Magazine Politique

Les propos de Dominique Strauss-Kahn lors de son arrestation

Publié le 17 juin 2011 par Quiricus
Les propos de Dominique Strauss-Kahn lors de son arrestationDominique Strauss-Kahn, accusé de crimes sexuels par une employée d'un hôtel new-yorkais, a invoqué l'immunité diplomatique lors de son arrestation, le 14 mai, à l'aéroport JFK, selon un compte rendu publié jeudi 16 juin par le bureau du procureur du comté de New York.
Le document de sept pages, dont une copie a été adressée aux avocats de M. Strauss-Kahn, dévoilent les conversations entre l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI)et les employés du Sofitel, puis les policiers.

Le compte rendu débute par la retranscription de la discussion téléphonique entre DSK et le personnel du service "objets trouvés" de l'établissement. Un policier était alors présent à leurs côtés. Il était aux environs de 15 h 30, heure locale, ce samedi 14 mai.

"Service des objets trouvés." – "Comment allez-vous ? Je suis Dominique Strauss-Kahn, j'ai été client. J'ai oublié mon téléphone." – "Quelle chambre ?" – "2806" – "Je vais avoir besoin de dix minutes pour monter le chercher", affirme l'employé. "Mais j'ai un problème : Si je trouve votre téléphone, comment puis-je vous rappeler ?" – "Je vais vous donner un autre numéro."
Treize minutes plus tard, selon le document, l'employé du Sofitel rappelle Dominique Strauss-Kahn, toujours en présence du policier. Il lui indique avoir trouvé son téléphone. DSK révèle alors qu'il est à l'aéroport JFK et qu'il va avoir un "problème" pour récupérer son téléphone car son avion décolle à 16h26. La personne du service objets trouvés lui répond : "Aucun souci. Je vais prendre un taxi et je serai là en quarante minutes." DSK donne alors son emplacement exact dans l'aéroport.
A 16 heures, heure locale, l'ex-directeur du FMI s'impatiente et rappelle l'hôtel. "Je veux parler à la personne qui me ramène mon téléphone. Quand vont-ils arriver ? Je suis dans l'espace Air France, s'il vous plaît, rappelez-moi à ce numéro."
A 16h40 heure locale, les policiers Terry Ng et Diwan Maharaj arrivés à l'aéroport international John F. Kennedy demandent à Dominique Strauss-Kahn de les suivre. Cinq minutes plus tard, le sergent Raymond DiLena se présente. "C'est à quel sujet ?", interroge DSK. "La police de New York doit parler avec vous à propos d'un incident dans un hôtel de la ville." Selon le document, Dominique Strauss-Kahn n'aurait alors rien répondu.

A 17 heures, dans une partie de l'aéroport réservée à la police, Dominique Strauss-Kahn est invité à vider ses poches. Il refuse l'eau mais demande à utiliser les toilettes. On lui demande ensuite de s'asseoir. Il est menotté. "Est-ce bien nécessaire ?", s'insurge-t-il. Un policier lui répond : "Oui, c'est nécessaire." DSK aurait alors déclaré : "J'ai l'immunité diplomatique." Aux enquêteurs qui lui réclament son passeport, il répond : "Ce n'est pas sur ce passeport, j'ai un deuxième passeport." Puis : "Puis-je parler avec quelqu'un du consulat français ? De quoi s'agit-il ?"
A 17h15, en route vers le commissariat spécial de Harlem, l'ex-patron du FMI souhaite passer un appel pour prévenir qu'il ne pourra assister à une réunion le lendemain. Il se plaint également que ses menottes sont trop serrées.
A 21 heures, Dominique Strauss-Kahn demande à Miguel Rivera, de l'unité spéciale des victimes de Manhattan, à utiliser son téléphone portable pour appeler son avocat, Bill Taylor. "Nous allons devoir attendre le retour des policiers, je n'ai pas accès à votre téléphone", répond l'officier. Le prévenu demande alors : "Ai-je besoin d'un avocat ?" "C'est votre droit dans ce pays si vous le voulez. Je ne sais pas si vous bénéficiez d'un statut diplomatique particulier". DSK rétorque alors : "Non, non, non, je n'essaie pas d'utiliser ça. Je veux juste savoir si j'ai besoin d'un avocat." Le policier Miguel Rivera le laisse choisir : "C'est à vous de voir."
Un peu moins de deux heures plus tard, le policier Steven Lane s'enquiert auprès de DSK s'il souhaite s'entretenir avec les enquêteurs. Sans que leur conversation soit retranscrite exactement, M. Strauss-Kahn répond en substance : "J'étais prêt à parler mais mon avocat m'a dit de me taire."
Le rapport livré par le bureau du procureur de Manhattan s'attarde aussi sur les détails plus matériels de l'arrestation. Ainsi, il précise que Dominique Strauss-Kahn ne mange rien le soir de son arrestation. Mais le lendemain matin, à 9 heures, il demande des œufs, puis, pour son dîner, un sandwich.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Quiricus 565 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines