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The Prodigies

Par Metstacapuche @metstacapuche

Critique film : The Prodigies, réalisé par Antoine Charreyron, d’après le roman La nuit des Enfants Rois de Bernard Lenteric, sortie cinéma 06/2011

The Prodigies

Enfant, Jimbo est supérieurement intelligent. Tellement que lors d’excès de rage, il déclenche en lui un pouvoir unique et dangereux : celui de marionnettiser les corps au dépend des esprits qui les habitent. Adulte, il a appris à se maîtriser. Alors à l’aide d’un jeu en ligne déguisé en test, il cherche d’autres enfants qui possèderaient les mêmes capacités que lui. Cinq se manifestent et Jimbo décide de les réunir pour leur offrir une vie à la hauteur de leur génie intellectuel. Seulement, lorsqu’ils se rencontrent dans Central Park, les Cinq sont agressés sauvagement et intimement. Les séquelles psychologiques que laissera chez eux cet évènement les poussera à haïr et se venger… de tous les êtres nuisibles qui selon eux le méritent. Et Jimbo devra choisir son camp.

The Prodigies
The Prodigies s’expérimente. Et s’il modernise / esthétise / temporise l’œuvre incontournable de Bernard Lenteric, ce n’est certainement pas en la dégradant. Au contraire, c’est un hommage tout à fait honorable, même s’il n’est nul besoin formel de connaître le roman pour se faire au film. J’ai notamment apprécié la façon dont est traité le rapport impulsif et irréfléchi entre l’enfant et sa rancœur, ou dont est imagée sa vision exacerbée de la méchanceté et de la cruauté de l’autre. J’ai trouvé réellement marquante la manière dont est révélée la notion d’esprits sensoriellement connectés. J’ai été captivé par l’intensité émotionnelle dégagée par certaines scènes révélatrices de la douleur ou de la haine des personnages. Pour un film d’animation de genre fantastique, ce type d’empathie est plutôt inattendu. Ici, il est très pertinent. Je garde tout de même un léger regret sur la présence de personnages inexploités, notamment parmi les Cinq : Sammy le grassouillet et Lee l’asiatique, qui au delà de tirer une moue colérique, n’ont finalement pas grand impact sur le scénario.

Grâce notamment au travail de l’animateur Aton Soumache (Renaissance), The Prodigies propose un graphisme à mi-chemin entre le jeu vidéo et le comics. Une identité esthétique qui lui est propre et finalement en totale corrélation avec son sujet. Si au premier abord le style peut paraître simpliste, il apparaît en fait original, intelligent et très significatif, presque symbolique. Ce sentiment de colère qui domine la trame scénaristique est idéalement retranscrit sur des visages souvent figés mais terriblement expressifs. La violence, accentuée par une bande son excessive et éloquente, est traitée intensément, là où un format graphique plus soigné aurait, je crois, atténué ces instants d’acmé oppressants et très habilement menés.

The Prodigies s’avère bien plus intéressant qu’il n’y paraît. Attention toutefois à ne pas le mettre entre toutes les mains, notamment les plus jeunes. Malgré les apparences, on traite bien ici de l’homme dans toute sa bestialité physique et psychologique, opposé au surhomme dans tout son dénigrement des êtres qu’il considère inférieur.

7,5/10


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