancée à La Poste et Annick Coupé se retrouve dans le camp des « moutons noirs ».

Elle se voit retirer ses mandats. Fin décembre 1988, elle et quelques ex-cédétistes créent le premier syndicat SUD aux PTT.

PARTISANE D’UN « SYNDICALISME DE LUTTE »

Alors que des SUD s’implantent à la SNCF, dans la santé, l’éducation, dans la chimie ou encore chez Michelin, la jeune coalition, qui, explique Annick Coupé, prône un « syndicalisme de lutte, qui ne rechigne pas à aller au rapport de force », est conspuée tant par le patronat que par les autres syndicats.

« Pour ne pas rester isolés », les SUD se rapprochent alors du Groupe des 10, coalition de syndicats autonomes (SNUI aux impôts, SNJ chez les journalistes…), qui devient officiellement, en 1998, l’Union syndicale Solidaires. Redevenue simple postière en 1999, Annick Coupé en devient déléguée générale en 2004.

Depuis, discrètement mais sûrement, « Annick Coupé a réussi à inscrire Solidaires dans une dynamique de visibilité », explique le sociologue Jean-Michel Denis. Persona non grata dans le carré de tête des manifestations contre la réforme des retraites de 2003, Solidaires s’est imposé dans l’intersyndicale contre le CPE en 2006.

En 2010, le syndicat, partisan isolé de la grève générale, a « même réussi à accueillir une réunion de l’intersyndicale, c’est dire la consécration ! », s’amuse Annick Coupé.

LE DERNIER MANDAT

Surtout, crédité de 80 000 adhérents en 2004, Solidaires, qui a obtenu 3,8 % aux prud’homales de 2008, revendique désormais 100 000 adhérents.Cette croissance ne lui suffira cependant pas pour atteindre les 8 % de suffrages nécessaires à l’obtention de la représentativité interprofessionnelle en 2013.

Un défi qu’Annick Coupé léguera à son successeur. Car la dirigeante historique a déjà prévenu : elle entame son dernier mandat.

NATHALIE BIRCHEM, envoyée spéciale à Villefranche-sur-Saône (Rhône)


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