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Cornershop ‘ When I Was Born For The 7th Time

Publié le 24 juin 2011 par Heepro Music @heepro

Cornershop ‘ When I Was Born For The 7th TimeEn 1997, ce groupe anglais fit un gros carton grâce à la version remixée de son titre « Brimful of asha » par le grand (à l’époque l’immense) Fatboy Slim ou Norman Cook de son véritable nom. Cela est à la fois dommage mais reste déjà un bon point que de s’être fait un nom, car certains d’entre vous se souviennent sûrement de ce clip très coloré de Cornershop, sans pour autant avoir retenu que ce n’était pas la version originale.
Malgré tout, vous serez passé à côté de la version de l’album, très sympa aussi même si Norman Cook lui avait donné un sacré coup de booster en en accélérant le tempo… « Good shit » est, plus loin, de la veine mais est plus entraînante.
Autrement, n’en restez pas à ce titre (remixée ou original) : la musique de Cornershop est beaucoup plus imaginative que le visuel de la pochette de When I Was Born For The 7th Time ne pouvait le laisser présager.
D’entrée, « Sleep on the left side » vous bluffera de par sa mélodie, ses rythmes ou même sa production. D’ailleurs, un certain The Automator a co-produit 3 titres sur le disque, dont celui-ci. Il ne faut donc pas s’attendre à tomber ni dans la facilité ni dans de la musique sans profondeur sur tout le disque : pas un titre n’est en dessous des autres, sinon que les ambiances s’alternent incroyablement sans jamais s’entrechoquer. The Automator revient ainsi par la suite sur l’instrumental « Butter the soul » et « Candyman », pour des titres très rythmés par des batteries, une flûte ou des scratches, et même un rap très incisif par Justin Warfield sur le dernier.
Pour ceux qui ne l’auront pas compris, le nom du groupe est une allusion directe aux petites épiceries tenues par les Indiens ou Pakistanais en Grande-Bretagne. Aussi les couleurs de leur musique est-elle très inspirée par la musique indienne et ses instruments si typiques. De plus, si l’anglais est la langue maternelle des membres, l’hindi est également présent ici, par exemple sur « We’re in yr corner ».
Tous les titres n’ont pas le même impact, tellement Cornershop ne s’enferme pas dans un genre. La preuve avec « Good to be on the road back home again » avec Paula Frazer au duo derrière le micro, qui est une chanson très folk dans le plus pur esprit américain. Assurément le plus joli titre de l’album. De même qu’ils n’hésitent pas à inclure plusieurs instrumentaux, presque dub, avec des enregistrements de voix de la rue, de films ou de célébrations, voire un poème lu par son auteur, l’Américain Allen Ginsberg (« What is happening ? » et « When the light appears boy », qui se suivent en milieu de disque, et « State troopers »).
« It’s Indian tobacco my friends » sera une sacrée surprise pour tous puisque cet instrumental est une véritable petite bombe électro avec de lourds beats très proche de ce qui se faisait dans la deuxième moitié des années 90 !
En fin d’album, le titre « Norwegian wood (this bird has flown) » des Beatles a été repris et réarrangé : j’avoue que c’est la seule vraie déception pour moi parmi l’ensemble ; après, les connaisseurs du groupe de Liverpool seront peut-être beaucoup plus ouverts que moi.
Cornershop vient encore récemment de sortir un nouvel album ; vous pouvez y aller, ou plutôt par When I Was Born For The 7th Time qui, avec le succès à la même période de Talvin Singh et de Nitin Sawhney, confirmait le talent de l’un des plus grandes minorités de notre voisin outre-Manche. Il est même étrange que si peu ne se fasse pas entendre plus que ça. Bref, penchons-nous déjà sur ces quelques « ambassadeurs » d’une musique qui nous montre que le métissa se fonctionnera décidément toujours. Et, encore une fois, ce serait à se demander qui a inventé l’expression « musique du monde »…

(in heepro.wordpress.com, le 24/06/2011)


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