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Anthologie permanente : Jean-Paul Klée

Par Florence Trocmé

Les éditions des Vanneaux mettent en chantier une importante édition des œuvres de Jean-Paul Klée. Elles viennent de publier le premier des Cahiers Jean-Paul Klée, intitulé bonheurs d’olivier larizza. Poezibao publiera prochainement une note de lecture de ce livre, par Jean-Pascal Dubost.  
 
 
Note de l’auteur 
Les poëmes qui composent ce recueil font partie d’une immense série consacrée à l’amitié d’Olivier Larizza, qui a déjà donné lieu à deux publications, C’est ici le pays de Larizza en 2003 et Trésor d’olivier larizza en 2008. Commencée le 30 novembre 2000, cette profusion s’est poursuivie jusqu’à récemment.  
 
douceur infinie [24 novembre 2007] 
 
à l’éperdüe j’avance va 
guement sürpris par la beauté la 
bonté d’Ici-bas on dirait 
parfois fleur de lys ou les 
parfums d’une immensité remplie 
de rosiers qu’on ne 
connaissait pas Ainsi la 
douceur d’Oliver me parlant 
de mes poësies m’a-t-elle tout à  
l’heure semblé de la  
sainteté… Autrefois l’on approchait 
l’une ou l’autre fée qui vous donnait 
douceur fabüleuse Ni 
musique ni théologie ne procurait 
semblable sentiment vous étiez pris 
d’une infüsion d’absolü qui vous 
rachetait d’un esclavage prolon 
gé (ah oui les Barbaresques m’ont vi 
olenté rabaissé) m’ont souillé bafou 
é frappé le corps & le cœur comme si 
vous étiez condamné noirci flambé par 
le Moloch jamais vü il aurait 
les yeux chauffés à 500 degrés D’où vient 
l’infinie douceur d’Olivier je ne m’en 
lasserai jamais Qu’elle ne me 
quitte pas qu’elle me 
prenne par le fond dü cœur là où il 
a perdü sa couleur (je lui donnerai 
tout ce qu’il voudra) & le gagnant c’est 
celui qui donne sa 
fortüne son sentiment le thrésor 
de soi l’exténué vibrato 
qu’on ne connaisse pas tout le 
moteur l’être qu’on a… 
Ne comprendre rien (ne se 
formaliser pas) s’ouvrir 
à l’Ami – que sa douceur 
m’envahisse toute à fée !… 
 
|•| 
 
à la tombée du noir [9 novembre 2003] 
 
vers 17h à Neudorf parmi les radiateurs modérés 
le passé s’en allait pas à pas & aussi la 
lumière s’en va Pour ne pas la réveiller (ma 
mère endormie nous laisse la paix) j’ai pas 
allümé me suis rapproché la fenêtre éc 

crivant ceci (le palmier vert jauni fleurit sur la 
tapisserie) & j’ai vu des corbeaux plantés dans 
les toits jardiniers on dirait qu’ils ont l’œil pointé 
vers nous Esse-là des agents secrets 
plus ou moins d’albanie mongolie or je n’ai 

pas grand’chose noté ici sauf je suis 
pas mal dü tout & battant & encore j’ai 
bonne santé (ma foi) sur dü papier bleu j’ai là les 
chiffrés de ma mulhouse randonnée… Si c’était 
de moi j’y aurais mis des milliers d’euros pourvü que la 

théorie de mon ami se propage partout dans les1 
chaumières dauphiné valentiné aussi les 
marécagies poitevin on y deviendrait voyez-vous 
plus humains & courtoisie rameuterait partout les 
colombiers de la paix !... Oh si l’asie m’apporterait 

douceur d’exister comme s’il n’y avait eü les 
massacrages enragés qu’on a toujours sübis à 
présent & autrefois & partout parmi les 
continents royaumes disparüs Toute la chrétienté 
n’ai rien réussi là-dessus car l’horrible ROUGERIE 

elle n’a nulle part disparü… voici la nuit je n’y 
vois plus A fallü j’aille dans la chambre dü 
fond à terminer l’écriture d’ici Oh c’est 
sans illüsions (rien ne changera) On est 
d’anciens cannibaleux & ça nœud 

s’arrangera jamais je le crains Les voyous 
seront-ils toujours parmi nous ?… 
 
Jean-Paul Klée, bonheurs d’olivier larizza, Éditions des Vanneaux, 2011, Cahiers Jean-Paul Klée n° 1, pp. 13-14 et 127-128. 

1.Olivier Larizza, La théorie de la petite cloche, éditions Anne Carrière, Paris, 2003. 
 
 
Jean-Paul Klée dans Poezibao : 
bio-bibliographie, extrait 1 
 
 
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